La plateforme de recrutement HelloWork a dressé le bilan de l’emploi en 2022, sur la base des 8,5 millions d’offres d’emploi qu’elle a publiées l’année dernière. Le CDI conserve une place de choix, ce qui vient nuancer « l’explosion du freelancing » annoncée depuis quelques années.
« Je ne crois pas que nous deviendrons tous freelances : les chiffres disent le contraire ! Les nôtres, mais aussi ceux de la Dares et de l’Insee, qui montrent que le taux d’emploi en CDI n’a reculé que de l’ordre de 15% en 40 ans : 95% au début des années 1980, 81% aujourd’hui… Entretemps, les CDD et l’intérim ont gagné du terrain, le freelancing n’occupe pas ces 15% à lui seul. En période de crise économique, d’inflation, d’instabilité, le CDI retrouve vite toute son attractivité. »
A lire aussi : RH : trois tendances qui enjambent l’année
Autre « bruit de fond » à tempérer, la recherche du télétravail à tout prix. « Certes, les candidats dont le métier s’y prêtent sont nombreux à demander le télétravail, on le voit bien dans les filtres, mais il ne faut pas oublier que plus de 50% des emplois en France ne sont pas télétravaillables du tout. Et le full remote, une forte tendance post-Covid, perd du terrain. »
HelloWork compte aujourd’hui trois activités majeures : la mise en relation entre employeurs et candidats sur sa plateforme, mais aussi les solutions logicielles, grâce à des rachats d’entreprises (JobiJoba, Diplomeo, Seekube, Basile) et un troisième territoire en expansion, l’orientation et la formation.
« Nous cherchons à couvrir l’ensemble de la palette des besoins en matière de recrutement. Après une année 2022 exceptionnelle (+33% de commandes ), nous allons consacrer 50 millions d’euros à la croissance externe lors des quatre prochaines années, avec le soutien de notre actionnaire, le groupe Télégramme. Il ne s’agit pas de lever des fonds, mais bien de continuer à grandir grâce à nos fonds propres. »
Objectif : s’adresser davantage aux collaborateurs, en les suivant tout au long de leur carrière et pas seulement au moment où ils cherchent un emploi. « Nous voulons aussi rendre plus transparents les process… et les salaires. Personne n’achète un produit sans en connaître le prix : c’est la même chose pour un job. »
HelloWork (470 collaborateurs) prévoit lui-même plus de 150 recrutements en 2023 sur les fonctions commerciales, techniques/produit, marketing et support.
Métiers en tension : 4 filières se disputent le podium
Quels sont les métiers les plus recherchés en France ? Ils n’ont rien de numérique.
Trois professions se disputent la première place, avec 12% des offres. Il s’agit des comptables (experts-comptables, contrôleurs de gestion, etc.), des commerciaux (chefs des ventes, directeurs régionaux, etc.) et enfin des métiers de production et maintenance industrielle : responsables de production; soudeurs, responsables techniques… Suivent de très près les métiers de la santé (infirmiers, aides-soignants), avec 10% des offres d’emploi.
Côté localisation, la région Ile-de-France reste la plus importante et la plus dynamique (16% du volume national d’offres). Suivent la région Auvergne-Rhône Alpes (15% du volume national), notamment portée par la métropole de Lyon, puis les Pays de la Loire (10%).