La deuxième session blanche d’épreuves classantes nationales informatisées (ECNi) pour les étudiants de médecine a planté lors de la dernière épreuve la semaine dernière. Une nouvelle déconvenue après le fiasco de décembre dernier.
Ce doit être une première mondiale… Un examen national passé simultanément dans différents amphithéâtres de France par 8 000 étudiants en médecine. Depuis trois ans, les carabins se préparent à ces premières épreuves classantes nationales informatisées (ECNi) qui leur permettront, en fonction de leur classement, de choisir leur spécialité et faculté de rattachement pour l’internat.
Las, l’engouement autour de cette innovation se mue en crainte à mesure que le temps de l’examen réel approche d’autant que les deux épreuves blanches organisées depuis se sont soldées par un fiasco !
La semaine dernière, l’épreuve de lecture critique d’article a été tout bonnement annulée après 30 minutes, à cause d’un gros plantage que les étudiants n’ont pas manqué de moquer sur Twitter.
« Les bugs sont survenus dès 9h45. Nous avions des difficultés à charger ou recharger l’article puis à valider les questions », a témoigné un étudiant auprès du Quotidien du Médecin.
Cette crainte que les épreuves ne se déroulent pas normalement est d’autant plus grande chez les carabins qu’en décembre, pour le premier examen blanc, les épreuves avaient été également entachées d’un crash. A l’époque c’est le paramétrage même du logiciel qui était à l’origine du plantage. A chaque réponse validée par un étudiant, le programme effectuait alors une comparaison de cette réponse avec celle de tous les autres ! Il avait alors fallu deux jours pour réparer l’erreur, les informaticiens pensant au lendemain de la première épreuve avortée qu’il s’agissait d’un simple problème de capacité de serveurs…
A bout, l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) demande à l’organisateur de l’examen (le Centre National de Gestion/CNG), pour le Jour J, une solution de secours papier afin que les carabins ne se trouvent pas otage de la technologie. Une revendication à laquelle se joint la confédération des doyens de facultés de médecine qui, dans un communiqué, demande : « de distribuer aux étudiants l’article sous forme papier tout en gardant les questions sous forme d’un dossier progressif classique et la correction sous forme numérique. »
Près de 6 000 personnes ont ainsi signé une pétition en ce sens : https://t.co/h8n4g8tgfT
D’importants moyens financiers ont pourtant été mis en œuvre par les universités pour l’organisation de ces examens… A l’Université de Rennes 1, le coût matériel est évalué à 350 000 euros d’investissement et 40 000 euros de fonctionnement annuel. Le coût humain pour la seule DSI est de 90 000 euros d’investissement pour 15 000 euros de fonctionnement par an.