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Industrie : Jérôme Fenwick (Synox) : “L’IA et l’IoT augmenteront la performance et l’autonomie des usines”

L’éditeur de plateformes IoT Synox s’est associé au groupe Siveco, un éditeur de logiciels de gestion de maintenance (GMAO), pour développer la plateforme Coswin IoT. Cette solution mise sur le couple IA/IoT pour permettre aux industriels de faire de la maintenance prédictive.  Alliancy s’est entretenu avec Jérôme Fenwick, CTO et co-fondateur de Synox, pour explorer le potentiel et les risques du déploiement d’objets connectés dans l’industrie.

Jérôme Fenwick, CTO et co-fondateur de Synox

Alliancy : En quoi consiste la plateforme Coswin IoT ? 

Jérôme Fenwick. Coswin IoT a été développée en partenariat avec Siveco, un éditeur spécialisé en GMAO. Elle combine les technologies d’IA et l’IoT pour munir les industries d’une maintenance proactive. En fait, l’IoT est une brique préventive car les données récoltées en temps réel permettent de déclencher des opérations de maintenance traditionnelle en avance. C’est un moyen efficace pour détecter les pannes et s’adapter en fonction de l’usure de la machine. Pour l’industriel, cela signifie une optimisation des coûts de maintenance. Tout simplement parce qu’à terme, ce système diminue les pannes et évite les arrêts de production.

Avec l‘avènement de l’industrie 4.0, ce recours à l’IoT est devenue primordial pour garantir la fiabilité des parcs d’équipements. C’est aussi un moyen efficace, grâce au Machine Learning, de développer des modèles de maintenance qui s’enrichissent et se perfectionnent en permanence. Ce partenariat avec Siveco est donc un moyen pour nous d’accéder au marché de l’industrie. Il n’y a pas de réel projet IoT, mais surtout un travail d’amélioration des outils existants dans l’industrie ou encore dans la Smart City.

L’avenir de l’usine résiderait donc dans le déploiement du couple IoT/IA ?

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Ce sujet est une priorité ? Vous aimeriez rencontrer la personnalité interviewée ? Vous souhaiteriez partager votre expérience sur le sujet ? 
Jérôme Fenwick. Il n’y a pas eu de réelle révolution technologique depuis quatre ans. Aujourd’hui, la grande avancée c’est la possibilité de lier des devices entre différents acteurs. C’est pourquoi nous assistons à une bascule des marchés autour du « smart ». Le marché de la smart city a explosé avec l’arrivée de véritables appels d’offres. Nous sommes arrivés à maturité et les acteurs ont moins peur de se lancer. 

Dans l’industrie c’est une bascule des business modèles et encore plus dans les secteurs où le suivi de production est difficile comme les usines à fabriquer de l’énergie, les centrales thermiques, les centrales nucléaires ou hydrauliques… Le nucléaire est par exemple très demandeur du pilotage de l’IoT pour la maintenance, car ses équipements et infrastructures datent souvent des années 1970. Le fait de pouvoir poser des capteurs sur du matériel vieillissant est révélateur. 

Par exemple, le travail du mainteneur industriel est directement transformé. Il n’a plus besoin de venir systématiquement sur place car les capteurs sont directement collés sur les moteurs industriels et détectent automatiquement les vibrations anormales. Si une anomalie est constatée alors il lance une maintenance à distance. 

Comment convaincre les industries de se lancer ?

Jérôme Fenwick. L’IoT est une brique qui permet de produire plus facilement car les capteurs coûtent peu comparés aux solutions technologiques existantes. Il est aujourd’hui possible de déployer des capteurs supplémentaires à faible coût. L’IA est aussi de plus en plus accessible. Chez Synox par exemple, nous travaillons sur des algorithmes assez simples, compréhensibles et faciles d’utilisation.

Même si beaucoup d’acteurs industriels ont encore peur de se lancer, il est certain que l’IA et l’IoT vont augmenter la performance et l’autonomie des usines. Il y a encore beaucoup d’usines qui ont des modes de fonctionnement archaïques, avec une gestion de fiche qualité par papier, des rondes pour vérifier que les machines fonctionnent correctement… mais l’IoT devrait leur apporter beaucoup de choses pour optimiser et apporter de la valeur.

Cette prolifération d’objets connectés ne produit-elle pas plus de risques ?

Jérôme Fenwick. C’est au coeur de nos préoccupations. Vu de l’extérieur, un objet autonome connecté à son équipement semble engendrer un risque. Mais il peut être facilement pallié par des projets d’infrastructure sécurisée. C’est d’abord une question de respect des normes et protocoles de sécurité. Mais surtout une question de qualification des capteurs : nous n’intégrons pas n’importe quel type de capteur sur notre plateforme. C’est pourquoi il est important de tester au préalable ces objets en laboratoire pour détecter les échanges qui ne respectent pas les normes de sécurité. De la même manière, nous cherchons uniquement des partenaires technologiques qui font preuve de transparence vis à vis de la fabrication des objets et du respect des protocoles. Les protocoles Wan et Sigfox sont par exemple sécurisés dès leur conception. 

La 5G va-t-elle permettre de faciliter le déploiement de l’IoT industriel ?

Jérôme Fenwick. Ce type de réseau n’est pas forcément pensé pour l’IoT car il est concerne surtout des gros volumes de données et des besoins en latence basse. Habituellement, les protocoles Bluetooth et Zigbee sont utilisés en champ proche pour récolter des données. Puis, une simple connexion Wifi, GPRS ou 3G permet de faire remonter cette data vers le cloud. La 4G et la 5G ne couvrent que des spectres de cas d’usage réduits comme le pilotage des caméras industrielles en temps réel. En fait, la 5G consomme beaucoup plus d’énergie et de bande passante que les autres réseaux. Donc l’avenir de l’IoT dépend plus des avancées faites concernant les réseaux Sigfox ou LoRa.

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