A l’occasion du dévoilement de la liste French Tech Next40/120 pour 2022, Cédric O, secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, a rappelé l’importance de mettre en visibilité certaines des entreprises les plus performantes de l’écosystème et d’accompagner leur développement.
Thibaud Hug de Larauze, et Clara Chappaz, la directrice de la Mission French Tech
Cédric O, secrétaire d’Etat chargé de la Transition Numérique et des Communications électroniques, était en déplacement ce jour chez Back Market, plateforme dédiée à l’économie circulaire créée en 2014, dans le XIX arrondissement de Paris. Etaient également présents le CEO de « la licorne la plus valorisée de France », Thibaud Hug de Larauze, et Clara Chappaz, la directrice de la Mission French Tech (photo).
Lauréat depuis la création du classement, la 1ère licorne verte de l’écosystème incarne le succès fulgurant de la French Tech. Back Market a récemment atteint les 5 milliards d’euros de valorisation, à la suite d’une levée de 450 millions d’euros en janvier 2022. L’entreprise vient d’ailleurs d’ouvrir de nouveaux locaux à Bordeaux (Gironde), où elle prévoit de recruter 150 nouveaux collaborateurs cette année.
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« En quelques années, la French Tech a pris une nouvelle dimension récemment », a rappelé d’entrée le ministre : plus de 11,6 milliards d’euros ont été levés en 2021 (contre 2,5 milliards levés en 2017) et le cap des 25 licornes vient d’être franchi avec trois ans d’avance. OVH et Believe, sorties du Next40, se sont cotées en bourse pour des valorisations à plus de 1 milliard d’euros (du jamais vu depuis 25 ans !). Les 20 000 start-up de l’écosystème représentent déjà 1 million d’emplois et les créations d’emplois continuent d’accélérer partout en France :
- 500 recrutements à Grenoble pour Aledia,
- 150 près d’Amiens pour Ynsect,
- 1 500 salariés pour Ankorstore d’ici 2023,
- Plus de 500 ingénieurs en R&D pour Exotec près de Roubaix,
- 1 000 pour Swile dont plus de la moitié à Paris et Montpellier…
« Cette croissance sans précédent se retrouve dans le classement du French Tech Next40/120 de cette année, dont les niveaux de performance économiques sont de plus en plus élevés. Il s’agit d’un baromètre essentiel de la vitalité de notre écosystème. S’il nous permet de prendre conscience du chemin parcouru, ce classement aussi un bon indicateur des étapes qu’il nous reste à franchir, notamment en termes de mixité et de diversité dans la French Tech », déclare Cédric O. En 2021, la France est devenue le 11ème pays au niveau mondial en matière d’innovation (18ème en 2016).
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Si le taux de renouvellement (36 nouveaux entrants dans le Next120) est quasi identique à celui de l’année précédente, le niveau d’entrée est plus élevé. La levée de fonds la plus faible dans le Next40 est passée de 22 millions d’euros en 2021 à 49,6 millions en 2021 et la plus faible pour les 40 start-up sélectionnées sur ce critère dans le FT120 est passée de 23 millions en 2021 à plus de 30 millions en 2022. Le chiffre d’affaires le plus faible des FT120 est passé de 14 millions d’euros en 2021 à 18,7 millions. A noter que huit entreprises n’étaient pas dans ce classement l’année dernière : IAD, Sorare, Dental Monitoring, Loft Orbital Technologies, Descartes Underwriting, 360 Learning, Malt et Lifen.
Les entreprises de cette nouvelle promotion prévoient de créer 19 000 nouveaux emplois partout en France et dans leurs filiales à l’étranger en 2022, soit le double des prévisions de la sélection précédente. Ces emplois sont divers : ils concernent aussi bien des profils tech (programmateurs, développeurs, data scientists) que des commerciaux, des ingénieurs de production, ou encore des techniciens. Par ailleurs, si le nombre de sièges sociaux régionaux dans le classement est stable par rapport à l’année dernière, des entreprises-phares de l’écosystème ouvrent des bureaux dans les territoires (Doctolib à Nantes, Back Market, Mano Mano et Mirakl à Bordeaux ou encore Ledger à Grenoble).
Un mouvement de consolidation en cours
Trois Français sur cinq (62 %) utilisent au moins une fois par mois un service proposé par une start-up du French Tech Next 40/120, que ce soit pour se soigner, acheter en ligne, se déplacer ou gérer ses finances.
