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Global Industrie 2025 : îlot d’espoir sur fond de suppressions d’emplois

Sylvain Gillet, Marc Ferracci, Nicolas Dufourq et Julie Voyer, à la conférence de lancement de Global Industrie 2025. (Crédit :  Bpifrance)

Dans un contexte industriel difficile, le salon Global Industrie 2025, prévu en mars à Lyon, se donne pour mission de redonner confiance. Lors de la conférence de lancement, qui s’est tenue le jeudi 21 novembre à Paris, le ministre en charge du secteur s’est montré combatif. Les innovations numériques, la 5G, l’IA et la cybersécurité seront au cœur des échanges, avec pour objectif de relancer l’attractivité et de préparer l’industrie de demain.

Michelin, Valeo, ArcelorMittal, etc., la liste des sites industriels touchés par des suppressions d’emplois n’en finit plus de s’allonger. « Le bilan social va se compter en milliers d’emplois », avait même annoncé le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, en début de semaine. Et c’est dans ce contexte qu’était présentée, ce jeudi 21 novembre, le programme de la nouvelle édition du Salon Global Industrie, prévue  mars prochain à Lyon. « Nous sommes dans un moment assez classique », constate Nicolas Dufourcq. Pour le directeur général de Bpifrance,après une période marquée par des forces optimistes, d’autres, plus sombres, tirent l’industrie vers le bas : « Les défaitistes nous expliquent que le ciel est plombé », se plaint-il, alors que les perspectives pour l’emploi dans l’industrie, à court et moyen termes, ne sont pas particulièrement positives. Cependant, Nicolas Dufourq reste optimiste. « Bien sûr que la réindustrialisation prendra du temps, mais nous allons y arriver ! », assure-t-il, en ajoutant : « Global Industrie est là pour contrer les défaitistes et nous convaincre que nous allons réussir. » Du côté du ministre de l’Industrie, le discours offensif est également de mise devant une assemblée de représentants de l’industrie française. « Je suis à la tête d’un ministère de combat », assure Marc Ferracci.

« Dans un moment qui n’est pas le plus simple pour l’économie, l’industrie et le pays, nous devons montrer ce qui va bien et nous projeter vers l’avenir. » Outre les prix de l’énergie, plus élevés en Europe que dans d’autres parties du monde comme les États-Unis ou la Chine, le coût du travail pèse également sur la compétitivité de l’industrie française, dans une « compétition qui n’est pas loyale ». Le ministre assure, alors que le budget 2025 n’a toujours pas été voté, qu’un des objectifs de l’exécutif reste de ne pas augmenter ce coût du travail. « Si nous nous battons à armes égales, nous gagnerons cette compétition internationale », promet-il.

Attirer les talents grâce au numérique ?

Ce sont près de 70 000 emplois qui sont vacants dans l’industrie française, selon le ministre. « Aujourd’hui, on pleure pour recruter des métiers techniques », confie Caroline Poissonnier, directrice générale du Groupe Baudelet, spécialisé dans le traitement et la valorisation des déchets. Pour Marc Ferracci, des salons comme Global Industrie permettent de faire évoluer les mentalités en actionnant le levier culturel. « Il faut donner l’idée que certains métiers industriels paient mieux que dans les services, et que les perspectives d’évolution peuvent être plus importantes », indique le ministre.

La compétition des WorldSkills vise également, chaque année, à promouvoir les métiers techniques. Ruben Johan, l’un des champions du monde lors de la finale mondiale organisée à Lyon en octobre dernier, dans la catégorie construction digitale, partage son expérience : « Ce que les jeunes jeune recherchent, c’est du challenge, apprendre et voir ce qu’ils vont gagner comme compétences », explique-t-il lors de la conférence de lancement de Global Industrie. Selon lui, l’industrie 4.0 peut être un atout pour les attirer. « Qui de mieux qu’eux pour parler de numérique et de digital ? Nous baignons dedans. »

Pour l’édition 2025 de Global Industrie, le numérique réunira, pour la première fois, les thèmes de 5G, d’IA et de cybersécurité, qui étaient, l’année passée, répartis sur différents espaces du salon. Ainsi, près de 40 entreprises seront présentes au sein d’un village IA, et une zone de pitch permettra aux différents acteurs de discuter des problématiques et des enjeux liés au passage vers l’industrie 4.0. « Il est important que nos pouvoirs publics accompagnent l’industrie sur ces sujets d’avenir », souligne également Sébastien Gillet, directeur de division chez GL Events Exhibitions Industrie, organisateur de l’événement. Ce dernier espère, aux côtés de Marc Ferracci, la présence de la secrétaire d’État chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique, Clara Chappaz, en mars prochain à Lyon.

 

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