Quel est le profil des entreprises de la greentech ? Quels sont leurs enjeux, leur dynamique et leur potentiel ? Gros plan sur ces start-ups innovantes qui jouent un rôle central dans l’accélération de la décarbonation des entreprises.
À fin 2023, le nombre d’entreprises « greentech » françaises a été évalué par Bpifrance à 2 750. Par rapport à 2022, ce sont 690 entreprises supplémentaires qui ont été identifiées (dont 101 identifiées dès leur création en 2023, 177 créées en 2022 et 412 créées avant 2022).
La définition d’une greentech est simple. Il s’agit d’une entreprise offrant une solution innovante (un produit, un service ou un procédé) qui améliore l’impact environnemental des entreprises ou des consommateurs finaux, en contribuant significativement à au moins un objectif de la taxonomie européenne : atténuation du changement climatique, adaptation au changement climatique, utilisation durable et protection des ressources aquatiques et marines, transition vers une économie circulaire, prévention et réduction de la pollution, protection et restauration de la biodiversité et des écosystèmes, selon la 3e édition de l’étude annuelle sur les greentech françaises publiée par Bpifrance.
Les greentech permettent de répondre au besoin de transformation profonde des sociétés et des économies mondiales, dans un contexte d’urgence climatique et écologique, notamment pour atteindre l’objectif de neutralité carbone que s’est fixé la France à horizon 2050. Pour adresser ces enjeux, Bpifrance a fait du financement de l’innovation dans les greentech l’un des trois piliers de son Plan Climat, à hauteur de 5,5 milliards d’euros.
Greentech : six verticales sectorielles adressées
En 2022, Bpifrance a déployé massivement son action auprès des greentech dans le cadre du plan France 2030 et de son plan Climat, avec plus de 2,15 milliards d’euros de financement (soit une multiplication par trois par rapport à 2021), 194 millions d’euros d’investissement direct (équivalent à 2021), 130 millions d’euros d’investissement indirect (+30 % par rapport à 2021) et plus de 100 entreprises greentech accompagnées.
Les entreprises greentech françaises couvrent six verticales sectorielles, illustrant la diversité des enjeux de la décarbonation. Elles adressent ainsi les secteurs des nouvelles énergies (23 %), de la transition environnementale (24 %), de l’industrie verte (21 %), de la mobilité propre (14 %), du verdissement de l’agriculture et de l’agroalimentaire (13 %) et de la construction durable (6 %).
Répartition des greentech à fin 2023 par verticale sectorielle © Bpifrance
La France, un terreau fertile à l’émergence et la croissance des greentech
Les levées de fonds de ces pépites françaises qui participent à la transition écologique ont augmenté en 2022, pour dépasser 2,5 milliards d’euros (53 % vs. 2021), représentant 19 % du total levé par les start-ups françaises en 2022. Et pour la première fois, plus de 100 entreprises greentech ont levé des fonds en France en 2022. Par ailleurs, les levées supérieures à 100 millions d’euros se sont multipliées et représentent 51 % des fonds totaux levés confirmant l’intérêt des investisseurs pour la filière.
Les greentech représentent 16% du French Tech 120 (+4 points par rapport à 2021) avec notamment cinq nouvelles entreprises entrantes : Deepki, Sweep, Iten, Okamac et Qair. Lles représentent par ailleurs 25 % du Next40 (+ 10 points par rapport à 2021) avec sept nouvelles sociétés : EcoVadis, Electra, Flying Whales, Innovafeed, NW Storm, Verkor et ZePlug.
Ces entreprises innovantes se développent de plus en plus et stimulent l’économie française sur l’ensemble du territoire avec déjà 36 000 emplois créés au total par les greentech de moins de douze ans. Elles génèrent un chiffre d’affaires important qui croît beaucoup après cinq ans : 813 millions d’euros de CA en cumulé pour les greentech de moins de 5 ans et plus de 4,3 milliards d’euros pour celles de moins de 12 ans.
Le chiffre d’affaires des greentech françaises de moins de 12 ans © Bpifrance