L’IA est une priorité pour les entreprises, mais son adoption reste insuffisante. Lors de la dernière étape du Tour de France de l’IA, le Medef et Numeum ont mis en avant ses enjeux stratégiques, les défis d’investissement et la nécessité d’une collaboration renforcée avant le Sommet de l’IA.
Le Tour de France de l’IA, organisé par le Medef en collaboration avec Numeum, vise à sensibiliser les entreprises aux enjeux de l’intelligence artificielle. Cette initiative, qui a débuté en octobre, s’est déroulé en une vingtaines d’étapes à travers la France et a abouti ce 4 février au fief du Medef, juste avant le Sommet de l’IA, prévu les 10 et 11 à Paris. L’objectif de ce sommet est triple : démontrer que l’intelligence artificielle est une source de progrès, valoriser les compétences françaises et européennes en matière de création technologique et construire une vision internationale de l’IA.
« L’IA est une priorité pour les patrons »
Lors de cette étape organisée au siège du Medef, Clara Chappaz, ministre du numérique, a insisté sur le rôle crucial de l’intelligence artificielle pour les entreprises. « L’IA est une priorité pour les patrons », a-t-elle affirmé, tout en soulignant que seulement quatre entreprises sur dix disposent aujourd’hui d’une véritable stratégie dans ce domaine. Cette adoption, encore limitée, soulève plusieurs interrogations. Notamment sur les obstacles à la mise en place de ces technologies et sur les moyens à mobiliser pour accélérer le mouvement. Selon Clara Chappaz, “l’IA est un levier fondamental de transformation pour toutes les entreprises, quelle que soit leur taille ou leur secteur d’activité”. Elle permet d’améliorer la productivité, d’apporter un soutien aux employés et aux usagers, mais son intégration reste coûteuse.
L’un des risques majeurs pour les entreprises qui ne prennent pas le virage de l’IA est de se retrouver en position de faiblesse face à la concurrence, alors que d’autres pays avancent rapidement sur ces technologies. La ministre a également insisté sur l’importance de soutenir l’écosystème français de l’intelligence artificielle. Pour cela, elle a plaidé en faveur d’une approche collective, qui réunirait startups, grandes entreprises et associations autour d’initiatives communes. L’État entend également jouer un rôle dans cet effort, avec des engagements financiers en faveur de l’innovation et du développement de nouvelles technologies. Plusieurs projets seront ainsi dévoilés lors du Sommet de l’IA, dans l’objectif de favoriser la création de solutions françaises compétitives sur la scène internationale.
Vraiment sans danger pour l’emploi ?
Lors de la table ronde organisée après cette intervention, plusieurs dirigeants d’entreprises ont partagé leurs expériences quant à l’usage de l’IA dans leurs structures. Les échanges ont notamment porté sur les enjeux stratégiques liés à l’adoption de ces technologies, ainsi que sur les bénéfices et les risques qu’elles impliquent. La question de la confiance dans l’IA a également été abordée, notamment dans le secteur de l’art, où les débats se concentrent sur les droits d’auteur et la place des experts face aux outils automatisés. L’un des messages récurrents de la soirée a été de ne pas percevoir l’IA comme une menace, mais comme un outil d’accompagnement. Certains intervenants ont souligné que l’intelligence artificielle ne devait pas être considérée comme une concurrence aux compétences humaines, mais comme un levier d’optimisation et d’innovation. Mais L’intégration de ces technologies repose sur un équilibre à trouver entre décentralisation des compétences et centralisation des données. Cependant lors de la table ronde, un patron a avoué non sans fierté avoir “économisé deux postes de comptabilité” grâce à l’IA, de quoi contrebalancer le propos de la “préservation de l’emploi” des patrons…
Alors que le Tour de France de l’IA s’est abouti cette semaine, les débats autour de l’intelligence artificielle en entreprise continuent d’animer les discussions. Le Sommet de l’IA sera l’occasion d’apporter des réponses concrètes aux défis soulevés et de préciser les engagements des acteurs économiques et institutionnels en faveur du développement de l’IA en France.