Frédéric Portal, Solution Marketing Director, EMEA Financials, chez Workday, revient sur la présentation du plan « France Relance » et de l’opportunité que représente ce plan pour les entreprises. Car au-delà des différentes mesures annoncées, ce plan est l’opportunité de se projeter dans l’avenir : l’économie de demain sera numérique et verte. Une feuille de route qui ne date pas d’aujourd’hui, mais dont l’accélération est actuelle. Aussi, c’est le moment pour les entreprises de s’interroger sur les différentes stratégies à mettre en place afin de bénéficier des opportunités présentées par le plan national.
Début septembre, le Premier ministre Jean Castex a présenté le plan « France Relance » doté de 100 milliards d’euros. Un plan de relance ambitieux qui représente près de quatre fois plus que celui mis en œuvre après la crise de 2008, et le plan le plus massif comparé aux grands pays européens. L’objectif ? « Retrouver dès 2022 notre niveau de richesse d’avant crise » via 3 leviers prioritaires : l’écologie, la compétitivité et la cohésion.
Mais au-delà des différentes mesures annoncées, ce plan est l’opportunité pour les entreprises de se projeter dans l’avenir : l’économie de demain sera numérique et verte. Une feuille de route qui ne date pas d’aujourd’hui, mais dont l’accélération est actuelle. Aussi c’est le moment pour les entreprises de s’interroger sur les différentes stratégies à mettre en place afin de bénéficier des opportunités présentées par le plan national, voire européen.
Cependant, ce recalibrage de la stratégie ne paraît pas évident lorsque l’entreprise est embourbée dans des processus de planification lourds et statiques. Ces processus ont peut-être fonctionné lorsque l’avenir était prévisible. Or, s’il y a bien une chose dont nous sommes certains aujourd’hui, c’est que nous ne savons pas de quoi sera fait demain.
Le DAF, pilote de l’entreprise en temps de crise
Le directeur financier à l’heure du Covid-19 : un pilote au cœur de la crise », « Covid-19 : les DAF en première ligne », « Covid-19 : La direction financière au cœur de la cellule de crise » … Les titres de la presse française ne laissent plus de place au doute : avec la crise du Covid-19, le rôle du DAF a changé. Déjà qualifié de partenaire stratégique avant la crise, il est aujourd’hui aux commandes de l’entreprise. C’est donc naturellement son rôle aujourd’hui que d’analyser les plans et mesures budgétaires annoncés par nos dirigeants français comme européens, d’identifier les opportunités et de définir la direction de l’entreprise tout en repensant et en diversifiant les sources de revenu.
Une mission colossale direz-vous ! Pas si ce dernier tire profit des outils modernes du cloud conçus pour l’aider à optimiser ses processus et à gagner en efficacité. L’accessibilité et l’analyse des données de l’entreprise en temps réel, offrent désormais au DAF une connaissance inégalable de son organisation, de ses enjeux, et lui permet de prendre des décisions. C’est justement cette visibilité qui lui confère ce rôle de pilote de l’entreprise. Par exemple, l’utilisation d’outils de planification active permet de tenir compte de l’environnement dans lequel l’entreprise évolue, de mettre en lumière les opportunités et d’ajuster les plans. Un mécanisme impossible avec les outils traditionnels dont les données sont cloisonnées et rapidement obsolètes.
Alors propulsés, malgré eux, au cœur d’une gestion de crise sans précédent, les DAF doivent tirer une leçon : une modernisation de leurs processus est nécessaire. Car l’enjeu n’est pas seulement de maintenir son activité, mais avant tout de saisir les opportunités.
Une montée en compétence nécessaire
Mais si l’utilisation de ces outils est centrale pour endosser le rôle de conseiller, la montée en compétences analytiques du responsable financier est clé. Le cabinet d’audit PwC [1]a analysé l’évolution de son rôle au sein de 130 entreprises, comprenant les GAFA, sur une période d’un an. Dans ce rapport, on apprend que les entreprises du numériques ont bouleversé le rôle de la fonction finance : ces derniers recrutent moins de profils dans la gestion des opérations quotidiennes au profit d’experts dans la numérisation de l’entreprises et la gestion des opportunités et des risques. Sans conteste, chez les acteurs du digital, la priorité du DAF devient le conseil. Un nouveau rôle permis grâce à l’usage massif des données et outils analytiques. C’est notamment le cas d’Alphabet, Amazon, Facebook et Netflix qui recrutent principalement, pour la fonction finance, des candidats présentant des compétences dans l’automatisation, le Machine Learning et la visualisation de données.
Un rapport révélateur du besoin, exacerbé en ces temps de crise, de technologies basées sur les données pour aider le DAF à prendre les commandes de l’entreprise.
Le cap est maintenant déterminé en France et en Europe. Désormais en première ligne, le DAF doit lui-même procéder à sa propre mutation pour être à la hauteur de ces nouveaux enjeux. Avec une bonne lecture et l’activation des bons leviers, cette crise peut devenir une opportunité unique. Car les leaders français de demain seront certainement ceux qui auront réussi à traverser la crise du Covid-19 en ayant profité de nouveaux leviers de croissance pour adapter et préparer leur organisation au futur.
[1] Rapport PwC – How demand for insights is inverting the finance function