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Effet d’aubaine de l’IA : comment CIO et CDO peuvent-ils s’en saisir ensemble ?

Un article proposé par Nexthink dans le cadre de « What’s Next, CIO ? », l’observatoire DSI d’Alliancy. Tout au long de l’année, les partenaires de l’observatoire s’engagent à faire progresser l’écosystème du numérique par le partage de pratiques et la confrontation d’avis. Ils se mettent au service de la communauté des CIO pour leur permettre d’anticiper et d’incarner le changement dans leurs organisations.

La démocratisation de l’intelligence artificielle (IA) dans les entreprises vient percuter le rôle des chief data officers (CDO) autant que celui des chief information officers (CIO). Et leur relation est à ce titre amenée à évoluer rapidement.

Récemment, International Data Corporation (IDC) a pointé qu’un déficit de compétences en IA va provoquer un manque à gagner chiffré à 5 500 milliards de dollars au niveau mondial d’ici 2026, et ce, à cause de retards produits, de baisses de compétitivité et de pertes de revenus. Rien que ça !

L’émergence de l’intelligence artificielle sous toutes ses formes (machine learning, deep learning, IA générative) va donc avoir un impact profond sur le business des entreprises en transformant les opérations internes, en améliorant l’expérience client et en ouvrant de nouvelles opportunités de croissance. C’est indéniable (même si certains s’acharnent à soutenir le contraire).

Cette affirmation peut néanmoins prêter à discussion, je le conçois, suivant les industries dans lesquelles l’entreprise évolue, pondérant la profondeur d’impact sur le business (nous ne sommes pas tous égaux devant l’importance de la donnée). Le segment de marché, lui, me paraît beaucoup moins discriminant, une fois la problématique d’investissement mise de côté.

Pour rester compétitives, les entreprises se doivent d’innover ; l’IA faisant naturellement partie des axes s’inscrivant automatiquement dans la stratégie globale. Qui dit IA, dit données, et dit aussi choix basés sur la donnée. Comme dans tout processus de ce type, la prise de décision basée sur les données présente des risques parfaitement identifiés, parmi lesquels l’inexactitude et l’incomplétude des données, les erreurs d’interprétation, les biais algorithmiques ou l’utilisation abusive des informations personnelles.

À cette liste, il serait toutefois inquiétant d’oublier d’ajouter tout le potentiel d’imagination de l’humain et de n’innover qu’en utilisant les données du passé ou même du présent. J’ose faire un parallèle quelque peu périlleux, en reprenant Steve Jobs : « Henry Ford a dit un jour : “Si j’avais demandé aux gens ce qu’ils voulaient, ils m’auraient répondu des chevaux plus rapides”. » De ce point de vue, l’IA doit donc se placer en tant qu’assistant de l’innovation et non pas seulement en tant qu’agent d’amélioration.

Je n’oublie pas les risques associés à l’IA (gouvernance, transparence, sécurité, conformité, formation), mais c’est sous un prisme positif que j’aimerais aborder le sujet du jour afin d’explorer les axes de réflexion pour une mise en application efficiente.

UNE IMPORTANCE PORTÉE À SON PAROXYSME POUR LE CDO

C’est enfoncer une porte ouverte, mais la performance et la précision des résultats produits par l’IA dépendent fortement du volume et de la qualité des données. Le rôle du CDO en est d’autant plus important qu’il a le devoir de garantir que ces données soient précises, accessibles et prêtes à être exploitées. Il joue aussi une fonction centrale dans l’identification des opportunités auxquelles l’IA peut apporter de la valeur. Si ce n’est déjà le cas, la mise en place de politiques pour gérer la collecte, le stockage et l’utilisation des données, en respectant les normes de conformité, devient ainsi primordiale.

LE CIO, « ÉVANGÉLISTE » DE L’INNOVATION

Le CIO, quant à lui, joue un rôle crucial en tant qu’évangéliste au sein de l’entreprise. Il ne s’agit plus seulement de gérer les infrastructures informatiques et de répondre au mieux aux besoins exprimés par les métiers, mais de stimuler l’innovation en impliquant activement les différents départements dans la création de nouveaux modèles d’affaires et l’amélioration des processus opérationnels.

Le CIO doit également promouvoir une culture d’innovation portée par l’IA au sein de l’entreprise. Cela passe par la formation continue, le partage des connaissances, et la mise en place d’un environnement où les idées nouvelles sont valorisées. En cultivant cette mentalité, le CIO facilite l’adoption de technologies émergentes et encourage les équipes à explorer des méthodes de travail plus efficientes, tout cela porté par des compétences en leadership et en communication.

CIO ET CDO, UN TANDEM DE CHOC POUR L’INNOVATION

La relation entre le CIO et le CDO est donc amenée à évoluer naturellement. Une collaboration renforcée, avec des stratégies respectives alignées, est indispensable pour garantir une synergie entre technologie et données. Ensemble, ils doivent développer une vision commune sur la façon dont l’IA peut soutenir les objectifs commerciaux de l’entreprise, tout en gérant le rythme rapide des progrès de l’IA. Les avancées en matière de puissance de calcul, d’algorithmes et de disponibilité des données ont en effet créé un environnement propice à une accélération des innovations, mais ce rythme soutenu implique tout de même un défi pour nos compères.

Aujourd’hui, il serait critique pour les entreprises d’ignorer l’IA sous prétexte de ne pas se sentir concernées, ou simplement par peur de l’inconnu. Chez Nexthink, nous avons décidé de ne pas manquer le coche, mais, au contraire, de compter parmi les 10 % des entreprises qui sauront tirer parti de cette opportunité. L’IA intervient effectivement sous toutes ses formes dans nos produits, que ce soit les plus visibles comme la simplification de l’accès à des données corrélées dans notre plateforme grâce à l’IA générative, ou que ce soit sous la forme d’une accélération des diagnostics grâce au deep learning ou encore de la prédiction des problèmes associés à l’utilisation de la nouvelle version d’une application.

La peur est une réaction naturelle, le tout est de ne pas s’en retrouver immobilisé, mais, à l’opposé, de décider de saisir cette aubaine.

 

Olivier Sanchez est directeur de la filiale française de Nexthink, entreprise pionnière et leader dans le domaine de l’expérience numérique des employés. Avec plus de vingt-six ans d’expérience dans le secteur des technologies de l’information, Olivier a occupé durant la majorité de sa carrière diverses fonctions au sein de l’industrie du logiciel pour se focaliser depuis 2019 sur le domaine de la digital workplace. Animé depuis toujours par une passion pour l’innovation et la technologie, il est profondément investi dans l’apprentissage, la compréhension et l’interaction avec son écosystème, ainsi que dans une quête de création de valeur non seulement pour les entreprises, mais aussi pour l’avenir de la société et de notre environnement.

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