Bon nombre de systèmes d’information sont vieillissants, et de ce fait la question du coût financier et organisationnel de la transformation de l’IT historique se pose fortement. Le legacy est un aspect inévitable du fonctionnement d’un SI, alors jusqu’où aller dans la modernisation et comment garantir la sécurité des données ?
Chacun a pu partager son expérience et échanger sur les réponses potentielles qui permettent de bien accompagner la transformation des systèmes d’information actuels. En mettant en avant les spécificités de leurs secteurs, les invités de ce dîner ont pu définir leur vision du legacy dans un premier temps. Ils sont ensuite revenus sur la gestion stratégique qu’implique la modernisation des SI.
Photos : Guillaume Ombreux
Sylvain Fievet, directeur de la publication d’Alliancy, aux côtés de Catherine Moal, rédactrice en chef du magazine, présente le thème du dîner : « En quelques années, les DSI des grandes entreprises ont été bousculées comme jamais. Nouveau rôle à acquérir au sein de la transformation numérique globale, mise en concurrence avec des acteurs externes, enjeux à l’international de plus en plus intenses… S’ajoute à cela la gestion de l’héritage informatique, et la question du placement du curseur dans la transformation du legacy ».
Jacques Bouffant, DSI de la Branche Manganese - Eramet Group
« Nous venons juste de renouveler totalement notre Legacy en Europe en unifiant nos opérations dans un seul système, il n’est donc pas obsolète et sa mise à niveau technique nous permet de regarder les 5 ans voire 10 ans devant nous avec sérénité. Mais il l’est plus dans notre principal site Minier en Afrique Centrale et dans certaines de nos usines isolées et ce sera un sujet à traiter dès que le cours des matières premières permettra de réinvestir sur ce SI. Par contre le SI au sens large doit être un facteur de réduction du coût de production de la tonne produite qui est un indicateur crucial pour nous les entreprises minières. Et ce n’est pas le legacy qui va le permettre mais des initiatives portées par les nouvelles technologies sur la mobilité, la sécurité, la maintenance prédictive, IOT et le big data associés à la modélisation minière. »
Daniel Olivier, Directeur des systèmes d'information - Groupe Henner
« Notre core system ne cesse de s’enrichir pour accompagner le développement de nos métiers et de nos clients. Nos enjeux principaux sont le time-to-market et, comme pour la plupart des entreprises de gestion de données de santé, garantir la sécurité de ces données. Nous avons d’ailleurs obtenu, en 2015, une certification ISO27001 relative à la protection des données clients et à la sécurité du système d’information.
Dans notre contexte, la question de la transformation du legacy se pose dès lors que l’un de ces enjeux ne peut plus être adressé convenablement. L’utilisation du cloud reste marginale et réduite car cela supposerait le transfert de données sensibles ce qui n’est pas envisageable. »
Yann Danou, DSI - Assu 2000
« Il faut avant tout constater l’obsolescence avant de songer à la refonte. Un système viable remplacé est une perte de temps, d’argent et de compétence. C’est pourquoi il est primordial de définir ses besoins au préalable. Le seul problème de génération ne devrait pas suffire à envisager la restructuration du SI. La preuve, on constate parfois qu’un système ancien peut être agile alors que certains systèmes récents sont déjà obsolètes. »
Gilles de Richemond, General Manager - Voyages SNCF Technologies
« Pur player internet, Voyages-sncf.com a néanmoins constitué en 15 ans un legacy. Legacy au sens où sa nature ne permet pas de répondre aux enjeux de vitesse du monde numérique. Nous nous sommes donc engagés dans une transformation d’entreprise dans ses méthodes, son management et ses technologies qui comprend une sortie progressive du legacy à l’intérieur des projets business. Sortie que nous prévoyons d’achever dans un an. Nous axons nos développements actuels sur l’exigence de souplesse, l’orientation business et la valorisation de la data. »
Laurent KOBRIN, CIO and Digital - UGC
« Une chaîne de cinémas gère des flux importants de personnes sur des plages d’ouverture très larges (365j/an de 8h à 23h) et son SI doit donc obéir à des contraintes, qui sur des grands cinémas comme Les Halles rejoignent ceux de la grande distribution ou de la SNCF (billetterie, affichages). Cependant le rapport au temps a évolué ces dernières années avec la numérisation des usages et on ne peut plus « sanctuariser » le SI transactionnel. Celui-ci doit désormais devenir aussi agile que les front-offices. Pour cela, il est plus que jamais nécessaire d’urbaniser le SI et en particulier les « Legacy » et leur appliquer une logique d’API basée sur des Référentiels d’Entreprise qui est la seule à même de garantir à la fois la flexibilité et la robustesse. Le DSI est l’architecte de cette stratégie, il doit garder le cap pour assurer à court et moyen terme la maîtrise de la data qui est devenue un des actifs stratégiques majeurs des entreprises dans le monde numérique. »
Marc MENCEL, DSI - Nexter Group
"Le legacy dépend fortement de l'activité de l'entreprise. L'enjeu principal consiste à adapter les SI au changement de la stratégie de l'entreprise et de ses clients. Notre expérience dans l’armement nous a apporté un legacy pour le moins conséquent, d’autant plus avec la digitalisation de cette industrie. Notre solution est la conciliation d’un système éprouvé qui a fait ses preuves, avec l'implémentation des nouvelles solutions technologiques et applicatives qui doivent répondre aux besoins de demain des directions Métiers et des nos clients."
