Quelles sont les qualités demandées aux chief information officers pour conduire ou accompagner le changement ? La réponse du rapport « The Future Face of Tech Leadership ».
Plus de huit CIO sur dix ont connu une cyber-attaque au cours de l’année 2023. Le chief information officer se pense donc plus que jamais comme le garant de l’activité de son organisation. Ce constat du rapport The Future Face of Tech Leadership, de Logicalis, fournisseur d’infrastructure et de services IT basée au Royaume-Uni, n’est pourtant que l’une des facettes du rôle de CIO d’aujourd’hui et de demain. Et pour vendre la mèche, les qualités demandées en priorité aux CIO dans ce même rapport, en plus d’être hypervigilant donc, sont d’être visionnaire, durable et adaptable. Petit tour d’horizon pour résumer les traits de caractères vers lesquels les directeurs du numérique convergent :
Vous êtes visionnaire ? Vous n’êtes pas unique. 89 % des personnes interrogées sont déjà activement à la recherche d’opportunités d’intégrer l’IA dans leur entreprise avec d’autres technologies de la prochaine génération comme la 5G privée. 85 % des DSI consacrent des budgets uniquement au développement de l’IA. L’enthousiasme pour l’intégration de l’IA va au-delà de la fonction informatique, puisque 87 % des personnes interrogées faisant état d’une demande de la part de l’ensemble de leur organisation pour cette technologie. En réponse, les DSI agissent rapidement : 87 % ont mis en place des groupes de travail entièrement dédiés à l’IA et 86 % se sont engagés à développer des compétences plus solides en matière d’IA.
Vous êtes hyper vigilant ? L’essor de l’informatique quantique et de l’IA permettant des attaques de plus en plus sophistiquées, se répercutent sur presque toutes les entreprises. Près de 83 % des DSI ont déclaré avoir été victimes d’un cyber-piratage au cours de l’année dernière et la quasi-totalité des personnes interrogées ont subi des dommages commerciaux en conséquence. Le rapport conclut : « Malgré les efforts déployés par les entreprises pour protéger leurs activités, moins de la moitié des personnes interrogées se sentent complètement préparées à faire face à une nouvelle menace de sécurité. Le leadership technologique dans l’environnement de sécurité d’aujourd’hui nécessite un niveau d’hypervigilance qui se situe entre la curiosité intense et la paranoïa. » Le résultat, c’est que tout le monde est sous la menace. En matière de cybersécurité, elles n’ont cessé de croître au cours de la dernière décennie, mais au cours des derniers mois, ces menaces ont augmenté de façon exponentielle, mettant en danger des entreprises de toutes tailles et faisant passer les problèmes de sécurité de la cave à la salle du conseil d’administration. « Aujourd’hui, on ne peut se permettre d’être moins que hypervigilant face à des attaques aussi sévères et incessantes », constate le rapport.
Vous êtes soucieux de la durabilité ? Vous n’êtes pas le seul. 92 % des personnes interrogées augmentent leurs investissements dans les activités environnementales et, ce qui est peut-être plus important encore, 96 % déclarent que leur fonction de CIO ont leur mot à dire dans la planification de l’entreprise en matière de durabilité et de définition des objectifs. Le rapport poursuit (pompeusement) ainsi : « La technologie étant un catalyseur de l’environnement, les directeurs des systèmes d’information sont à la pointe de la réflexion et jouent un rôle décisif dans l’équilibre entre le profit et l’objectif de fournir des technologies de l’information durables pour les générations futures. » Avec la montée en puissance du développement durable dans les agendas stratégiques, les DSI sont aujourd’hui en pression croissante pour limiter l’impact sur l’environnement, face aux traditionnelles demandes de maîtrise des coûts. « Cette dichotomie exige des leaders technologiques qu’ils émergent dans leur rôle de champions de la durabilité par des actions décisives », peut-on lire.
Vous êtes adaptable ? Les DSI doivent devenir des maîtres de l’équilibre, en pensant à long terme, à court terme et dans l’immédiat. Ils doivent reconnaître l’importance d’identifier stratégiquement les ressources et de déterminer si elles sont internalisées ou externalisées.
Cette question du niveau d’internalisation des compétences au sein des directions IT taraude de plus en plus les organisations. En filigrane, c’est bien le rôle du CIO lui-même qui est ainsi interrogé. Mais pour l’IA, il n’y a à l’inverse pas de question. Avec des chiffres d’assentiment proches de neuf sur dix, l’attrait de l’IA ne fait aucun doute et est amené à se poursuivre. Ces chiffres font rêver les investisseurs ; mais ils doivent aussi pousser les chief information officers à se projeter au plus vite sur ce que sera leur métier demain.