Facturation électronique obligatoire : les banques enclenchent la première

Si la plupart des grandes entreprises tricolores se sont déjà dotées d’ERP permettant d’intégrer la facturation électronique, d’autres en revanche, notamment les établissements bancaires, doivent faire appel à des entreprises extérieures. Quelles sont les principales fintechs couvrant ce marché ? Tour d’horizon des solutions proposées.

Facturation électronique obligatoire Première étape permettant aux banques de choisir leur fournisseur, il y a lieu de passer au crible ses besoins, en répondant notamment aux questions suivantes : quels sont les processus internes actuels de gestion des factures entrantes et sortantes ? Comment les optimiser ? Combien de factures sont envoyées/reçues par an ? Et sous quel format (PDF, factures électroniques, EDI, papier, etc.) ? Combien de clients/fournisseurs dans la base de données ? Quels sont leur taille, leur implantation géographique et leur niveau de maturité en matière de facturation électronique ?

Après avoir effectué ce bilan précis de ses besoins, le choix du fournisseur peut alors s’opérer. Les solutions d’ERP doivent obligatoirement compter une partie « e-invoicing » pour être totalement en phase avec les attentes de l’administration. Il est également nécessaire de vérifier que cette solution soit en mesure d’émettre, de recevoir et de traiter des formats autorisés (UBL 2.1, UN/CEFACT CII, et Factur-X). Enfin, cette solution doit impérativement avoir l’habilitation PDP (plateforme de dématérialisation partenaire).

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Top 4 des Fintechs qui tirent leur épingle du jeu

Suite à notre enquête menée auprès des établissements bancaires et des fournisseurs de solutions, nous avons sélectionné cinq fintechs couvrant la majeure partie du marché bancaire tricolore, notamment les principales banques françaises en termes de bilan d’actifs, à savoir : BNP Paribas, Banque Populaire, Crédit Agricole, Société Générale, Crédit Mutuel, et enfin, LCL. Voici la sélection obtenue :

  1. Luxhub, société d’origine luxembourgeoise, cette Fintech propose une solution « Request to pay» pensée pour faciliter le processus de dématérialisation des factures et des paiements directs. « Nous sommes agréés PDP (plateforme de dématérialisation) » précise Anne-Sophie Morval, qui dirige le département Business & Legal Affairs. Parmi ses clients, 33 banques tricolores dont la Société Générale, HSBC ou encore BNP Paribas, mais également des fonds d’investissements, assurtechs, et acteurs du Private Equity. L’entreprise a récemment obtenu deux nouvelles certifications : Account Information Service Provider (AISP), et le second de Payment Initiation Service Provider (PISP), permettant de proposer ses services de digitalisation des factures à l’ensemble des acteurs bancaires.

 

  1. Facture-X de Docaposte propose une offre complète pour le traitement des factures fournisseurs et clients. Cette solution permet notamment de dématérialiser des documents juridiques, avec un système d’archivage, dans le respect des normes (archivage certifié NF 461 – conforme NF Z42-013 – et signature électronique RGS). En outre, celle-ci intègre de l’IA (intelligence artificielle) notamment via la capture intelligente des documents, ou un RPA (robotic process automation). Autre atout de ce fournisseur : un hébergement des données clients en France, au sein de ses propres data centers.

 

  1. Libeo, société créée en 2019, celle-ci propose une solution qui permet de collecter, suivre et de gérer ses factures fournisseurs, mais également de les régler sans avoir besoin de partager un IBAN. En quelques années, la startup a tiré son épingle du jeu en comptabilisant près d’1,5 milliards de factures traitées. En outre, cette Fintech vient de faire un tour de table de deux millions d’euros, auprès du fonds d’investissement Breega, de business angels et de Bpifrance.

 

  1. Basware est un acteur international de référence sur le marché des solutions de procure-to-pay (P2P) et de facturation électronique. D’origine finlandaise, la société développe une solution pour automatiser, faciliter et rationaliser les processus financiers et d’approvisionnement des entreprises et de leurs fournisseurs. A l’heure actuelle, plus de 9 500 entreprises utilisent cette solution de paiement (P2P). 

Enfin, pour ce qui concerne les relations entre les établissements bancaires et l’administration, il faut d’ores et déjà passer essentiellement par Chorus Pro, une solution qui ne serait pas la plus simple, ni la plus intuitive…

Une mise en place progressive de la facturation électronique

La dématérialisation des factures est une réforme qui s’inscrit dans le cadre d’une transformation numérique de l’économie et du système bancaire. Son calendrier progressif, s’étend jusqu’en 2026, avec un point d’étape clef en 2024.

L’article 3 de l’ordonnance du 15 septembre 2021 fixe un calendrier progressif de déploiement de la facturation électronique par les entreprises :

  • à compter du 1er juillet 2024 en réception pour l’ensemble des assujettis ;
  • à compter du 1er juillet 2024 en transmission pour les grandes entreprises ;
  • à compter du 1er janvier 2025 en transmission pour les entreprises de taille intermédiaire ;
  • à compter du 1er janvier 2026 en transmission pour les petites et moyennes entreprises et microentreprises.

Schéma du process de facturation électronique

Schéma du process de facturation électronique

Source : Libeo