Dans la grande famille de l’intelligence artificielle, les Américains ne sont pas les seuls à faire émerger des talents ! Focus sur dix personnalités françaises, dont cinq experts de renommée internationale, qui occupent des postes clés chez les géants américains et asiatiques, et cinq autres espoirs, plus jeunes, qui séduisent par leur ferveur en tant qu’entrepreneurs.
Ce diaporama est extrait du nouveau magazine Alliancy n°17 « Où en est l’IA dans l’entreprise ? ».
C’est « LA » star de l’intelligence artificielle ! Ce chercheur breton de 56 ans, qui a quasiment mené toute sa carrière aux États-Unis, travaille depuis trente ans sur le machine learning. Diplômé de l’École supérieure d’ingénieurs en électronique et électrotechnique (ESIEE) de Paris et de l’université Pierre et Marie Curie, il commence sa carrière aux Bell Labs de Nokia. En 1996, il est nommé directeur de département aux laboratoires de l’opérateur mobile américain AT&T. Sa nomination en juin 2015 à la tête du Facebook AI Research (FAIR), le centre de recherche européen du géant basé à Paris, va le mettre sous le feu des projecteurs. En 2016, Yann LeCun obtient la direction de la chaire informatique et sciences numériques du Collège de France, où il donne sa leçon inaugurale sur « L’apprentissage profond : une révolution en intelligence artificielle ».
Après un DEA en sciences cognitives à l’université Pierre et Marie Curie et un doctorat de mathématiques à l’université Paris Sud, Jérôme Pesenti part aux États-Unis pour poursuivre ses recherches au laboratoire informatique de l’université américaine de Carnegie Mellon (Pennsylvanie). En 2000, il crée avec plusieurs étudiants Vivisimo, une entreprise d’analyse de texte et de moteur de recherche, qui est rachetée par IBM en 2012. Il intègre Big Blue en tant que chief scientist et dirige par la suite les 300 ingénieurs en charge de développer la technologie Watson, l’intelligence artificielle d’IBM. Il quitte le géant américain en septembre 2016 pour prendre la tête de BenevolentTech, la branche technologique de l’entreprise britannique Benevolent AI, qui analyse les publications scientifiques grâce au deep learning afin de faire progresser la recherche.
Depuis juin 2016, Emmanuel Mogenet, 50 ans, dirige la Google Research Europe, centre de recherche spécialisé dans l’IA, basé en Suisse. Composée d’ingénieurs en logiciels et de chercheurs spécialisés dans l’apprentissage automatique, cette entité est dédiée à l’IA, la compréhension et le traitement automatique du langage naturel, et la perception artificielle. Avant de rejoindre le géant américain, ce diplômé en Computer Science et intelligence artificielle de l’ENS des Mines de Saint-Étienne est passé par Thomson Digital Image et Apple. C’est en février 2006 qu’il entre chez Google en tant que senior engineering manager avant de prendre la direction du site de Zürich en 2013.
À 32 ans, Rand Hindi s’est donné un objectif : faire disparaître les technologies. Avec une thèse en bio-informatique à l’university College London (UCL) et deux diplômes de la Singularity University de la Silicon Valley en poche, ce passionné de mathématiques a fondé avec Mael Primet et Michael Fester en 2012, Snips. Cette start-up conçoit des assistants qui intègrent des fonctionnalités de traitement de langage et d’analyse de contexte pour délester l’homme de tâches redondantes. Avant Snips, Rand Hindi a créé sa propre agence de développement web Hinran à 15 ans et PlanetUltra. net, un réseau social destiné aux jeunes parisiens. Entre 2008 et 2012, il est data scientist à son compte. En avril 2014, il reçoit le prix de la MIT Technology Review du jeune innovateur français de l’année. Depuis février 2016, il est membre du Conseil national du numérique et copréside, depuis début 2017, le groupe « Anticiper les impacts macroéconomiques et sociaux de l’IA » de FranceIA.
