Forte intensité énergétique, importante consommation d’eau… Les datacenters sont des structures à part, souvent pointées du doigt en raison de leur empreinte environnementale. Dans un livre blanc, Schneider Electric souligne le fait que des indicateurs spécifiques aux datacenters doivent être utilisés et standardisés.
Dans un livre blanc intitulé « Guide des indicateurs de la performance environnementale des datacenters », Schneider Electric met en avant la nécessaire standardisation des indicateurs utilisés par les datacenters.
« La standardisation permet de mesurer des quantités de même nature et de se comparer entre pairs. Quand The Green Grid a sorti le PUE – Power Usage Effectiveness – en 2007, cela a eu le mérite de poser un premier ratio de mesure sur l’efficacité énergétique des datacenters. Le fait de mettre en place cette métrique a permis de réduire fortement les valeurs du PUE car, quand vous mesurez, vous vous améliorez. Une enquête mondiale conduite par Uptime Institute en 2020 auprès de responsables IT et de managers de datacenters a montré que le PUE annuel moyen des grands datacenters est passé de 2,5 à 1,59 entre 2007 et aujourd’hui », déclare Damien Giroud, Directeur des ventes Secure Power France chez Schneider Electric.
Dans son livre blanc, Schneider Electric propose cinq grandes familles de KPI, qui comprennent en tout 23 indicateurs clés destinés aux exploitants de datacenters. Ces cinq catégories sont les suivantes :
- L’énergie : selon certaines estimations, la consommation énergétique des datacenters représente entre 1 et 2 % de la consommation énergétique mondiale. Les rapports sur la consommation d’énergie, sur l’efficacité énergétique et sur l’utilisation d’énergies renouvelables sont utiles pour les exploitants de datacenters, car ils mettent en avant leurs efforts sur la réduction de leur empreinte carbone.
- Les émissions de gaz à effet de serre: ces émissions contribuent fortement au changement climatique et constituent l’un des problèmes les plus urgents auxquels la société est aujourd’hui confrontée. Suivre les émissions de GES est crucial pour les exploitants de datacenters afin de montrer leurs efforts dans la lutte contre le changement climatique.
- L’eau: le suivi de l’utilisation d’eau devient de plus en plus important pour les exploitants de datacenters dans le référentiel de leurs objectifs globaux vis-à-vis du développement durable
- Les déchets: les datacenters génèrent une quantité importante de déchets durant leur construction et leur exploitation. Suivre la production et le détournement des déchets prend une importance grandissante et deviendra probablement une pratique usuelle dans un proche avenir.
- Les terres / la biodiversité: les datacenters ont un impact direct sur les territoires sur lesquels ils sont construits et un impact indirect au regard de leur chaine logistique. Pour les datacenters dotés de parcs solaires / éoliens dédiés, l’impact sur les terres et la biodiversité peut être significatif au niveau d’une structure individuelle. Mesurer les conséquences sur les terres et la biodiversité est une pratique courante dans des secteurs comme l’exploitation minière, mais cela est nouveau pour les datacenters.
Le livre blanc met également en avant les différents niveaux de maturité des exploitants de datacenters dans leur démarche de développement durable. Cette maturité va du statut de « débutant » à celui de « leader », en passant par celui de « confirmé ».
« Si vous commencez à vous intéresser à la démarche environnementale, le livre blanc vous permet de savoir quels indicateurs vous devez commencer à suivre, comment fixer vos objectifs et ce que vous devez mesurer. Nous avons fait un tri des éléments les plus pertinents pour cette phase-là. Si vous êtes dans une démarche plus avancée, vous pouvez rajouter quelques indicateurs pour continuer à progresser, comme les déchets, directs et indirects. Enfin, en tant que leader, vous pouvez vous attaquer à votre empreinte biodiversité et comprendre quel impact vous avez sur les écosystèmes vivants en général », détaille Damien Giroud.
Le livre blanc identifie également 17 normes et référentiels pertinents en matière de performance environnementale, pour guider les exploitants de datacenters dans la définition de leurs objectifs, le reporting et la certification :
- Définition des objectifs : les référentiels sont utilisés pour fixer des objectifs de pérennité crédibles, scientifiques et réalistes. Ces objectifs peuvent être internes ou externes. Par exemple, les objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies comprennent 17 objectifs mondiaux qui constituent un appel à l’action de tous les pays pour promouvoir la prospérité, tout en protégeant la planète. Ils constituent une excellente mine d’idées pour les entreprises qui souhaitent fixer des objectifs internes.
- Reporting : comme pour les rapports financiers, les exploitants de datacenters peuvent utiliser ces référentiels, afin de fournir des informations non financières qualitatives et quantitatives, afin d’évaluer leurs performances en matière de développement durable. Par exemple, le Carbon Disclosure Project (CDP) est un référentiel connu, qui aide les grandes entreprises à intégrer les informations environnementales et les impacts commerciaux dans les rapports financiers.
- Certification : les référentiels offrent aux entreprises un moyen de certifier leurs progrès en matière de développement durable en répondant à un minimum d’exigences ou de points. Par exemple, le LEED est un système bien connu de notation des bâtiments, qui permet d’évaluer leurs performances environnementales et d’encourager la conception durable.
Pour aider les lecteurs du livre blanc à s’y retrouver, une matrice est proposée. Elle permet de faire correspondre les indicateurs aux référentiels et normes les plus pertinents. Malgré cette aide, il peut parfois être utile de faire appel à des consultants externes.