A l’initiative d’un think tank sur la prospective, l’innovation et la cocréation, Eric Seulliet fait un pas de plus dans l’open innovation, en créant le Discovery Innovation Lab (DIL) au Kremlin-Bicêtre, dans le Val-de-Marne.
Le proverbe, « c’est en forgeant qu’on devient forgeron », s’applique parfaitement à l’innovation. Les concepts théoriques peuvent certes avoir leur utilité, mais ce que requiert l’innovation, c’est avant tout du pragmatisme, de l’engagement, de l’agilité et des expérimentations. Fort de ces préceptes, la Fabrique du Futur a évolué progressivement de think tank à « do tank ». A l’automne dernier, le Discovery Innovation Lab * (DIL) est né, toujours soutenu par le hub d’innovation Creative Valley et l’Epitech, la première école de développeurs informatiques en France. La mission première du DIL est d’aider les entreprises à passer de l’idée au marché. Son objectif : transformer des concepts d’innovation en produits/services novateurs, qui soient fiables (technologiquement), viables (économiquement) et désirables (séduisants).
Savoir-faire et expériences humaines
Concrètement, pour bien fonctionner, le DIL doit intégrer harmonieusement plusieurs ingrédients. D’abord, un lieu d’accueil. L’innovation en a besoin pour favoriser des rencontres fécondes entre innovateurs et porteurs de projets. Dans notre cas, le DIL est hébergé chez Creative Valley, au Kremlin-Bicêtre, dans le Val-de-Marne, un hub d’innovation comportant incubateur et accélérateur de start-up, et espace de coworking. Au-delà de ces interactions, le lieu a d’autres fonctions : servir de « bac à sable » pour montrer des technologies en action et des prototypes de produits futuristes. Pour être efficace, l’innovation nécessite outils et équipements, que ce soit pour la phase d’idéation ou pour réaliser des démonstrateurs. Le DIL réunit ainsi des Creative Labs, que l’on pourrait qualifier de Fab Labs high-tech (3D, réalité virtuelle, big data, robotique, etc.)
L’open innovation et la cocréation sont également au coeur du fonctionnement du DIL. Ces approches se
basent sur des méthodes spécifiques : le design thinking, les analyses situationnelles, l’ergonomie sans oublier les sciences humaines comme l’anthropologie, la sociologie, l’ethnologie, qui permettent la détection et le décryptage d’usages émergents. L’innovation se doit d’être agile et rapide. Dès lors, la réponse tient en deux mots : expérimentation et itération. Pour cela, le DIL peut mobiliser plusieurs types de communautés d’usagers que sont les étudiants de l’Epitech ou d’autres écoles (Gobelins, Méliès, écoles du groupe Ionis…) et les habitants de diverses communes du Val de- Marne, les Living Labs, des associations françaises et européennes, dont le DIL est membre (France Living Labs, ENoLL).
Enfin, l’innovation a besoin d’expertises pointues : le DIL fait appel à des experts, chercheurs, scientifiques, créatifs, designers, facilitateurs et médiateurs de l’innovation. L’innovation ne peut être déconnectée du réel, ni de l’environnement dans lequel elle se déploie. C’est la raison pour laquelle le DIL est fortement implanté dans l’écosystème d’innovation du Val-de-Marne. C’est cette force qui lui permet de se répliquer ailleurs en Ile de- France (d’abord à Ivry et bientôt à Orly) et, à terme, en régions… La France est un pays de chercheurs et d’inventeurs. Nous avons de l’ingéniosité et des idées certes, mais faisons en sorte, grâce à une nouvelle génération de « do tanks », que celles-ci se traduisent en innovations concrètes qui rencontreront leurs marchés.
* http://discoveryinnovationlab.com