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Doctolib mise sur l’IA pour rétablir le lien entre patients et praticiens 

Lors des conférences du  DotAI, destinées aux ingénieurs, Doctolib, spécialisé dans la numérisation du monde médical, a annoncé le lancement d’un assistant de consultation à base d’IA générative. Ce nouveau dispositif est censé soulager les praticiens des tâches administratives au profit d’une meilleure empathie. Une innovation qui a soulevé des questions liées à la cybersécurité et la transparence. 

Des soins de santé pilotés par l’intelligence artificielle avec des consultations médicales recentrées sur l’humain et la compassion, voilà comment Arthur Talparet, chef de projet en intelligence artificielle chez Doctolib, prédit l’avenir du secteur en annonçant le lancement national d’un assistant consultation. “Grâce à l’audio, le logiciel prend des notes en temps réel, synthétise l’échange, traduit le langage courant en termes scientifiques et classe les informations médicales (antécédents, symptômes…)”, a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse. Pour la pédiatre, Laure Seugé, également présente, “cette innovation divise par trois le temps alloué aux tâches administratives et soulage la charge mentale générée par la prise de note. Lors de diagnostics complexes, on essaye de comprendre, rassurer et synthétiser. Là, on peut se focaliser sur le comportement du patient et ainsi avoir une meilleure intuition et déduction.” 

Établir une confiance entre IA et utilisateur 

Doctolib a élaboré cette technologie en collaboration avec 350 soignants sur le sol français. L’occasion d’intégrer et d’expliquer au public le fonctionnement de leur intelligence artificielle. “La première fois, les patients se disaient stressés pendant le rendez-vous. C’est difficile de trouver le bon moment pour leur annoncer que j’utilise un assistant consultation pour prendre des notes”, raconte Laure Seugé qui rappelle que les soignants ont l’obligation d’avertir les patients et de demander leur consentement. D’après la pédiatre, les personnes donnent facilement leur confiance quand il s’agit de Doctolib, “le nom les rassure.” Toutefois, la consultation n’est pas seulement entre les mains du système numérique. Les professionnels de santé doivent vérifier chaque synthèse avant leur intégration dans le dossier médical. Si l’IA ne remplace pas un médecin, Dr Seugé imagine aisément une assistance qui suggère ou rappelle des questions médicales.  

Garantir la sécurité des données patients 

« Comment être sûr que les informations de mes patients ne fuitent pas ? Nous avons entraîné notre intelligence artificielle, tout en préservant la confidentialité des données. Nous avons pris en compte les risques. », a expliqué Arthur Talparet. Sans surprise, la question des modalités de stockage et de sécurité a très rapidement été posée par les participants. Sur ce point hypersensible, la plateforme s’est engagée à ne pas enregistrer l’audio des consultations, assure un cryptage des données et garantie une utilisation du cloud répondant aux normes européennes [NDLR : sans préciser desquelles il s’agissait]. Si le chef de projet IA a reconnu l’utilité de l’open source et son utilisation dans l’élaboration de sa technologie, pas question de dévoiler sa black box. “Plus on entraînait notre intelligence artificielle, plus on se rendait compte qu’il fallait conserver la black box en interne”, répond le scientifique à l’assemblée. 

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