Deux ans après son lancement, ChatGPT, l’intelligence artificielle développée par OpenAI, a profondément transformé les usages en entreprise. Face à son adoption massive, des défis importants ont émergé. Nicolas Blanc, secrétaire national CFE-CGC à la transition économique, appelle à un encadrement pour garantir un usage responsable et sécurisé.
Lancé en novembre 2022, ChatGPT a séduit 100 millions d’utilisateurs en à peine deux mois. Ce succès témoigne de l’impact des modèles de langage comme GPT-3.5, capables de comprendre et générer du texte de manière quasi-humaine. En milieu professionnel, ses usages sont variés : rédaction de contenus, génération de mails ou simplification de tâches. Avec l’arrivée prochaine de Microsoft Copilot, qui intégrera une IA générative dans la suite Office, ces outils deviendront encore plus présents dans le quotidien des salariés. Cependant, cette évolution pose des questions majeures, notamment autour de la sécurité des données et de la confidentialité. De nombreux salariés utilisent ChatGPT sans en informer leur hiérarchie, un phénomène baptisé « Shadow AI« , nouveau membre de la famille du Shadow IT qui englobe ces pratiques, souvent réalisées sur des appareils personnels et quiéchappent au contrôle des directions informatiques. « Cela pose des risques importants », alerte Nicolas Blanc. « Les données sensibles pourraient être exposées ou détournées, et des failles de sécurité introduites dans les systèmes d’information. » Et ce ne sont pas les exemples qui manquent. Certaines grandes entreprises, comme Microsoft et Amazon, ont d’ailleursdéjà interdit l’utilisation de ces outils pour des raisons de sécurité et de confidentialité.
Le risque du Shadow AI
Pour limiter ces risques, Nicolas Blanc préconise plutôt un dialogue entre entreprises et représentants du personnel avec, par exemple, la mise en place d’une charte d’utilisation. Cela permettrait de définir des règles claires, accompagnées d’une sensibilisation et d’une formation des salariés. « L’idée n’est pas d’interdire ces outils, mais d’en accompagner l’utilisation », précise-t-il. Certaines entreprises vont plus loin, en déployant leurs propres outils d’IA sécurisés pour éviter les usages non contrôlés. L’IA générative peut également être un atout pour les syndicats, qu’il s’agisse de rédiger des tracts ou de préparer des réunions. Toutefois, la vigilance reste de mise pour garantir la confidentialité des données manipulées. Avec des outils pédagogiques et un réseau de référents IA, la CFE-CGC s’engage à accompagner ses adhérents face à ces transformations. L’IA, bien encadrée, peut clairement devenir un levier d’innovation pour les organisations et leurs collaborateurs.