Depuis peu, la plate-forme big data de PSA Peugeot-Citroën, conçue avec IBM, est pleinement opérationnelle. C’est le grand départ pour cette technologie avec laquelle, néanmoins, le constructeur a déjà commencé à travailler. « Les données structurées représentent quelque 10 % de toutes celles qui sont disponibles dans l’entreprise ; le big data va nous aider à exploiter les 90 % restants », explique Jean-Pierre Dumoulin, chief technical officer (CTO) de PSA Peugeot-Citroën et maître expert big data. Des données, il en existe en effet des myriades. Celles recueillies automatiquement par tous les équipements informatiques du groupe. Des informations présentes dans ses bases de données. Des données externes (type réseaux sociaux) et, bientôt, de plus en plus d’informations directement issues de la voiture connectée. Toutes ont vocation à être exploitées.
Déjà le groupe a développé une première application, liée à la sécurité, en analysant tous les logs issus des systèmes numériques. Pour lutter contre la fraude, par exemple. Avec les données internes, celles de son réseau, il travaille également à une application permettant de prédire les volumes des ventes par pays et par modèle. Avec celles du Web, il a commencé à analyser ce qui se dit sur les réseaux sociaux à propos de ses véhicules pour mieux cibler ses campagnes marketing. « C’est une méthode qui vient s’ajouter, et non remplacer, les classiques enquêtes marketing », précise Jean-Pierre Dumoulin. Enfin, le constructeur envisage une multitude d’applications liées à la récupération des données des véhicules. D’une part, comme le fait l’aéronautique, pour améliorer la conception des voitures, à partir de l’analyse de la masse d’information sur leur comportement réel, obtenue sur un vaste parc.D’autre part, pour améliorer le service client en fournissant à l’utilisateur des informations de maintenance, par exemple, correspondant à son usage exact. Ici, le constructeur a une longueur d’avance. Il a équipé de longue date toutes ses voitures – déjà plus d’un million – d’une communication via GSM, initialement conçue pour l’appel d’urgence. « D’ici à trois ans, nous aurons quelque 4 millions de voitures équipées qui pourront chacune transmettre des informations très variées », dit Jean-Pierre Dumoulin. Un vrai filon.
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