Le conglomérat américain General Electric était présent au Salon Smart Industrie à Paris pour présenter ses logiciels de contrôle des équipements, une nouvelle étape dans l’histoire et la stratégie du groupe.
Surtout connue pour produire des moteurs et turbines, General Electric (GE) possède une division, GE Intelligent Platforms, qui édite des logiciels de contrôle d’équipements industriels. « Les machines modernes produisent une énorme quantité de données. Nos logiciels font une analyse globale de la chaine de production permettant de l’optimiser afin de réduire les coûts », explique Bernard Cubizolles, Responsable Marketing Global pour la filiale. « La stratégie de développement de logiciels a été progressive, mais il y a eu un déclic suite à la crise de 2009. Nous avons vendu les parts que nous possédions dans des parcs d’attractions ou dans des chaines de télévision, et nous nous sommes également séparés de GE Capital, notre filiale financière», poursuit-il. Aujourd’hui, GE cherche à recentrer ses activités sur le secteur industriel, en faisant à la fois de la production de machines intelligentes et du développement de logiciels pour les optimiser. De quoi ouvrir paradoxalement de nouveaux horizons.
« L’industrie 4.0 », a sonné comme une petite révolution pour l’industriel. « Il y a encore 10 ans, le profil type de notre métier était l’automaticien. Nous avions une connaissance approfondie de notre usine et nous procédions par tâtonnement pour faire fonctionner ensemble les différentes machines de la chaine de production. Aujourd’hui, nous sommes devenus des informaticiens et nous devons nous adapter à chaque client pour proposer des solutions qui leurs correspondent », décrit Bernard Cubizolles. Il y aura à l’horizon 2020, plus de 20 milliards d’objets connectés à travers le monde, rappelle-t-il : les tablettes ont remplacé les consoles de programmation, alors qu’il y a encore quelques années, elles étaient vues comme un simple « gadget ». Surfant sur la vague, GE propose à ses clients des extensions pour ces tablettes afin de réaliser de l’analyse prédictive et promet de la sorte, une réduction allant jusqu’à 40%, des coûts de maintenances. En la matière, prédire revient pour l’industriel à identifier rapidement le type et la localisation des défaillances des machines.
Pour GE, proposer ses nouvelles expertises de cette façon s’est accompagné du choix d’engager des moyens financiers et humains, sans pour autant prendre l’apparence d’une révolution. « Nous avons investi environ un milliard de dollars entre 2011 et 2014, ce qui n’est pas énorme pour une entreprise comme GE », précise le responsable marketing. Suffisant, en tout cas, pour pousser son nouveau positionnement, en adaptant des technologies bien connues du grand public, au monde industriel.
Pragmatique, GE compte sur des exemples terre à terre pour convaincre de nouveaux clients. Ses logiciels ont ainsi trouvé une application très concrète aux Etats-Unis dans le secteur du bâtiment. Des modules d’analyse anticipent et optimisent les systèmes de climatisation pour des gains financiers importants : 2000 à 5000 dollars par équipement.