Grand Est : une région industrielle bientôt… plus verte

La semaine dernière se tenait le « 360 Grand Est », le rendez-vous de l’innovation et de la transformation dans le Grand Est. L’occasion de revenir sur les nombreux projets de transformation en cours dans une région dont l’ADN reste l’industrie.

Franck Leroy président du conseil régional du Grand Est lors du 360 Grand Est lors du salon 360 Grand Est

Franck Leroy président du conseil régional du Grand Est lors du 360 Grand Est lors du salon 360 Grand Est

La semaine dernière, les deux jours qu’ont duré l’événement « 360 Grand Est » ont fait le plein sur le thème « Les futurs s’inventent ici ». L’ambition de cette 4ème édition était forte : réunir les forces vives de la région pour comprendre les nouveaux défis du monde qui nous entoure, analyser les transformations qui s’opèrent, saisir les opportunités à la source et passer à l’action.

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Ce fut aussi l’occasion pour le président de région, Franck Leroy, de revenir sur le parcours accompli par ce grand territoire de l’Est en matière économique ces dernières années. A commencer par ce message optimiste : « Même si la situation reste tendue, le pire n’est jamais sûr. L’Europe, la France, nos Régions, l’économie – et nos entreprises en particulier – font preuve d’une résilience inattendue, d’une résilience hors du commun. »

Franck Leroy a ensuite rappelé son rôle d’élu en vue de se projeter vers l’avenir : « Quels chemins souhaitons-nous emprunter pour mener notre région et ses habitants vers une société neutre en carbone ; une société du plein emploi et une société sobre en ressources… » ?

Un triple objectif passé par ce qu’il appelle le Business Act 1, autour de la « résistance » et d’un mouvement collectif visant à mieux protéger et relancer l’économie régionale d’une crise sanitaire sans précédent. Puis, a suivi le Business Act 2, qu’il résume par « Il ne s’agissait plus de nous adapter, mais de nous transformer. » Lancé il y a dix-huit mois, ce plan a permis peu à peu à différentes entreprises d’agir telle la fonderie alsacienne VHM qui a diminué de 20 % ses consommations énergétiques en optimisant la mise en chauffe avec l’aide de la société Kalliopé (Haut-Rhin). Ou encore MyEasyFarm (Marne) qui a permis à Vivescia de doter ses agriculteurs d’un outil de mesure des GES, de réduire leurs émissions de CO2 et de valoriser leurs crédits carbone…

Aujourd’hui, c’est l’heure du Business Act 3 qui s’enclenche dans l’idée d’accélérer pour passer à l’échelle. Là encore, Franck Leroy ne manque pas de citer les exemples d’investissements industriels annoncés notamment lors du dernier sommet de Choose France. Tel le projet de Suez, Loop Industries et SK Geo Centric qui implanteront à Saint-Avold (Moselle), une unité de production de plastiques PET de qualité vierge, fabriqués à partir de matériaux 100 % recyclés et recyclables à l’infini, grâce à la technologie Infinite Loop. De même, Carbios et Indorama Ventures construiront à Longlaville (Meurthe-et-Moselle), la première usine au monde de bio-recyclage de PET… « Au total, ces industriels traiteront dans notre région l’équivalent de 5 milliards de bouteilles plastiques, faisant du Grand Est le leader européen du recyclage plastique », résume-t-il.

Même chose dans le photovoltaïque à Sarreguemines où Holosolis produira 10 millions de panneaux, soit l’équivalent des besoins énergétiques d’un million de foyers chaque année. Et de poursuivre avec les exemples de Sanou Koura dans les Ardennes ; d’Evobus dans la Meuse, ou encore, de Lohr dans le Bas-Rhin qui conçoit avec la SNCF les trains du futur pour les petites lignes désaffectées et qui ouvrira prochainement sa première ligne expérimentale…

Une « transformation » menée dans un cadre plus écologique, qui fait que le 6 juillet prochain sera lancé à l’échelle régionale le premier exercice de planification écologique. Pour l’élu, il est en effet possible et indispensable de combiner écologie et économie. « C’est bien la vision que je vous propose, poursuit-il. Développement économique et environnement sont définitivement les deux faces de la même médaille de la décarbonation et des industries. A nous d’inventer l’industrie de la décarbonation. » Là encore des exemples : à partir de mars 2024, la plus importante chaudière biomasse de France produira à Golbey (Vosges) de la vapeur et de l’électricité à partir du bois de démolition.

Clarins le groupe français officiant dans la beauté et le luxe sétend en France

Clarins le groupe français officiant dans la beauté et le luxe sétend en France

 

Clarins, le groupe français officiant dans la beauté et le luxe, s’étend en France, au cœur du parc économique du Grand Troyes, situé à Sainte-Savine (Aube). Ce sera sa seconde usine sur le territoire national, après Pontoise, en région parisienne. Montant de l’investissement : 135 millions d’euros. À terme, 300 emplois doivent être créés.

 

Des changements toutefois qui ne se feront pas sans une adaptation équivalente des compétences et des parcours professionnels… D’où l’ouverture prochaine d’une école du photovoltaïque.

Des fonds de l’Etat et de la Région

Toute cette dynamique vers une région « plus verte » est largement soutenue par le plan France 2030 du gouvernement, qui représente déjà pour la région Grand Est plus de 366 millions d’euros pour 148 projets financés.

« Aujourd’hui, nous avons annoncé un portail internet pour faciliter le dépôt de dossiers, rappelle Franck Leroy, qui souhaite que les entreprises puissent bénéficier de ces appels à projets pour le développement de leurs process industriels. Le plan France 2030 doit être incarné dans les territoires ! Nous avons du foncier industriel et nous sommes en avance sur les sources d’énergie… En additionnant les moyens de l’Etat et de la région, on arrive à avoir un soutien public exceptionnel. Le 5ème des projets Choose France arrive chez nous. Et nous sommes prêts, car nous avons une histoire industrielle. »