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Gérard Moulin – Quand le client tue l’actionnaire

Voilà une fusion entre « géants » qui n’aura pas suscité beaucoup d’intérêt. Imaginons cette opération au début du XXIème siècle, NOKIA capitalisait 280 milliards d’euros contre 15 milliards d’euros aujourd’hui, le groupe, de droit européen, avait droit de cité partout dans le monde face aux américains et aux asiatiques, on en aurait parlé pendant des semaines.

Pour être honnête, on en parle mais pour appuyer là où ça fait mal, c’est-à-dire pour souligner que (simultanément à la revente de VERIZON WIRELESS à sa maison mère par VODAFONE), l’Europe n’existe plus dans le numérique et les télécoms sur l’échiquier mondial.

Comme d’habitude, alors qu’en une décennie, la capitalisation boursière de NOKIA a été divisée par 20, beaucoup ont conseillé d’accumuler, faisant perdre énormément de valeur et donc d’argent à ceux qui les ont écouté.

Tandis que le client en voulait toujours plus pour de moins en moins cher dans le secteur des télécoms, d’aucuns ont cru qu’il pouvait y avoir une création de valeur actionnariale.

C’est nier le fait que les gains de productivité seraient bien plus faibles en tendance que la baisse des prix. C’était nier le fait que les opérateurs télécoms, partout dans le monde, se livraient un combat sans merci et mettaient donc les fabricants de mobiles toujours plus sous pression. Alors bien sûr, on ne peut nier le fait que NOKIA n’a pas vu la part de marché des smartphones s’étendre au point de marginaliser en Occident les téléphones « de base ».

Mais le phénomène propre au groupe finlandais n’a été qu’un accélérateur et non pas à l’origine du problème.

Bref, c’était nier que le client était devenu roi dans les télécoms et qu’il avait par là-même tué l’actionnaire au point que l’on peut se demander qui aura créé de la valeur pour l’actionnaire depuis 10 ans dans ce secteur ?

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