Après l’obtention d’un master en Computer Science à l’université de l’État d’Oregon, Thierry Donneau- Golencer passe six ans au Stanford Research Institute (Californie). En août 2011, il cofonde avec Corey Hulen et Raj Singh Tempo AI, une application de calendrier intelligent qui est capable d’apporter des précisions complémentaires relatives à ses rendez-vous comme des adresses, des itinéraires, des informations météo… Après le rachat de la société par Salesforce.com en 2015, il devient directeur product management d’Einstein, la plateforme d’IA de l’éditeur américain.
À 19 ans, Louison Dumont est ce que l’on appelle un petit génie. À 8 ans, il apprenait à coder et à 13 ans, s’intéressait au bitcoin, cette crypto-monnaie qui occupe plus de 90 % du marché. Après avoir créé plusieurs sites et applications pendant son adolescence, ce jeune homme, originaire du Loir-et-Cher, s’envole pour la Silicon Valley. Il y fonde Bitproof, une start-up qui permet de certifier en quelques secondes des documents légaux grâce à la blockchain (une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente,sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle). Louison Dumont crée ensuite un avocat virtuel, appelé Peter. Basé sur le machine learning, cet assistant a appris les règles de droit et assiste les entrepreneurs dans la gestion administrative de leur entreprise. Il est soutenu par le milliardaire américain Tim Draper, qui a notamment investi dans PayPal ou Tesla, deux entreprises d’Elon Musk…
Après l’obtention de son doctorat en physique des particules théorique et expérimental à l’université Paris-Diderot en 2013, Nicolas Meric s’est lancé dans une aventure entrepreneuriale, DreamQuark. Cette start-up conçoit des outils d’analyse basés sur le deep learning qui aident les professionnels de santé et les assureurs à valoriser leurs données et développer des applications pour mieux prévenir, diagnostiquer et soigner des maladies. DreamQuark a ensuite donné naissance à une petite soeur DreamUp Vision, une jeune pousse qui utilise des algorithmes pour le dépistage des maladies de l’oeil dues au diabète.
Lors de son année d’échange à l’université de Berkeley aux États-Unis, Marjolaine Grondin a eu l’idée de créer Jam. Ce chatbot propose via Facebook Messenger des bons plans aux étudiants (restaurants, bars, voyages, sorties, livres…). La start-up, qui revendique plus de 85 000 utilisateurs, a levé 1 million d’euros l’an dernier. En 2016, cette diplômée de Sciences Po et HEC faisait partie des dix meilleurs innovateurs français de moins de 35 ansselon la MIT Technology Review. En 2017, elle apparaît dans le prestigieux classement « Forbes » 30 under 30.
Il est l’un des rares Non-Coréens du groupe à occuper un poste de vice-président au sein de Samsung. Luc Julia, 51 ans, est depuis 2012 en charge de l’innovation dans la Silicon Valley et responsable du centre de R&D du géant de l’électronique, ouvert en juin 2015 à Paris. Diplômé de l’École nationale supérieure des Télécommunications en Computer Science, ce Toulousain a travaillé au Standford Research Institute (basé en Californie) et a créé plusieurs entreprises dont Orb, un logiciel qui peut transformer son PC en véritable serveur multimédia, revendu depuis au fabricant de solutions télécoms Qualcomm. Il s’est surtout fait connaître chez Apple pour avoir participé au développement de l’assistant vocal personnel Siri.
Pendant plus de 25 ans, Antoine Blondeau a occupé des postes de CEO, COO ou vice-président chez plusieurs éditeurs de logiciel (Zi Corporation, Sybase, Salesforce. com…). Il a également dirigé Dejima, à l’origine d’un logiciel de traitement automatique de langage naturel qui permettait d’interagir avec des machines en utilisant un réseau d’agents intelligents. Diplômé de l’ESCP, Antoine Blondeau a fondé en 2007 Sentient Technologies, une société qui conçoit et distribue des structures d’intelligence artificielle pour résoudre des problèmes complexes en particulier dans l’e-commerce et le trading. Elle a levé plus de 140 millions de dollars (134 millions d’euros) depuis sa création, un record pour une entreprise dans ce secteur.
Extrait du NOUVEAU magazine Alliancy n°17 « Où en est l’IA dans l’entreprise ? » .