La France se réindustrialise et ça passe par les startups

Les projets industriels portés par les startups françaises (et les PME !) se multiplient. Après la vague du numérique de la dernière décennie, la dynamique actuelle se porte de plus en plus sur les projets deeptech et greentech, à forte composante industrielle.

Flying Whales DR

Flying Whales passera à l’étape industrielle en 2024 en Gironde, pour fabriquer le plus grand dirigeable du monde, capable de transporter jusqu’à 60 tonnes de matériel. Une usine sera bientôt implantée au nord de Bordeaux, qui pourrait compter à terme 300 salariés. 80 recrutements sont prévus par la deeptech cette année.
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Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie, a salué la semaine dernière les bons résultats des startups et PME industrielles françaises, boostées par les transitions numérique, écologique et énergétique, en direction desquelles le gouvernement a déployé des moyens spécifiques. Et ce en complément des fonds déjà déployés depuis six ans pour le développement de la French Tech, comme le plan startups industrielles lancé en janvier 2021 pour 2,3 milliards d’euros ; et le plan deeptech lancé en 2019 pour 3 milliards d’euros et ré-abondé en janvier 2023 pour 500 millions d’euros, notamment pour financer la pré-maturation des projets dans les laboratoires de recherche.

Le Plan Startups et PME industrielles s’adresse plus particulièrement aux entreprises en phase d’industrialisation ou de pré-industrialisation. Son objectif ? Favoriser la naissance d’une centaine d’usines chaque année à l’horizon 2025, en mobilisant des financements adaptés à la phase de développement et à la dimension du projet, comme le prêt « Nouvelle Usine », l’appel à projets « Première Usine », le Fonds SPI 2 et le Fonds national de venture industriel.

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De même, l’objectif du Plan Deeptech est de faire émerger 500 startups par an d’ici à 2025 et 100 licornes en 2030, de leur donner les moyens de leur croissance au travers d’aides au développement deeptech et de bourses French Tech Emergence. L’idée est aussi de rapprocher les industriels et les investisseurs des laboratoires de recherche, des organismes, universités et structures de transferts technologiques, via des financements dédiés. Lancé en 2019, il a déjà contribué à la création de 250 startups en trois ans.

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Le ministre a également salué la mobilisation de Bpifrance qui gère ces dispositifs. En 2022, 410 millions d’euros d’aides et prêts en direction de l’industrialisation ont été accordés par l’opérateur et 358 millions d’euros ont été investis en fonds propres. A noter qu’en 2022, le nombre de startups et PME industrielles est en augmentation à 1 900 (contre 1 500 en 2020). « A leur manière, elles illustrent ce que sera l’industrie française de demain, capable d’innover pour diminuer les coûts de fabrication, que cette innovation passe par le produit, le process, voire sa recyclabilité, compte tenu de la flambée des prix des matières premières. »

Ces entreprises se répartissent dans des secteurs stratégiques pour l’industrie française et pour la souveraineté du pays, que l’Etat soutient massivement dans le cadre du plan France 2030 :

  • 35 % dans la santé (biotech et medtech) ;
  • 17 % dans l’électronique et la photonique ;
  • 10 % dans l’énergie ;
  • 8 % dans la robotique, impression 3D et drones ;
  • 7 % dans l’agro-industrie ;
  • 6 % dans la chimie industrielle et les matériaux ;
  • 6% dans les biens de consommation ;
  • 5 % dans la mobilité et les transports ;
  • et 5 % dans la valorisation des déchets et les dispositifs de dépollution.

Dès 2024 par exemple, Didactic produira des perfuseurs en collaboration avec Tag Plastique, spécialiste en moulage par injection et basée à Valliquerville, près d’Yvetot. « Aujourd’hui, l’achat des machines est finalisé, présente Julien Dechipre, responsable de production de l’ETI. Le déploiement des outils doit avoir lieu au cours du deuxième semestre 2023 avant une montée en puissance jusqu’au 1er semestre 2024. » Un investissement de 9 millions d’euros…

Qui sont les startups et PME industrielles ?

C’est à découvrir dans l’étude de Bpifrance !

Parmi les clients de Bpifrance qui ont pris le virage de la relocalisation, on peut également citer l’entreprise mosellane Acreos, spécialisée dans les simulateurs pédagogiques de conduite d’engins lourds et leader dans ce domaine, ou la société de textiles technologiques Chamatex qui a inauguré une usine de chaussures de sport en Ardèche, appelée l’Advanced Shoe Factory 4.0 (montée en partenariat avec Salomon, Babolat et Millet), très automatisée.

Des levées de fonds en hausse

Les levées de fonds industrielles françaises ont augmenté de 36 % en 2022, alors que la tendance mondiale est à la baisse. Avec 3,78 milliards levés, la France passe désormais devant l’Allemagne et le nombre de levées supérieures à 100 millions d’euros a doublé (Exotec, Verkor, Innovafeed, DBV Technologies, Soitec, Flying Whales, Lhyfe, Valneva). Au total, 28 % des fonds levés en France en 2022 l’ont été par des startups industrielles.

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Cette dynamique s’est traduite concrètement par 76 inaugurations de sites industriels par des startups (35) et PME (41) en 2022 sur l’ensemble du territoire, dont 68 hors de l’Ile-de-France. Soit 3 000 emplois directs créés…

Du conseil sur-mesure

Le conseil fait aussi partie de l’offre de Bpifrance, qui propose pour ces entreprises en phase de passage à l’échelle, un Diagnostic Amorçage Industriel destiné à définir une stratégie et à jeter les bases de leur prochaine industrialisation.

Moins armées que les grands groupes pour réfléchir à ces sujets et orienter leur stratégie, les PME peuvent bénéficient d’un éventail de solutions de consulting comme la Mission Réindustrialisation, subventionnée à 50 % et dont le spectre balaie tous les enjeux et permet de mettre en œuvre rapidement un plan d’action.

D’autres missions de conseil d’une dizaine de jours, comme la Mission Make or Buy, permettent de s’interroger sur le sourcing d’un produit (ce que je trouve en Asie, puis-je le trouver en France ou en Europe ?…). C’est également tout l’objet de la plateforme Tech In Fab, qui s’adresse à la fois aux startups offreuses de technologies et aux PME en quête de solutions software ou hardware. Une plateforme de mise en relation dont l’objectif est de « marier et de connecter ces deux mondes qui ne se parlent pas toujours ».