Après la phase d’observation, les entreprises commencent à intégrer les IA génératives au quotidien. Cependant, une disparité existe selon la taille des structures. Les plus grandes entreprises font parfois preuve de plus d’attentisme.
Nous voilà près de deux ans après le début du boom de l’intelligence artificielle (IA) générative et la démocratisation de ChatGPT. De nombreuses entreprises ont observé ce phénomène, ces technologies et leurs potentiels cas d’usage. Mais selon une étude menée par SAS, éditeur de logiciels, sur 1600 décideurs en stratégie d’IA générative et données, seulement la moitié (55 %) prévoit de s’emparer du sujet dans l’année à venir, quand seulement 11 % ont intégré cette technologie au quotidien. “Les entreprises ne sont pas réticentes à déployer l’IA générative dans leurs opérations mais testent et prennent le temps de déterminer les principaux cas d’usage”, analyse Sahi Chaieb, Customer Advisor chez SAS.
Cela provient notamment d’un manque de compréhension et de préparation. Près de 44 % des sondés admettent une compréhension modérée de l’IA générative et de ses potentiels impacts, quand 57 % des DSI confessent être modérément préparés aux régulations qui encadrent l’utilisation de cette technologie de rupture. “L’enjeu est de comprendre les freins à l’adoption de politiques de gouvernance strictes, à l’accompagnement de la croissance en garantissant la conformité. Mais il existe au sein même des entreprises des déséquilibres quant à la prise en main de l’IA générative. C’est au marketing, département particulièrement innovant, qu’elle est principalement utilisée, par 44 % des sondés, devant l’IT (34 %).
Un retard à l’allumage des grandes entreprises
Nombreux (93 %) sont les décisionnaires à considérer l’IA générative comme une révolution, selon une autre étude OpinionWay pour Dékuple, acteur européen de la data, réalisée sur 300 sondés provenant d’entreprises de plus de 250 personnes. Malgré cette vision enthousiaste, un écart important existe entre les petites structures et celles de plus de 5000 collaborateurs, quant à l’existence de processus clairement définis lors de l’intégration de ces technologies. En effet, pour les entreprises en cours ou en projet d’utiliser l’IA générative dans les missions quotidiennes, elles ne sont que 13 % et 11 % à n’avoir prévu aucune formation respectivement pour les employés et les managers. Mais ces chiffres bondissent dans les entreprises de plus de 5000 salariés. 33 % d’entre elles n’ont pas prévu de former leurs employés et 25 % leurs managers.
Des proportions importantes de structures peu organisées s’expliquent notamment par le manque d’informations concernant les coûts d’intégration et les gains potentiels de productivité liés à ces nouvelles technologies. “Force est de constater que pour les grandes entreprises, l’intégration de l’IAG est plus compliquée dans son déploiement en raison de processus plus lourds, de normes à respecter et de coûts élevés”, explique Bertrand Laurioz, PDG de Dékuple. Seulement 8 % de l’ensemble des entreprises de plus de 250 salariés n’ont aucune idée du montant alloué pour l’intégration de l’IA générative quand elles ne sont que 5 % à ne pas savoir évaluer les gains de productivité sur les trois prochaines années. Mais ces proportions cachent des disparités. Pour les structures au-delà de 5000 salariés, ces deux nombres montent à 19 %.