Le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche a lancé le 16 janvier les premiers MOOCs sur sa plateforme France Université Numérique. Samedi dernier, une rencontre « Moocamp » s’est également tenue pour intégrer le grand public dans la définition des sujets des MOOC de l’année prochaine.
Les MOOCs bénéficient d’un plan d’action mis en place par le ministère en octobre dernier dans le cadre des 18 actions de l’agenda du numérique pour l’enseignement supérieur. Ce plan comprend dorénavant un financement spécifique de 8 millions d’euros qui s’ajoute aux 12 millions initialement prévus au titre du Programme d’Investissements d’Avenir. Ces fonds doivent notamment financer les équipements (studio de tournage…) qui permettront aux universités de créer leurs MOOCs ; ils visent également à favoriser une offre adaptée pour la formation continue et professionnelle.
De plus en plus de partenaires
Le gouvernement souhaite en effet développer l’offre de formation numérique afin de permettre un meilleur accès à l’enseignement supérieur, d’améliorer la réussite des étudiants mais également de faciliter le principe de « formation tout au long de la vie ». A ce titre, Geneviève Fioraso souligne que « former une jeunesse dynamique, mobile, ouverte sur le monde est indispensable parce que le niveau de qualification universitaire de la population d’un pays est un déterminant essentiel de sa compétitivité par la qualité ». Si aux Etats-Unis, 80 % des établissements mettent des cours en ligne, c’est le cas de seulement 3 % des universités françaises, rappelle le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche.
En attendant une démocratisation plus importante, il est possible de trouver depuis aujourd’hui sur la plateforme FUN huit cours différents, dispensés par six établissements, de Sciences Po Paris à l’Université Panthéon-Assas Paris II, en passant par le Conservatoire National des Arts et Métiers. D’ici 3 semaines, ce sont 18 MOOC qui auront commencé et traiteront de sujets variés : management, droit, sciences humaines et sociales, technologies numériques ou encore relations internationales. En 2014, cette offre initiale sera complétée par près d’une trentaine de cours supplémentaires alors que la plateforme France Université Numérique accueillera la participation de nouveaux établissements, parmi lesquels HEC, l’ENS, le groupe INSA et d’autres universités régionales.
Travail de sensibilisation
Pour favoriser l’adoption des MOOCs en France, la plateforme FUN s’est associée avec le Centre de Recherche Interdisciplinaire et l’entreprise spécialisée dans les cours online SenseSchool, pour réaliser le 11 janvier dernier à Paris, une rencontre « Moocamp » à destination du grand public. Le but était « de susciter de l’intérêt, de l’adhésion et de la créativité autour de ce concept de MOOC » explique Catherine Mongenet, chargée de Mission France Université Numérique au sein du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche. Cet évènement qui a accueilli plus de 100 personnes a contribué à déterminer quels seraient les prochains MOOCs à produire pour la plateforme l’an prochain. Dès décembre, un concours « idées de MOOC » avait été lancé pour permettre aux internautes de proposer leurs idées, puis de voter et d’élire à partir de Facebook et Twitter, leur sujet préféré. C’est le MOOC « L’Art de la Négociation : les clés du succès pour tous » qui a remporté le plus de suffrage. Neuf autres cours ont quant à eux été sélectionnés le jour même de la rencontre en confrontant les pitch du public à un jury composé de professionnels. Les 10 MOOCs ont été ensuite scénarisés par les participants avec l’accompagnement de 30 professionnels. Parmi les critères qui ont présidé à ces ateliers créatifs : l’innovation, l’intérêt général, mais aussi le fun. Ce dernier sera-t-il la marque de fabrique de France Université Numérique ?