Les organisations doivent composer avec un nombre toujours croissant de logiciels, d’applications, de formats de données et d’infrastructures IT. Dans ce contexte, l’interopérabilité, c’est-à-dire la capacité à fluidifier et orchestrer la communication entre les briques du Système d’Information, est de plus en plus critique.
Les impératifs d’agilité et d’évolutivité du SI face à la transformation des organisations et des métiers ne sont plus réservés aux grandes entreprises :
- Réconcilier des applications du système d’information
- Superviser ses flux et suivre les responsabilités
- Accélérer et sécuriser la circulation de l’information dans le SI
- Garantir la confiance et la qualité des données
Découvrez dans cette interview croisée, des retours d’expérience d’experts et des solutions pour se mettre en mouvement !
Comment présenteriez-vous la notion d’interopérabilité ?
Pacôme: Je la présente comme la capacité à établir une communication entre les applications logicielles qui constituent le système d’information d’une entreprise, voire à aller au-delà et échanger des données avec des partenaires. C’est un des socles de l’urbanisation du SI !
Renaud: Oui, c’est l’orchestration des échanges inter-applicatifs. Cette structuration du transfert de données entre les logiciels du SI permet de simplifier et accélérer les processus. Une interopérabilité réussie, ce sont des échanges transparents : l’utilisateur souhaite pouvoir travailler sur ses processus métiers, sans avoir à subir des contraintes IT.
Davy: J’utilise aussi le terme de Data Mediation ! C’est la preuve que les terminologies utilisées sont variées. Le déploiement d’un système d’interopérabilité se décline d’ailleurs rapidement dans la mise en place d’outils et de technologies : RPA, ESB, EAI, ETL… qui vont permettre de mettre en œuvre ces liens entre les applications.
Quels sont les déclencheurs des projets d’interopérabilité au sein des organisations ?
Renaud: Le premier besoin est de réconcilier des applications du système d’information et d’orchestrer leurs flux d’échange de données. Le déclencheur peut être la difficulté à avoir une vision globale de tous les flux, et derrière cela l’enjeu de gouvernance et de suivi des responsabilités.
La question « Est-ce que je peux avoir confiance dans mes données ? » dans un contexte où les applications se multiplient, est également un déclic. La conséquence, en complément d’un Master Data Management, est un impératif d’intégration et donc d’interopérabilité ! La dégradation de la qualité des données est ainsi un déclencheur important.
Davy: Les impacts ne se limitent pas au back-office et contraignent l’entreprise dans son activité quotidienne! Ainsi, un autre déclencheur, c’est un délai énorme pour mettre à jour des informations entre plusieurs applications, à cause d’additions successives d’interfaces point à point.
Nous rencontrons aussi des entreprises qui n’ont aucune vision de ce qui se déroule au sein de leurs interfaces. Ils réalisent qu’il y a des dysfonctionnements quand un utilisateur métier leur fait par exemple remarquer qu’il a enregistré les commandes il y a deux jours, et que cela n’a toujours rien enclenché ! L’impact métier est réel : une expérience client désastreuse. L’interopérabilité, c’est la fondation pour monitorer son SI.
Pacôme: Les projets d’interopérabilité sont généralement liés à une volonté de faire évoluer son système d’information dans le cadre de transformations. Ces changements profonds impliquent de prendre en compte l’historique du SI. Typiquement, un point de bascule est l’arrivée d’une direction de la transformation digitale ou une évolution du business model.
Dans ces contextes, historiquement, beaucoup de SI se sont structurés autour d’un ERP avec la vocation d’embarquer le plus de fonctionnalités possible dans une seule application. Avec des métiers de plus en plus acteurs des solutions informatiques, les Systèmes d’Informations évoluent maintenant vers une somme d’applicatifs Best-of-Breed.
Ce mouvement engendre de très forts enjeux de maintenabilité du SI et d’interopérabilité ! La DSI renforce alors son rôle de gouvernance afin de garantir un Système d’Information cohérent malgré l’assemblage de plus en plus d’applications métiers.
Les auteurs de cette tribune sont :
- Davy Hassenboehler, Consultant avant-vente – Blueway
- Renaud Laluc, Senior Data Manager – Data-Major
- Pacôme Soriano, Consultant – Data-Major