La start-up rennaise vient renforcer le positionnement du groupe nantais autour de l’IIoT (internet des objets industriel) et de l’intelligence artificielle, notamment dans le domaine des véhicules connectés et de l’énergie.
LACROIX Group, fabricant nantais d’équipements électroniques, a intégré cet été la start-up rennaise ESoftThings, qui conçoit et développe depuis 2014 des solutions hardware et software sur-mesure pour le marché des véhicules autonomes et des Smarts Devices, avec une gamme de produits électroniques et de solutions clés en main pour l’Internet des Objets (IoT). Experte dans la téléphonie, elle a par exemple développé une caméra mobile intelligente destinée à remplacer les rétroviseurs, et qui renvoie l’image sur un petit écran à l’intérieur de la voiture.
Depuis quelques mois également, la société propose une prise TIC (utilisée notamment par Total Direct Energie) et la plate-forme de gestion de données, en lien avec Linky, qui permettent d’envoyer les données en temps réel pour suivre sa consommation sur l’appli de son smartphone ou sa tablette, et d’alerter le consommateur si son installation s’apprête à disjoncter. Tout comme de comparer sa consommation d’électricité avec les autres foyers.
Have you seen our demo? Our advanced #eSoftLink #IoTplatform
enables the end-user of #Atome @DirectEnergie to receive real-time info as well as monitor & forecast power consumption parameters through customized #AI #applications
Thanks for having us @Total #CES2019 #AI #IoT pic.twitter.com/I1V7W2IEFZ— eSoftThings (@eSoftThings) January 9, 2019
Un pan de l’activité d’ESoftThings autour de Linky dans « l’aval de l’énergie » qui perdurera au sein du Groupe LACROIX, qui avait déjà complété son offre dans l’« amont de l’énergie » il y a deux ans, en rachetant l’Allemand SAE IT-Systems, fournisseur d’équipements connectés pour la surveillance et la sécurisation des réseaux électriques et l’intégration des énergies renouvelables (smart grids). Le groupe est ainsi le leader français de la fourniture d’équipements de télé-contrôle et de télégestion pour les réseaux d’eau et les réseaux de chaleur et à ce titre, déjà partenaire d’Enedis.
« Par son expertise en conception hardware et software, par son savoir-faire en développement et intégration de logiciels embarqués auxquels s’ajoute des spécialités dans la connectivité, l’optimisation de la consommation d’énergie et l’intelligence artificielle, cette nouvelle filiale sera au cœur du projet R&D du Groupe », déclare Vincent Bedouin, PDG de Lacroix Group.
Renforcer l’offre dans l’IoT industriel
Les fondateurs de eSoftThings sont d’anciens salariés de Renesas Mobile Corporation (filiale du japonais Mitsubishi, spécialisé dans les semi-conducteurs) : Kimmo Vuorinen, un ingénieur finlandais en France depuis 1994 (président) ; Nicolas Guilbaud, un ingénieur formé à Polytech Nantes ; et Vincent Leduby, également ingénieur et ayant travaillé pour Mitsubishi.
Basée à Cesson-Sévigné (Ille-et-Vilaine), la société a enregistré une croissance de 50 % par an ces trois dernières années, pour un chiffre d’affaires à 4,5 millions d’euros l’an dernier. Depuis sa première année, elle est rentable et affichait, en 2019, une marge opérationnelle supérieure à 10 %. Fortement soutenue par Renesas et divers partenaires (Bpifrance, CCI), la société d’une cinquantaine de salariés, recrute régulièrement. En fonction des années, 60 à 80 % de ce chiffre d’affaires est réalisé à l’étranger : elle est devenue un référent international dans la conception et l’industrialisation de solutions IoT (hardware, software et cloud) et dans le domaine de l’intelligence artificielle (computer vision, classification d’objets, prédiction de comportements), indique le communiqué.
Cette acquisition, la sixième en quatre ans pour l’industriel, vient clôturer le programme de croissance externe du plan Ambition 2020 et projette le groupe d’une manière stratégique sur le prochain plan 2025. Désormais, sur le marché des solutions IIoT (IoT industriel), Lacroix se veut le partenaire référent des entreprises dans l’industrie, l’énergie, la mobilité, de l’eau et les services publics. Il participe notamment au développement des « nouveaux » IoT industriels en embarquant de l’intelligence au cœur même de ses capteurs, tout en proposant des solutions pour optimiser la gestion des ressources. Sa taille critique, avec une équipe de R&D de plus de 200 collaborateurs aux compétences transverses, lui permet d’être un interlocuteur des grands groupes et de disposer d’une capacité de production des capteurs IIOT intégrée et internationale. « Seul l’IoT peut amener l’industrie vers le futur et le smart world, conclut Vincent Bedouin. Aujourd’hui, nous investissons dans la R&D dans cet objectif, aller du produit à la remontée de données, afin de devenir plus compétitif et ouvert ».