La croissance externe des entreprises du FT120 s’est également accélérée, attestant ainsi d’une structuration et d’une internationalisation de l’écosystème. Voodoo a par exemple racheté son concurrent israélien BeachBlum ; Sendinblue a acquis Metrilo, Chatra et PushOwl ; Contentsquare a réalisé sa sixième acquisition avec Hotjar : Alan avec l’entreprise américaine Jour ; Ÿnsect a fait l’acquisition de Protifarm ; Luko a racheté l’assureur Allemand Coya ; Doctolib vient d’annoncer le rachat de Tanker et Wynd a réalisé le premier rachat d’une filiale du CAC40 avec Symag (filiale de BNP Paribas).
En termes de secteurs d’activité, cette nouvelle sélection compte de nombreuses start-ups de biotech et medtech (18% du classement) : DNA Script, Tissium, TreeFrog Therapeutics, ImCheck Therapeutics, Mnemo Therapeutics, Amolyt Pharma, Inotrem, Bioserenity, Wandercraft… Le segment des start-up industrielles poursuit aussi son ascension, avec deux nouvelles entrées dans le Next40 (Aledia et DNA Script), qui rejoignent ainsi Exotec, Bioserenity, Ynsect, Kinéis, et Ledger et contribuent ainsi à accélérer la reconquête industrielle française. Ÿnsect, Microphyt, Innovafeed, Aledia, Afyren, etc. devraient ainsi créer 3000 emplois environ d’ici à 2025 (10 000 d’ici à 2030). Pour accompagner cette dynamique, la stratégie de soutien aux start-ups deeptech et industrielles dans le cadre de France 2030 a été annoncée le 17 janvier 2022 : elle a notamment pour ambition de créer 100 sites industriels par an d’ici 2030 et met à disposition des start-ups industrielles un guichet unique opéré par la Mission French Tech.
« C’est dire tout l’intérêt qu’il y a à faire émerger des start-up, poursuit le ministre, même si nous ne sommes pas au bout du chemin. Cette réussite n’est qu’une étape. Nous devons encore rattraper l’Angleterre et l’Allemagne… Sans innovation, il ne sera pas possible de faire face au défi climatique. Sans innovation, il ne sera pas possible de faire face au vieillissement des populations. Sans innovation, il ne sera pas possible de faire face aux enjeux d’alimentation d’une population mondiale qui continue à croître… […] et sans start-up, pas d’innovation. Les start-up, c’est notre assurance-vie. Longue vie à la Start-up Nation. »
En 2021, la création d’un « board impact du FT Next40/120 » a permis d’identifier les enjeux de ces entreprises en termes d’impact. A partir de ces travaux, la Mission French Tech invitera la nouvelle promotion à créer une initiative commune afin de généraliser les démarches de transparence, notamment sur quatre thématiques : la transition écologique, l’égalité femmes-hommes, la diversité des recrutements et l’accessibilité numérique. Cette ambition s’appuiera sur les initiatives déjà portées par les entreprises de la promotion 2022.
Qu’est-ce que le programme French Tech Next40/120 ?
Lancé en 2019 par le Président de la République, le programme French Tech Next40/120 piloté par la Mission French Tech, accompagne les start-up les plus performantes de l’écosystème French Tech pour les aider à devenir des leaders technologiques de rang mondial.
Chaque année, 120 start-up et scale-up françaises sont sélectionnées pour faire partie du programme. La sélection, sur des critères financiers de levée de fonds ou d’hyper-croissance du chiffre d’affaires, est ouverte à tous les modèles de start-ups (numérique, deeptech, industrielles) et à tous les secteurs d’activité. Ainsi, pour figurer dans cette liste, il faut être une licorne (valorisation supérieure à 1 milliard d’euros), avoir levé 50 millions d’euros au minimum depuis sa création ou, encore, afficher un chiffre d’affaires de plus de 5 millions d’euros lors de son dernier exercice et une croissance annuelle supérieure à 30 % lors des trois exercices précédents.
Une fois dans le classement, les start-up bénéficient d’un accompagnement de la Mission French Tech (60 personnes mobilisées dans différentes administrations) dans tous les domaines : développement en France et à l’international, évolutions réglementaires, visibilité et attractivité.