La secrétaire d’État au numérique et à l’intelligence artificielle (IA) enchaîne les déplacements en France comme à l’étranger pour défendre les ambitions de la France en matière d’IA. Mais ces prises de parole presque incessantes ne parviennent pas à éclipser la situation politique du pays qui pourrait gravement impacter ses ambitions.
Au Sénat, à San Francisco ou encore à l’OVHcloud Summit ce jour, Clara Chappaz n’en finit plus de battre le pavé durant ce mois de novembre. Ces derniers jours, ses interventions publiques sont même quotidiennes. Son objectif ? Montrer ses ambitions ainsi que la puissance de l’écosystème autour de l’intelligence artificielle (IA) en France. « Nous voulons faire de la France un acteur mondial de l’IA », lançait la secrétaire d’État au numérique et à l’IA, ce mercredi 27 novembre, depuis une salle de réunion de son ministère à Paris, à l’occasion du SophIA Summit, qui se déroulait à Sophia-Antipolis (Alpes-Maritimes).
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« La course est mondiale et intense. Nous devons faire en sorte d’être un des leaders en encourageant les écosystèmes et les infrastructures », indiquait-elle. « Il faut tirer les bénéfices de notre attractivité », poursuivait-elle, en évoquant le mix énergétique peu carboné de la France grâce au nucléaire, les talents « présents dans les laboratoires du monde entier », ainsi que l’administration publique qui a emboîté le pas de l’IA.
Les ambitions ne masquent pas les doutes
Mais alors qu’elle prédit que « l’IA est une technologie de transformation qui va avoir un impact économique et politique », plusieurs interrogations subsistent. Au vu de l’importance de la technologie, qui va toucher l’ensemble de la société et donc des portefeuilles ministériels, comment réussir à être à la hauteur en plaçant la responsable de l’IA au sein du gouvernement, en dernière position du protocole, et à un simple poste de secrétaire d’État ?
La situation budgétaire inquiétante du pays plane également sur les ambitions en matière d’IA. Quels seront les financements ? Qu’adviendra-t-il de l’attractivité de la France ? Alors que Clara Chappaz veut montrer l’image d’un État conquérant sur le plan de l’IA, la vision reste trouble, d’autant que le budget de l’État n’a toujours pas été voté et que nul n’est capable de prédire si le gouvernement actuel sera encore aux manettes d’ici les fêtes. L’incertitude est immense, alors que la France joue gros en accueillant, en début d’année 2025, un sommet diplomatique mondial autour de l’intelligence artificielle.