Le marché de l’Internet des Objets devrait atteindre 50 milliards d’objets connectés en 2020. Un chiffre tout à fait impressionnant, pourtant les objets connectés ont actuellement bien du mal à se démocratiser. Les entreprises rencontrent des difficultés pour trouver un business model capable de s’adapter aux défis amenés par l’avancée -toujours plus rapide- des technologies. A quels enjeux les entreprises doivent-elles donc faire face pour assurer leur croissance sur un marché où l’innovation est au cœur du processus ?
L’Internet des Objets, un bien vaste sujet. On l’entend partout, les entreprises ont conscience qu’elles doivent franchir le cap pour maintenir leur compétitivité et s’adapter aux nouveaux usages, pourtant, il n’est pas facile de savoir comment s’y intégrer. C’est la raison pour laquelle des acteurs d’expérience sur le marché de l’Internet des Objets se donnent pour mission d’accompagner les entreprises dans leur transformation. Et ce, en tenant compte de cinq enjeux majeurs.
Des enjeux de convergence
A quoi bon développer des objets connectés s’ils ne peuvent pas communiquer et s’interconnecter entre eux ? Quel est l’intérêt de posséder de multiples objets connectés sans passerelle communicante pour homogénéiser l’ensemble ? L’interopérabilité entre les objets et les équipements est donc essentielle. L’enjeu est pourtant de taille car chaque brique technologique développée par les fabricants d’objets connectés, et autres fournisseurs de solution, détient sa propre norme, son propre processus de communication, et donc complexifie le processus de convergence entre les objets. La capacité à rendre interopérable les objets est donc déterminante pour amorcer la démocratisation de l’Internet des Objets. C’est en effet la garantie d’une certaine continuité entre les objets qui permettra de pérenniser leurs usages.
Des enjeux économiques
L’innovation peut souvent se révéler onéreuse, d’autant plus que la technologie évolue très rapidement et rend les équipements obsolètes à moyen terme. Comment alors donner envie aux entreprises d’investir dans l’Internet des Objets sans se retrouver un jour à nouveau dépassées et devoir à nouveau investir ? Tout objet à connecter nécessite de définir au préalable le réseau de communication sur lequel se baser. Haut débit, bas débit, 3G, 4G, de nouveaux acteurs émergent et permettent de contrôler les coûts de connectivité. C’est le cas par exemple de SigFox, qui a développé une technologie à très longue portée et de faible consommation, ou encore le réseau LoRa qui n’a pas encore fini de faire parler de lui. L’enjeu est donc ici de trouver le bon équilibre entre des processus de connectivité hautement performants et un coût maitrisé par rapport à l’investissement du déploiement d’un projet d’objets connectés.
Des enjeux de sécurité
La sécurité des utilisateurs d’objets connectés est au cœur des problématiques de l’Internet des Objets. Garantir la protection et la confidentialité des données qui sont remontées et hébergées sur des Data Center doit être une priorité. Chaque objet qui est connecté induit nécessairement des risques de piratage de données et autres problème de cybercriminalité. Les entreprises qui proposent des services à partir d’objets connectés doivent prendre en compte cette problématique et rassurer leurs utilisateurs sur l’usage qu’il sera fait de leurs données et leur garantir qu’elles ne seront pas monétisées à des services tiers. Une quelconque vulnérabilité d’un objet connecté pourrait en effet avoir de lourdes conséquences. La reconnaissance de ces risques serait déjà une première étape pour aller vers la démocratisation de l’Internet des Objets.
Des enjeux de responsabilité
Le dernier enjeu à prendre en compte dans la démocratisation de l’Internet des Objets réside dans la définition de la responsabilité des acteurs concernés en cas de dysfonctionnement de l’objet connecté. En effet, en cas de défaillance de l’objet, par exemple, une perte de connectivité de l’objet, un dysfonctionnement technique, à qui doit-on s’adresser ? Est-ce au constructeur de l’objet lui-même ? Au distributeur ? À l’opérateur de télécommunications ? À l’éditeur de services ? Certains objets communicants comme les ampoules connectées n’ont que peu de conséquences en cas de dysfonctionnement. Mais qu’en est-il dans le monde de la téléassistance par exemple si une personne seule en possession d’un boitier de détection automatique de chute cesse de communiquer ? Qui est responsable de n’avoir pu lui porter assistance alors même qu’elle avait souscrite à ce service ? La difficulté à répondre à cette question est aujourd’hui un des freins de la démocratisation des objets connectés, et il faudra savoir le lever bien assez tôt pour ne pas freiner le développement de l’Internet des Objets.
L’Internet des Objets est aujourd’hui déjà bien présent dans notre quotidien. Si l’ioT n’a pas encore dévoilé l’étendu de son potentiel, il est désormais impossible d’ignorer l’importance de cette nouvelle tendance technologique. La transformation des entreprises et le développement d’une culture numérique pour tous est une étape obligatoire. Mais c’est la réponse aux enjeux cités ci-dessus qui permettra une croissance et une démocratisation sans précédent de l’Internet des Objets.