À l’Euro 2024, l’engagement des fans passe par le numérique

Alors que l’Euro 2024 touche à sa fin en Allemagne, la compétition n’a pas échappé aux innovations numériques qui inondent le monde du sport, pour améliorer l’engagement des supporters dans les stades, comme en dehors.

Comme à l’occasion des Jeux olympiques, qui s’ouvriront le 26 juillet, les spectateurs sont de retour pour l’Euro de football, dans les tribunes des stades allemands, boudées en 2021 en raison de la pandémie. Huit ans après la dernière présence de supporters dans cette compétition, en France en 2016, l’évolution du numérique a permis à l’UEFA d’apporter une expérience plus immersive, au plus près des terrains, comme au-delà.

Depuis l’application officielle, l’ensemble des 10 stades allemands, réquisitionnés durant ce mois de compétition, peuvent notamment être observés en 3D par les visiteurs. « On peut les visualiser de haut en bas, observer les différentes allées afin de guider les spectateurs jusqu’à leurs places », explique Christophe Carru, le directeur du programme Euro 2024 pour Atos. À l’occasion de l’événement, l’entreprise française joue le rôle d’intégrateur de solutions conçues par des prestataires pour l’UEFA.

Ces jumeaux numériques reposent notamment sur l’analyse de photos et de visualisations qui sont ensuite intégrées. Mais ils ne bénéficient pas uniquement aux spectateurs. « Ils permettent aussi aux partenaires, aux équipes techniques et de sécurité de savoir comment se positionner et de connaître les accès de secours », précise Christophe Carru, qui se félicite de l’optimisation possible grâce aux modélisations numériques des stades.

Plus d’informations grâce à plus de données

Mais les principales innovations sont bien au bénéfice des malchanceux qui n’ont pas pu obtenir de tickets pour assister aux matchs dans les stades, notamment grâce aux données collectées sur le terrain. « Le nombre d’informations est gigantesque », confie Christophe Carru. Durant les matchs, des informations très précises sont rendues disponibles pour les téléspectateurs à travers leurs écrans, grâce à des puces RFID présentes sur les maillots et un ballon connecté.

« Lorsqu’un joueur frappe, on dispose de la vitesse ou encore de l’angle de la balle », explique le chef du programme Euro 2024 chez Atos. « Toutes ces données nous parviennent, et nous avons un travail de compression et de décompilation pour ensuite les transmettre aux diffuseurs de l’événement », poursuit-il. Ce même travail est réalisé autour des feuilles de match, désormais numériques, et disponibles au plus vite pour les supporters.

Selon Christophe Carru, augmenter l’engagement des fans est l’un des principaux objectifs de l’UEFA. « Tout cela est passé par cette refonte notamment des sites et de l’application pour avoir, en quasi-simultané, les informations qui arrivent depuis les stades », décrit-il. « On a augmenté le temps réel, pour les nouvelles générations qui regardent ce qu’il se passe, à des moments spécifiques en fonction des informations qui leur parviennent ».

Mais à deux jours de la finale qui verra l’Espagne affronter l’Angleterre au Stade olympique de Berlin, le membre d’Atos n’annonce pas de nouveauté spécifique pour cet événement. « Nous avons fait en sorte que tous les matchs aient la même couverture, sans distinction », explique-t-il, ajoutant que le nombre de caméras sera plus élevé malgré tout pour une amélioration de la couverture par les diffuseurs.

Une répétition pour les JO ?

Pour Atos, l’Euro 2024 représente une première. Mais l’entreprise française, partenaire des Jeux olympiques et paralympiques depuis 2000, a l’olympiade parisienne en ligne de mire. « Nous avons deux équipes distinctes pour avoir un focus dédié », précise Christophe Carru, mais il explique une proximité dans l’approche et des échanges. « On transmet des informations à l’équipe des Jeux olympiques d’Atos, notamment autour des potentiels scénarios d’attaque cyber qui pourraient intervenir ». Des informations qui pourraient s’avérer précieuses, alors que les JO de Paris 2024 attendent un nombre d’événements cyber triplés par rapport à l’édition 2021 à Tokyo (Japon).