La start-up française Pasqal, cofondée par le prix Nobel de physique Alain Aspect qui développe un calculateur quantique, vient d’annoncer une levée de fonds de 100 millions d’euros. Une opération menée par le fonds singapourien Temasek, l’European Innovation Council, le groupe de capital-risque de Saudi Aramco, Wa’ed Ventures, et Bpifrance.
Issue de l’Institut d’Optique de Palaiseau (Essonne), Pasqal boucle là le tour de table le plus important du secteur en Europe et devrait ainsi renforcer sa place parmi les plus grandes entreprises mondiales du quantique.
Son objectif aujourd’hui : doubler son effectif de 120 collaborateurs à ce jour et accélérer la R&D de sa technologie qui permet de faire du calcul plus rapidement et plus efficacement (moins énergivore) que ce qui se fait aujourd’hui en matière de superordinateurs.
Pour l’illustrer : « L’ordinateur Pasqal tourne avec l’équivalent de cinq sèche-cheveux », explique Georges-Olivier Reymond, président de Pasqal, à nos confrères de BFMTV. A plus long terme, la société espère aussi mettre en place les unités de production de ses ordinateurs quantiques et proposer sa technologie dans le cloud afin de démocratiser le concept de Quantum-as-a-Service.
BMW, Airbus, Siemens, LG, Thales, Crédit Agricole… Les partenariats sont nombreux pour Pasqal, qui estime que les industriels qui adopteront rapidement cette technologie prendront une avance irrattrapable… La start-up a récemment vendu deux ordinateurs quantiques à la France et à l’Allemagne pour des centres de calcul haute performance.
« La première génération de nos machines compte entre 100 et 200 qubits, précise le dirigeant aux Echos, mais lorsque nous lancerons la prochaine génération de dispositifs comportant des centaines de qubits, voire 1 000 avec un peu de chance, présentant un véritable avantage quantique avec cette technologie, ce sera le point d’inflexion des revenus ».
Toutefois, si la France possède quelques pépites du quantique comme Pasqal (Alice & Bob, SiQuance, Quandela…) reste à bâtir un écosystème européen interconnecté, capable d’harmoniser les actions des pouvoirs publics et d’aligner les stratégies des différents Etats et acteurs, qu’ils soient civils ou militaires, concluait le BCG dans un rapport, publié à l’automne dernier.
Cet édito est issu de notre newsletter de la semaine du 23 au 27 janvier 2023.
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