Les entreprises face au risque de saturation des réseaux pendant les JO

[Série d’été : Autour des Jeux olympiques] Durant la quinzaine olympique, la consommation d’internet pourrait atteindre des records en raison de l’afflux de visiteurs et du suivi des compétitions sur smartphone. Un risque de saturation qui pèse également sur les entreprises, qui doivent se préparer.

Près de 10 millions de visiteurs sont attendus durant la quinzaine olympique qui débute ce vendredi 26 juillet à Paris, avec la cérémonie d’ouverture. Une concentration de population qui pourrait peser lourd sur les réseaux internet de la capitale. « On attend une hausse de près de 50 % par rapport à l’Euro de football du mois dernier en Allemagne », confie Nicolas Aube, CEO de l’opérateur télécom Celeste. En dehors des supporters étrangers qui vont consommer de la bande passante au quotidien, les Français devraient également participer à la potentielle saturation des réseaux en regardant les compétitions, comme durant l’Euro de football, sur leurs smartphones dans les rues ou depuis leurs postes de travail.

« Nous avons l’expérience de Tokyo il y a trois ans », confie Nicolas Aube. Durant cette olympiade, une forte hausse de la consommation internet a été observée en France. « Nous étions à la limite de la saturation », se souvient-il, en ajoutant : « Durant les Jeux olympiques de Paris 2024, nous allons peut-être battre un record en France et à Paris ». Un défi pour les opérateurs télécom, afin de poursuivre la délivrance des services aux particuliers comme aux entreprises. Mais le défi est également logistique. La quinzaine olympique a contraint les autorités à sécuriser certains quartiers de la ville, proches des sites olympiques ou des lieux sensibles.

Des solutions existent

Dans le cadre professionnel, l’opérateur doit s’assurer d’une réparation en cas de panne, dans les quatre heures. « À Paris, il va parfois être compliqué d’intervenir sur les réseaux de fibre en raison des zones d’accès restreintes », confie Nicolas Aube, qui évoque des procédures spéciales, notamment pour ses clients dans le secteur de la santé. Contrairement au réseau de fibre destiné aux particuliers, celui des entreprises est tout de même bien mieux sécurisé. « Les chambres sont sécurisées, alors que les accès au réseau grand public se font depuis la rue et peuvent être victimes d’actes de vandalisme », explique-t-il. Les petites entreprises sont souvent les plus vulnérables dans ce cas de figure parce qu’elles passent encore parfois par les réseaux publics qui sont les plus susceptibles de saturer et d’être perturbés.

Mais des solutions existent pour tous, à condition d’anticiper. « Il faut prévoir des recours », souligne Nicolas Aube. C’est-à-dire s’appuyer sur d’autres technologies qui peuvent être les réseaux 4G, 5G, les connexions à travers les réseaux de cuivre, l’ADSL ou encore les satellites. « C’est important d’avoir plusieurs de ces connexions pour se protéger en cas de panne », poursuit le CEO de Celeste, qui indique qu’il faut également s’assurer d’un plan B concernant les infrastructures de stockage de données. « Si une entreprise héberge toutes ses données au même endroit, elle se fragilise », assure-t-il. « Il faut passer par des clouds professionnels pour éviter de garder ses données uniquement chez soi », poursuit Nicolas Aube, qui assure que les opérateurs sont, eux, suffisamment dimensionnés pour résister à un important trafic, en raison d’une préparation accrue aux cyberattaques.