En 2025, l’IA pourrait devenir la cheville ouvrière de l’innovation  

 

Après le succès de sa première conjecture en 2023, Capgemini continue de se projeter sur les tendances technologiques et numériques à venir. Sans grande surprise, 2025 observera un ancrage encore plus important de l’intelligence artificielle au sein des organisations mais la verra surtout s’installer au cœur de toutes les innovations, tous secteurs confondus. 

 

Plus d’innovations sans intelligence artificielle ? C’est en tout cas ce que laisse entendre le Capgemini Research Institute dans sa dernière enquête. Réalisée auprès de 1500 cadres dirigeants à travers le monde pour tenter d’identifier les grandes tendances technologiques de demain, il en ressort que l’intelligence artificielle, qui s’est propagée dans tous les secteurs en 2024, devrait, en toute logique, poursuivre sa fulgurante percée. En première instance, le système des IA, lui-même, sera amené à changer en 2025, puisqu’il entrera dans une ère d’”agentification”. 32% des cadres interrogés désignent, en effet, les agents d’IA comme la principale tendance technologique dans le domaine des données et de l’IA pour 2025. Ces agents d’intelligence artificielle, au lieu de de tâches isolées, gèreront de manière autonome des opérations complexes, les exécuteront et iront jusqu’à programmer les suivantes ; le tout en apprentissage continu. Sachant que, dans les domaines de la chaine d’approvisionnement et de la maintenance prédictive, par exemple, ces agents ne nécessitent aucune supervision humaine constante. En 2025, l’émergence d’un super agent, un orchestrateur de plusieurs systèmes d’IA, est attendue. Les systèmes multi-agents, eux, pourraient révolutionner tous les domaines d’activités par leur capacité à prendre des décisions, y compris dans les secteurs plus complexes comme celui de la santé.  

 

La cybersécurité et la robotique pris dans la vague IA  

 

L’IA va également continuer de bouleverser le secteur de la cybersécurité, en bien comme en mal. « L’année dernière nous rappelions que la question n’était pas de savoir SI une entreprise allait être piratée, mais QUAND. En 2025, ce sera plutôt COMBIEN », extrapole Marco Pereira, à la tête de la cybersécurité des services Cloud Infrastructure du groupe Capgemini. D’un autre côté, les initiatives visant à automatiser la détection des menaces se sont aussi multipliées, avec la threat intelligence fondée sur l’IA. Les entreprises ont, en ce sens, commencé à préparer l’avenir en renforçant les algorithmes de chiffrement, en particulier via la cryptographie post-quantique afin de se protéger contre les menaces à venir liées à l’informatique quantique. 

 

Autre tendance à suivre, la prochaine génération de robots, armée de l’intelligence artificielle. En témoignent les créations d’Elon Musk ou de l’entreprise chinoise Unitree. Les innovations dans le domaine mécatronique, c’est à dire de la mécanique, de l’électronique, de l’automatique et de l’informatique, mêlées à celles de l’IA, créent des robots en mesure de s’adapter à divers scénarios et d’apprendre de leur environnement. 43 % des investisseurs en capital-risque interrogés voient l’automatisation et la robotique fondées sur l’IA comme l’une des 3 principales tendances technologiques dans le domaine des données et de l’IA en 2025. L’institut de recherche Capgemini va jusqu’à évoquer un possible bouleversement des structures hiérarchiques actuelles causé par la combinaison de robots plus autonomes et des IA aux rôles décisionnels complexes. 

 

Maintenir la durabilité au programme 

 

L’augmentation des usages de l’IA entraîne logiquement une hausse de la consommation énergétique. L’IA étant particulièrement gourmande en énergie, en 2026, elle émettra autant de   CO2 qu’un pays comme le Japon d’après une projection de l’Agence internationale de l’énergie. Le besoin d’une énergie propre, fiable et maîtrisable donne la part belle au nucléaire. Les réacteurs modulaires (AMR), qui ont pour principales différences avec le réacteur à eau légère leur type de combustible et leur température, ont comme avantage de réduire la production de déchets nucléaires. 

 

Enfin, l’institut a porté une attention toute particulière à la question de la chaîne d’approvisionnement, que l’IA pourrait rendre agile face à un marché de plus en plus imprévisible, en géopolitique par exemple. 37 % des cadres dirigeants considèrent que ces chaînes d’approvisionnement de nouvelle génération assistées par des technologies seront la principale tendance technologique dans l’industrie et l’ingénierie en 2025.