L’évènement organisé par Golden Bees le 14 juin au Grand Rex a été l’occasion de faire pitcher des spécialistes qui n’ont pas manqué de mettre les pieds dans le plat sur les grands problèmes actuels des RH.
La musique de Pulp Fiction à plein régime et une distribution de pop-corn : mardi 14 juin, Golden Bees, spécialisé dans le recrutement programmatique et organisateur de « Disrupt HR » depuis 2020, a tiré le meilleur parti de la salle mythique réservée pour l’occasion. Bien calés sous la voûte étoilée du Grand Rex, les professionnels présents ont assisté à un « talk » de deux heures confié à 12 conférenciers (5 minutes chacun) et embrassant tous les sujets du moment : guerre des talents, diversité, prise de risques ou encore droit à l’erreur…
Objectifs : « Provoquer, informer et inspirer les acteurs des ressources humaines, et accompagner les évolutions du marché ».
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Voici quelques « pop-corns » qu’Alliancy a ramenés dans son sac :
- Stéphanie Fraise, VP Global Talent Management chez BlaBlaCar, a rappelé que dans l’enfance, nous tombons 2 000 fois avant de savoir marcher, ce qui fait de nous d’excellents entrepreneurs… du moins dans nos premières années. 80% des start-up font faillite avant de souffler leur cinquième bougie, mais en France elles ont rarement de seconde chance, a souligné également Stéphanie. Parmi les questions qu’elle pose en entretien d’embauche : « Quelle est la dernière fois que vous avez fait une grosse erreur au travail, et qu’en avez-vous appris ? »
- Samir Bengelloun – Senior HR Manager chez L’Oréal et ancien footballeur professionnel, a pointé les deux façons d’exercer la fonction RH : la manière « régalienne », axée sur le juridique et l’administratif, et la posture de « Développeurs RH », émergente, dont l’ambition est d’accompagner le business.
- Mathilde Le Coz, DRH de Mazars France, a attaqué le sujet de l’off-boarding avec une énergie communicative. Son intervention s’intitulait : « Off-boarding : ce n’est qu’un au revoir ». Mathilde a expliqué comment elle incitait ses collaborateurs à aller tester d’autres entreprises, sous forme d’immersion. L’herbe est-elle plus verte ailleurs ? Nous avons tous tendance à le penser, alors autant le vérifier. Certes, certains salariés sont restés dans les start-up qu’ils ont intégrées de cette façon, mais d’autres ont choisi de demeurer chez Mazars : avec la conviction renouvelée d’y être à leur place. « Chaque opportunité de départ nous permet de choisir de rester ». Mathilde a invité les spectateurs à développer l’employabilité de leurs équipes, à se défaire de l’idée que l’engagement est synonyme d’exclusivité, et à fêter l’off-boarding comme il se doit : un moment de mémoire collective et parfois une occasion de voir revenir, plusieurs mois ou années plus tard, des salariés « boomerang».
- Sébastien Guérin, directeur de la performance recrutement du groupe Adéquat, a souligné le fait que 60% des candidats ont déjà abandonné un recrutement en raison d’un process trop compliqué, à l’inverse de la perception des recruteurs qui ne sont que 8% à juger leur process complexe. Autre chiffre valorisé par Sébastien : 91% des candidats acceptent une offre si elle leur est faite le jour de l’entretien – mais ce chiffre tombe à 50% au bout d’une semaine, puis à 9% au bout de 2 semaines. Il est indispensable de « marketer son recrutement », avec un pilotage Data.
- « Les compétences techniques que vous achetez aujourd’hui à prix d’or seront obsolètes dans 3 ans », a averti David Bernard, CEO d’AssessFirst.
- Anthony Babkine, co-fondateur de Diversidays et #TechYourPlace, a invité les spectateurs à devenir des bonnes fées, comme celles dont il a lui-même eu la chance de croiser le chemin. « Je répare un système qui n’a pas fait le job en matière d’égalité : on a encore 30% de chances en moins d’être retenu si on porte un nom à sonorité maghrébine. »
Autant de perles de sagesses dont ont pu profiter les DRH ; mais qui pour beaucoup posent de nouvelles questions. Et notamment : quels leviers sont prêts à activer dès 2022 les RH dans les entreprises pour préparer le futur du travail ?