Ce sont deux femmes dynamiques. La première, Fleur Pellerin, ancienne ministre déléguée en charge des PME, de l’Innovation et de l’Economie numérique à Bercy, est passée secrétaire d’Etat chargée du Commerce extérieur, du Tourisme et des Français de l’étranger. Cette jeune quadragénaire, à l’initiative de la French Tech, se serait bien vue rempiler à la tête d’un grand ministère du numérique. Mais le jeu de la politique en a voulu autrement… L’écosystème s’était pourtant mobilisé, allant jusqu’à créer le hashtag #KeepFleur sur Twitter. La deuxième, Axelle Lemaire, la remplace, comme secrétaire d’Etat à l’Economie numérique. Coauteur, avec Hervé Gaymard (UMP), d’un rapport sur la stratégie numérique de l’Europe, elle aussi dépend d’Arnaud Montebourg, qui conserve le numérique dans un rapport de subordination à la politique industrielle nationale. Les acteurs de la IT ont tous salué la nomination de cette élue de 39 ans.
Pour la première fois sous la Ve République, le Commerce extérieur est rattaché au ministère des Affaires étrangères, et non plus à Bercy. De même, le numérique, intégré au ministère de l’Economie et du Redressement productif, devient une priorité gouvernementale. Tous ces changements comportent de nouvelles attributions. Axelle Lemaire devra traiter « les questions relatives au développement de l’économie numérique, en ce qui concerne notamment les infrastructures, les équipements, les services et les usages numériques ». Par ailleurs, outre la charge, en lien avec d’autres ministres, des « questions relatives à la promotion et à la diffusion du numérique », l’ancienne secrétaire nationale du PS aux droits de l’Homme devra s’atteler « aux droits et libertés fondamentaux dans le monde numérique et à la sécurité des échanges, des réseaux et des systèmes d’information ». Les premières interventions d’Axelle Lemaire montrent qu’elle s’est déjà largement saisie de ce poste élargi. Sur la neutralité du Net, elle déclarait à nos confrères de 20 Minutes : « L’ Europe n’est pas les Etats-Unis. Nous ne voulons pas d’un Internet fractionné. » De même, en conclusion de la Conférence de Paris sur l’open data et le gouvernement ouvert, elle lançait aussi que « toute donnée publique doit être ouverte par défaut. Et, s’il y a fermeture, il faut qu’elle soit expliquée, justifiée et réversible ». On ne peut plus clair. On s’impatiente désormais de l’entendre sur des sujets aussi chauds que la fiscalité numérique, le très haut débit pour tous, ou encore, la régulation des télécoms…
Axelle Lemaire et son « amie » Fleur Pellerin comptent bien travailler ensemble à la promotion de la marque French Tech à l’international. Du Women Power à la française pour attirer les investisseurs étrangers… A deux, chacune sera plus forte.
Cet article est extrait du n°8 d’Alliancy, le mag