GDF Suez entre au capital de l’opérateur de drones civils, Redbird, à hauteur de 2 millions d’euros. Ces fonds vont permettre à la start-up de se développer en France et de conquérir le marché européen.
Après le succès de son partenariat avec le groupe Monnoyeur (spécialiste des engins de chantier) qui lui a valu de recevoir le prix Alliancy en 2015, le jeune opérateur de drones civils, Redbird, a séduit GDF Suez. Le fournisseur de gaz français prend une participation de 2 millions d’euros dans la jeune pousse via son fonds de corporate ventures lancé en 2014, GDF Suez New Ventures. Redbird est la quatrième start-up à bénéficier de ce fonds doté de 100 millions d’euros.
Fondée en 2013 par Emmanuel de Maistre, Emmanuel Noirhomme et Benjamin Hugonet, la start-up analyse les données collectées par les drones civils dans trois secteurs : les travaux publics, les réseaux d’infrastructures (transport et énergie) et l’agriculture de précision. Parmi ses clients, elle compte GRT Gaz, une filiale du géant de l’énergie français. « GDF Suez est un client historique de Redbird. Nous avons mené des expérimentations sur des drones avec lui pendant deux ans. Cette expérience a été très satisfaisante », raconte Emmanuel de Maistre, président de la jeune pousse.
Cet investissement permettra à Redbird de se développer en France, d’accélérer l’élaboration de nouvelles solutions innovantes et de s’envoler à l’étranger. « Nous visons particulièrement l’Europe en raison de la réglementation sur les drones.* Nous avons également détecté un fort potentiel de développement dans certains pays limitrophes comme en Belgique ou encore une partie de l’Afrique », précise le cofondateur. Les fonds permettront aussi de renforcer le partenariat avec GDF Suez dans deux domaines : la maintenance et la surveillance des infrastructures gazières d’une part, et les services aux clients industriels et aux collectivités publiques (notamment en matière de sécurité) d’autre part.
La jeune pousse de 25 salariés compte aussi recruter entre 5 et 10 personnes cette année, essentiellement des ingénieurs en traitement de données ainsi que des développeurs web et logiciel. Elle prévoit un million d’euros de chiffre d’affaires en 2015. « Il nous reste encore de nombreux challenges à relever comme celui de trouver un équilibre financier et commercial. En tout cas, je pense qu’il y a encore de belles choses devant nous », se réjouit Emmanuel de Maistre.
* Les opérations civiles de drones sont légales en Europe à la fois pour une application commerciale et non commerciale (Source : Agence européenne de la sécurité aérienne). Si le drone pèse moins de 150 kg, les autorités nationales deviennent compétentes. En France, deux textes du 11 avril 2012 définissent la réglementation pour l’usage de drones.