Afin d’agir sur les trois piliers de l’économie circulaire – l’écoconception, le réemploi et le reconditionnement – l’appel à projets Econum mobilise 6,5 millions d’euros d’aides pour accompagner quatre projets.
L’appel à projets « ECONUM – Soutien à une économie numérique innovante, circulaire et à moindre impact environnemental » vise à favoriser le développement d’une nouvelle filière. L’enjeu est d’agir sur trois piliers de l’économie circulaire : l’écoconception, le réemploi et le reconditionnement, et les modes de production responsables. Il est opéré pour le compte de l’État par l’ADEME et piloté par le Commissariat général au Développement durable, la Direction générale des Entreprises (DGE) et le Secrétariat général pour l’investissement.
Il s’inscrit dans le cadre du plan France 2030 et de la stratégie d’accélération « Numérique écoresponsable » dont l’objectif est d’aider les acteurs du secteur à passer à une phase concrète d’engagement pour réduire l’impact environnemental du numérique. C’est dans ce contexte que quatre projets viennent d’être sélectionnés, pour un total de près de 6,5 millions d’euros d’aides.
Lutter contre la précarité numérique et accroître la réactivité des secours
Le premier de ces projets s’appelle TNRS (Territoires Numériques Résilients et Solidaires). Porté par Emmaüs Connect, il vise à lutter contre la précarité numérique tout en répondant à des objectifs environnementaux clés. En massifiant la collecte des équipements et leur reconditionnement, il contribue à allonger la durée de vie des appareils, réduisant leur impact écologique conformément aux objectifs de la feuille de route gouvernementale numérique et environnement.
Initié en 2020 lors du premier confinement, le dispositif a déjà permis d’équiper 40 000 ménages en situation de précarité numérique. Désormais, l’objectif est de faciliter le passage à l’échelle du dispositif et de renforcer la capacité des acteurs de l’économie sociale et solidaire. En s’appuyant sur son implantation territoriale solide dans sept régions de France, Emmaus Connect prévoit d’équiper près de deux millions de ménages modestes d’ici 2027, créant ainsi un fort effet de levier pour une inclusion numérique et une réduction de l’empreinte écologique du numérique.
Le deuxième projet lauréat st baptisé « PLUG IA ». Il est porté par la société AzurIA implantée à Valbonne (Alpes-Maritimes) et a pour objectif d’accroître la réactivité des secours à travers un boîtier intelligent éco-conçu. Ce boîtier permet la détection et l’alerte en temps réel à partir de données vidéo, tout en réduisant voire supprimant le stockage de données.
Installé à proximité de caméras sur des points hauts (mâts, drones), il est destiné aux services de protection environnementale, la sécurité civile et la défense, en premier lieu pour la prévention des feux de forêt. Une maquette fonctionnelle a été développée à l’aide d’une bourse French Tech Emergence attribuée fin 2021, et des démonstrations ont été menées sur le terrain pour les SDIS en Alpes-Maritimes et en Sologne. L’enjeu est d’allier le potentiel de la deeptech avec des dispositifs frugaux afin d’amplifier les capacités de secours sur des espaces terrestres et maritimes.
Le reconditionnement des appareils Apple et le réemploi des équipements numériques
Le troisième lauréat concerne le reconditionnement des appareils Apple. Il est porté par Sens Technologies. Il a pour but de réparer et reconfigurer les dernières générations de MacBook et d’iPad avec de nouveaux procédés. Ce projet a été lauréat French Tech 2030. Implanté à Angers, il s’agit pour lui de consolider son passage à l’échelle face à un environnement concurrentiel extra-européen croissant. L’enjeu est de rendre le reconditionnement français compétitif et de favoriser la création d’emplois spécialisés en Pays de la Loire.
Enfin, le dernier projet lauréat – appelé REPEX – est issu de la collaboration entre Le GSM, le CEA et l’Institut polytechnique de Grenoble (INP Grenoble). Il vise à accroître le réemploi des équipements numériques via l’effacement de données par rayons X. Au stade de la preuve de concept, il s’agit d’utiliser des phénomènes physiques de traitement thermique et irradiant pour effacer les mémoires dites Flash non volatiles sur smartphone, tablette, PC et équipements IoT de façon plus rapide et sécurisée. L’enjeu est de remettre dans le circuit des équipements aujourd’hui traités en tant que déchets par manque de solution d’effacement lorsqu’ils sont sans allumage ou comportent des données ultra-sensibles.
Le plan France 2030
France 2030, ce sont 54 milliards d’euros investis pour accompagner les entreprises et organisations dans leurs transitions. L’enjeu est de leur permettre de répondre de manière compétitive aux défis écologiques et d’attractivité. France 2030 est défini par deux objectifs transversaux consistant à consacrer 50 % de ce budget à la décarbonation de l’économie, et 50 % à des acteurs émergents, porteurs d’innovation, sans dépenses défavorables à l’environnement.