Philippe Michon, DSI France - Allianz
« Un certain périmètre legacy ne disparaitra pas. La rénovation du système d’information est une entreprise délicate dans le monde de l’assurance puisque le cadre légal des anciens contrats doit être conservé pour les comprendre. L’enjeu est donc de garder l’information, de rationaliser le système tout en garantissant la sécurité. Cela doit être un cercle vertueux. Le DSI gère l’accélération de la transformation dans le but que les métiers de l’infrastructure et de la production soient plus performants. Ils génèreront à son tour du SI et de la recherche innovante. »
Pierre Niox-Chateau, CIO - JCDecaux
« La gestion du legacy n’exige pas tant de se poser des questions sur les technologies qui, en général sont en mesure de résister au temps, mais surtout de résoudre au mieux la question des compétences dont il faut disposer pour assurer la continuité de nos opérations. Recrutements/ formation / compétences / gestion des talents / pépinières : autant de sujets clés qu’il est nécessaire de traiter très rigoureusement pour que les « bonnes » compétences soient en charge des « bons » systèmes. C’est souvent une équation très difficile à résoudre… On est ici au cœur d’un processus plus large de gestion des risques que les DSI doivent développer au quotidien pour être en mesure d’adapter aussi souvent que nécessaire les moyens et l’organisation affectés aux systèmes à maintenir et à développer. »
Jacques Peccaud, DSI - SIG France
« Tout est une question de stratégie, il faut choisir ses combats. Faire fonctionner un legacy à coût raisonnable est un moyen de libérer des budgets sur la relation client ou le digital. Un bon legacy est donc celui qui est encore viable avec un coût réduit de fonctionnement. Le mauvais sera celui qui est chronophage, insuffisamment stable, et qui empêche d’avancer. Pour nous qui sommes dans la distribution, notre seule différenciation va être le service et le prix, se rapprocher de l’excellence opérationnelle est une remise en cause perpétuelle. On doit donc souvent faire avec notre héritage informatique du moment pour le faire évoluer, avant de se lancer dans une refonte intégrale.»
Thierry Auzelle, Country Manager France Storage & backup Divisio - HPE
« La question du legacy sera encore à se poser demain avec tous les impératifs de stockage et de sécurité. Le cloud devient un levier du business. Au-delà de l’obsolescence, on doit avoir du respect pour le legacy. Dans un monde numérique de compétition et d’innovation, il faut une conciliation du nouveau et de l’ancien. L’usage autant que le coût doivent être au cœur de la réflexion que l’on fait sur le legacy. »
Nous remercions pour leur présence à ce dîner :
Thierry Auzelle, Country Manager France Storage & backup Divisio - HPE
Jacques Bouffant, DSI de la Branche Manganese - Eramet Group
Olivier Daniel, Directeur des systèmes d'information - Groupe Henner
Yann Danou, DSI - Assu 2000
Gilles De Richemond, General Manager - Voyages SNCF Technologies
Laurent kobrin, CIO and Digital - UGC
Christophe Leray, CIO & Head of Operations - PMU
Marc Mencel, DSI - Nexter Group
Philippe Michon, DSI France - Allianz
Pascale Montrocher, CIO - Dassault Aviation
Pierre Niox-Château, CIO - JCDecaux
Jacques Peccaud, DSI - SIG France
Eric Robin, Sales Manager - Flexible Capacity - HPE
Stéphane Rousseau, DSI - Eiffage
L’innovation technologique qui encourage la transformation d’entreprise
Hewlett Packard aide les clients à utiliser la technologie pour réduire considérablement le temps nécessaire pour transformer des idées en valeur.
La plupart d’entre eux sont en cours de transition vers une infrastructure sécurisée, cloud et propice à la mobilité. Bon nombre comptent sur une association des deux. Où qu’ils en soient dans leur parcours, nous leur fournissons la technologie et les solutions pour les aider à réussir. En savoir plus sur HPE.
Valeur, coûts, risques… Où placer le curseur dans la transformation du legacy ?
En quelques années, les DSI des grandes entreprises ont été bousculées comme jamais. Nouveau rôle à acquérir au sein de la transformation numérique globale, mise en concurrence avec des acteurs externes, enjeux à l’international de plus en plus intenses… Dans tous les cas, les principales offres cloud du marché se veulent être les réponses les plus abouties, modernes et satisfaisantes, à la transformation des systèmes d’information actuels.
Un dîner rendu possible par notre partenaire :