Electra, start-up française spécialisée en recharge des voitures électriques, a annoncé le 28 juin dernier une levée de 15 millions d’euros auprès de ses investisseurs. Son objectif est d’accélérer la bascule vers la mobilité électrique en s’attaquant au frein principal qui est la recharge, grâce au déploiement d’un réseau de recharge de 1 000 stations ultra rapides d’ici 2030.
Avec un tour de table de 15 millions d’euros, Electra a pour ambition de répondre à une problématique du marché de la voiture électrique : le manque de bornes de recharge rapides en ville. Cette levée de fonds est réalisée auprès de Serena, Eurazeo et Frst Venture. Elle est aussi soutenue par plusieurs Business Angels issus de l’énergie, de la mobilité et de l’immobilier comme Grégory Frapet CEO de Primonial REIM, Thibault Chassagne et Karim Kaddoura fondateurs et dirigeants de Virtuo, Bertrand Altmayer DG de Cityscoot, et Demba Diallo expert du secteur de l’énergie.
Fondée par trois entrepreneurs ayant des expériences dans la tech et l’infrastructure, accompagnée par 15 employés dans ses bureaux à Paris, Electra vise à déployer un premier lot de 50 stations de recharge ultra rapide d’ici un an, avec des premières installations au dernier trimestre 2021, et un objectif à long terme de 1 000 stations en 2030. Ce premier tour de table va permettre à la jeune société de remplir ses objectifs de déploiement en Ile-de-France et dans les agglomérations de Lyon et Lille, d’investir dans la recherche et le développement pour revoir l’expérience de recharge de A à Z, et d’accompagner sa croissance en triplant ses effectifs d’ici la fin d’année.
Pour Electra, les villes doivent s’investir dès maintenant dans la mobilité électrique. Elles ont toutes intérêt à accueillir plus de bornes de recharge puissantes pour préempter la demande de leurs usagers. Certaines mairies sont déjà pionnières sur le sujet avec par exemple la mairie de Saint-Ouen et son maire Karim Bouamrane.
Les stations de bornes de recharges ultra-rapide, 100% financées par Electra, s’implantent dans les villes et agglomérations. Les sites de déploiement sont des centres commerciaux et supermarchés, des hôtels ou des opérateurs de parking, avec un objectif de plus de 50 sites signés cet été. Ces acteurs sont eux-mêmes incités par la loi LOM (Loi d’Orientation des Mobilités), les loyers qu’ils en tirent ou encore par leur politique RSE. Ils sont aussi attirés par la possibilité d’accueillir un actif différenciant et générateur de flux d’activité, les usagers pouvant se restaurer par exemple pendant la recharge. Ce modèle zéro investissement pour les bailleurs accueillant des bornes Electra a déjà séduit plusieurs institutionnels.
Raisonner en nombre de véhicules électriques rechargés, donc en puissance, plutôt qu’en nombre de bornes, telle est la logique d’Electra. Les trois entrepreneurs cofondateurs souhaitent booster la mobilité électrique en levant le frein de la recharge rapide et en créant un service de proximité. « Notre réseau de stations va permettre aux utilisateurs d’être en permanence à moins de 10 min d’une station et de pouvoir être sûr de se recharger rapidement grâce à la réservation on-demand. », commente Aurélien de Meaux.
Xavier Lorphelin, Managing Partner chez Serena, ajoute : « La décarbonation du marché automobile est l’un des plus grands enjeux du 21ème siècle. En 2020, le marché français du véhicule électrique croît de +180% quand le marché toute énergie confondue accuse une chute de -25%. Cette croissance paraît inédite, elle est pourtant largement freinée par le manque d’infrastructure. L’ambition d’Electra est de gommer intégralement les frictions à l’adoption de l’électrique en déployant le réseau le plus performant de stations de recharge ultra-rapide en France. Nous travaillons avec son fondateur Aurélien depuis 2014 lorsque nous avons investi dans sa précédente société et sommes convaincus de sa capacité et celle de son équipe à construire un leader Européen. »
(1) La part de marché des véhicules électriques en 2018 était de 2% en France, contre 14% au 1er trimestre 2021 – AVERE
(2) Selon un rapport commandité par l’ONG Transport et environnement auprès de Bloomberg New Energy Finance
(3) L’estimation du nombre de bornes qui ne marchent pas est entre un tiers et 50%
(4) Selon AVERE, décembre 2020