Une étude Insight révèle qu’une fracture de longue date avec leurs équipes informatiques empêche les entreprises d’adopter les nouvelles technologies et menace leur capacité de réponse à la pandémie sur le long terme. En dépit de l’importance de l’informatique pour réaliser les objectifs stratégiques des entreprises, près de trois quarts (72 % au total et 74% en France) d’entre elles traitent celle-ci comme un service utilitaire plutôt qu’un facilitateur.
Elles ne sont que 22 % (28% en France) à lui accorder un siège au sein de leur direction. Cela a des conséquences directes : 56 % des entreprises françaises ne mettent pas à profit les nouvelles technologies car elles n’écoutent pas leurs équipes informatiques.
La pandémie révèle une profonde fracture entre l’informatique et le reste de l’entreprise
La pandémie a mis cette fracture en lumière. 83 % (85% en France) des décideurs informatiques pensent qu’elle a transformé les modes de travail de manière permanente. Pourtant, au moins 61 % (60% en France) des entreprises hésitent à investir dans des projets qui pourraient améliorer l’expérience de leurs employés ou optimiser leur activité car elles croient à un retour à la « normale » d’avant Covid-19.
Si elles n’y remédient pas, elles courent véritablement le risque d’investir dans des projets sans croire à leurs objectifs, de ne pas saisir l’impact des nouveaux modes de travail sur leur personnel ou encore de fonder leurs stratégies sur des hypothèses erronées. En conséquence, elles auront la quasi-certitude de voir ces investissements gaspillés, leurs projets échouer et leurs concurrents prendre l’avantage.
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« La pandémie a apporté des changements permanents aux modes de vie et de travail de nombre d’entre nous. Nous ne reviendrons pas à l’état antérieur et il est absolument impératif pour les entreprises de s’adapter », commente Emma de Sousa, Présidente EMEA d’Insight. « Il est toujours extrêmement risqué de ne pas réaliser les bons investissements. Mais un mauvais investissement en cette période pourrait causer des dommages sans précédent, laissant l’entreprise démunie face aux nouveaux modes de travail et d’activité. Il est urgent de combler le fossé entre les équipes informatiques et le reste de l’entreprise. Les entreprises doivent impliquer l’informatique de manière plus stratégique et mesurer ses résultats à l’aune de leurs objectifs. »
Parmi les autres résultats de l’étude :
- Les équipes informatiques doivent mesurer leur impact sur l’entreprise : En France 77 % (81 % des répondants) des départements informatiques sont libres d’investir dans les compétences dont ils ont besoin, tandis que 82 % (86 % en France) sont engagés dans le soutien de projets d’entreprise. Pourtant 59 % (70% en France) ne font pas l’objet de mesures par rapport aux indicateurs clés de performance (KPI) de l’entreprise.
- Les lacunes en matière de compétences doivent être comblées pour que les nouvelles méthodes de travail soient efficaces : 57 % (51% en France) des entreprises indiquent qu’elles doivent investir davantage dans des compétences et technologies requises pour le télétravail, et 60 % (50% en France) dans celles nécessaires à l’optimisation de leur activité.
- La fracture entre l’informatique et l’entreprise met les projets en péril : 67 % des entreprises travaillent sur des projets destinés à améliorer l’expérience de leurs employés, et 55 % et 50% en France sur des projets visant à optimiser leur activité. Cependant, en raison de la croyance dans un retour à la « normale », nombre de ces projets ne bénéficient pas du plein soutien de l’entreprise et sont donc davantage voués à l’échec.
- Les coûts d’une non-implication de l’informatique : le fait de ne pas impliquer ni écouter l’informatique, à quoi s’ajoute la fracture manifeste entre celle-ci et le reste de l’entreprise, a très certainement contribué aux dépenses de 4,19 M€ des entreprises en 2018-2020 sur des projets dont elles n’ont pas totalement tiré profit ou qui ont échoué.
« La perception et l’utilisation de l’informatique au sein des entreprises doivent profondément changer », ajoute Emma de Sousa. « Il ne suffit pas que l’informatique soit à portée de main de la direction : elle doit y siéger, faute de quoi l’entreprise risque de se laisser distancer au moment où le numérique pousse au changement dans tous les secteurs. L’informatique doit être au centre de tout, pour piloter les changements dans l’entreprise et en être tenue directement responsable. Si l’entreprise lui donne voix au chapitre pour conduire sa stratégie, lui permet de mettre cette voix au service de l’innovation, la consulte au sujet des approches optimales pour réaliser ses objectifs et lui fait confiance pour atteindre ses KPI, elle sera en mesure d’affronter les défis de 2021 et au-delà. »