Dans les entreprises, les dirigeants sont conscients du potentiel que peut leur offrir l’intelligence artificielle. Pour autant, des freins à son déploiement existent, de sorte que de nombreux projets ne franchissent pas le cap de la planification.
Le rôle de l’IA dans la réussite des entreprises n’est pas sous-estimé. Selon une étude publiée par Qlik, réalisée auprès de 250 dirigeants d’entreprises et décideurs spécialisés dans l’IA, 74 % d’entre eux estiment que l’IA est « absolument essentielle » ou « très importante » pour atteindre les objectifs stratégiques et augmenter les bénéfices de leur entreprise. Mais, malgré cette prise de conscience, rares sont les projets d’IA qui franchissent le cap de la planification pour atteindre le stade de la réalisation. Ce ne sont que 7 % des entreprises françaises sondées qui ont pu mener à bien entre 50 et 100 projets d’IA, tandis que 19 % en ont atteint 50.
Pour rentabiliser les investissements consacrés à cette technologie et mieux faire face à la concurrence, bien plus de projets devront atteindre le stade du déploiement. Compte tenu des difficultés rencontrées pour mener ces projets à bien, les solutions « prêtes à l’emploi » sont plébiscitées. Près de 70 % des dirigeants estiment qu’elles constituent un bon point de départ pour améliorer le développement de l’IA. Pour autant, ces solutions d’IA doivent présenter certaines caractéristiques afin de ne pas étouffer l’innovation des entreprises. La dépendance à l’égard de fournisseurs (37 %), le manque de flexibilité en termes de stockage des données dans le cloud (36 %) et de bases de données (34 %) figurent parmi les principales causes d’insatisfaction à l’égard des fournisseurs de solutions de données et d’intelligence artificielle.
Au banc des accusés : le manque de compétences, de gouvernance des données, de budget et de confiance
De multiples facteurs ralentissent ces projets d’IA. Les plus importants parmi eux sont le manque de ressources (26 %), la pénurie de compétences en matière d’IA (24 %) et de données (22 %), mais aussi les questions de réglementation et de gouvernance (22 %) ainsi que le manque de données disponibles (22 %). « Les chefs d’entreprise connaissent la valeur de l’intelligence artificielle, mais se heurtent à une multitude d’obstacles qui les empêchent de passer de la validation du concept au déploiement de la technologie », indique James Fisher, directeur de la stratégie chez Qlik. Il est également inquiétant de constater que, pour la moitié des décideurs, ce manque de confiance freine de façon significative les investissements que leur entreprise consacre à l’IA. « En brossant un tableau complet des défis auxquels est confrontée l’entreprise, vous commencez à instaurer la confiance et à rallier la direction à votre cause pour favoriser votre réussite », poursuit-il.
Pourtant, en France, 60 % des responsables IA estiment que leur pays dispose du potentiel pour devenir le leader international quant au développement de compétences en IA au cours des cinq années à venir. Pour y parvenir, 77 % d’entre eux pensent que leurs industries doivent améliorer l’éducation et la montée en compétences de leurs employés en matière d’IA. Une part importante (70 %) estime que le gouvernement doit augmenter le financement et les formations en la matière.