Fondée en novembre 2016, la start-up Icohup a réussi à décrocher un ticket pour le CES Las Vegas 2017. Son projet : un boîtier capable de détecter et d’identifier l’origine de la radioactivité.
C’est certainement une des plus jeunes start-up à partir au CES Las Vegas 2017. Créée en novembre 2016, Icohup conçoit un boîtier qui détecte et identifie l’origine de la radioactivité. Le projet, qui faisait partie des contributions sélectionnées pour le hors-série « Vivre et Travailler en 2030 » d’Alliancy, est porté par deux docteurs en physique, un professeur universitaire et un ingénieur informatique. Les quatre associés vont donc s’envoler pour leur tout premier CES, avec une difficulté : ils partent sans le soutien d’un organisme ni d’un grand groupe. Mais ce voyage solo est aussi synonyme de succès puisqu’ils ont postulé en tant que candidat libre et ont donc retenu l’attention des organisateurs du salon de l’électronique grand public. L’équipe, soutenue par la région Nouvelle-Aquitaine, aura donc son stand dans l’Eureka Park, l’espace dédié aux start-up. « Nous avons assisté à une session de coaching via la région. Je ne peux pas dire que l’on soit prêt aujourd’hui mais on devra l’être », raconte Gaël Patton, en charge des activités de R&D, qui espère bien nouer des contacts avec des distributeurs européens, nord-américains et japonais.
En quelques mois, l’équipe d’Icohup a donc mis au point un capteur de radioactivité en bois, baptisé Rium. Contrairement aux compteurs Geiger qui mesure la radioactivité, celui-ci permet aussi de retracer l’origine de l’exposition (naturelle, industrielle, médicale) et de calculer précisément son impact sur la santé en temps réel. « Nous sommes soumis à de nombreuses sources de radioactivité dans notre environnement. Par exemple, le radon, un gaz radioactif qui provient des roches du sous-sol, concerne la moitié des régions en France…C’est donc un enjeu de santé publique », explique Gaël Patton. La radioactivité peut aussi bien être présente dans une pierre sur un bijou, de vieux paratonnerres, des verres teintés à l’uranium, les déchets de l’industrie nucléaire ou de la médecine…
Icohup ou la science collaborative
Autre caractéristique du capteur Rium : il est relié à une application qui informe les utilisateurs sur le niveau de risque et propose des méthodes de protection adaptées à chaque situation. La start-up ne s’est pas arrêtée là puisqu’elle a souhaité rendre l’application collaborative et géolocalisée. Ainsi, toutes les données partagées lui permettent de construire des cartes de radioactivité. « C’est de la science collaborative. Le citoyen est acteur de l’information », soutient le docteur en physique. Le boîtier est donc destiné aux particuliers mais aussi aux entreprises dans le nucléaire mais aussi celles qui s’en servent dans leur activité. Par exemple, l’agriculture l’utilise pour la protection des cultures contre les insectes ou la conservation des aliments, et l’industrie des tâches variées (contrôle des soudures, détection de fuites ou d’incendies…).
Rium est davantage accessible aux entreprises. Pour l’instant, le capteur est vendu entre 320 et 500 euros en préventes sur sa campagne de crowdfunding Indiegogo. Si les 40 000 dollars (38 300 euros) sont atteints fin janvier, la livraison des premiers boîtiers aura lieu à l’été 2017. Pour baisser le prix (entre 300 et 400 euros), la start-up compte lever 500 000 euros l’année prochaine. Ce financement lui permettra aussi de développer des boîtiers pour détecter d’autres pollutions comme les ondes électromagnétiques, les pesticides ou encore les particules fines. Elle aurait toutes les chances de retourner à Las Vegas en 2018.