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Innovation : Paris&Co affine sa stratégie et lance l’Urban Lab

Si l’arrivée de Station F met clairement Paris sur orbite en terme d’innovation, elle impose aussi à des acteurs déjà en place, comme Paris&Co, d’ajuster leur stratégie face aux grands groupes et innovateurs en tous genres.

Ici, le Tremplin, l’un des incubateurs de la Ville de Paris, dédié au sport © Le Tremplin

Ici, le Tremplin, l’un des incubateurs de la Ville de Paris, dédié au sport © Le Tremplin

Station F a été inaugurée en fanfare fin juin, en présence d’Emmanuel Macron et d’Anne Hidalgo, la maire de Paris. Dans cette immense halle Freyssinet du XIIIème arrondissement, plus de 1 000 start-up seront hébergées et « chouchoutées » dès la rentrée par les équipes de Xavier Niel à l’initiative du projet. Ce sera le plus grand incubateur au monde jamais créé ! Mais, face à ce « déferlement » d’innovation attendu dans la capitale, certains ajustent leur stratégie, comme Paris&Co, le bras armé de la Ville dans l’accompagnement des start-up depuis plusieurs années et doté également de nombreux incubateurs.

« Station F est un phare, un totem incroyable, reconnaît Loïc Dosseur, co-directeur général de Paris&Co. C’est un allié formidable de la place de Paris et de la France, et même de l’Europe, pour attirer les innovateurs. On a enfin un des patrons symboliques du numérique, Xavier Niel, qui a gagné de l’argent et qui le réinjecte dans l’écosystème ! Cela aura inévitablement un effet d’entraînement. Pour autant, Station F s’adresse à des entreprises très early stage, qui se développe majoritairement dans le numérique. De notre côté, nous préférons désormais parler d’entreprises innovantes, et non plus seulement de start-up. Car la difficulté pour durer est bien de trouver la valeur et le client… ».

Au sein de Paris&Co, si beaucoup de sociétés innovent, ce ne sont plus uniquement des start-up qui sont accueillies. « Ce terme est galvaudé. Et l’on ne sait plus exactement de quoi on parle. Il faudrait regarder davantage le chiffre d’affaires des entreprises, poursuit Loïc Dosseur. Il ne faut pas que la start-up capitalistique se fasse au détriment de la PME innovante, plus classique, mais déjà fournisseur ou partenaire d’un grand groupe. »

Et de citer le cas de l’appel à compétences « Nec Mergitur », clos le 30 mars dernier et lancé par la Ville et la Préfecture de Paris, pour expérimenter des solutions de sécurité et de protection des citoyens. « L’idée a été d’amener des start-up vers des sous-traitants du secteur de la sécurité, PME ou ETI qui, elles, savent parler avec les grands groupes. Et ça marche ».

Paris&Co compte également une centaine de grands groupes parmi ses partenaires de longue date, également soutien financier. « C’est une puissance de feu extraordinaire vis-à-vis des start-up que nous incubons, car ces groupes ont une réelle volonté de s’impliquer, poursuit-il. Ensuite, nous touchons tous les jours de nouveaux segments, comme l’immobilier, les ressources humaines ou la finance ».

Ainsi, Paris&Co se développerait d’abord dans l’univers des marchés, comme l’agroalimentaire avec le Smart Food Paris 75020) ; le sport avec le Tremplin (75016) ; la santé ; le tourisme avec le Welcome City Lab  (75012) ; l’édition avec le Labo de l’édition (75006) ; la sécurité ; les ressources humaines ; les EdTech… et bientôt la finance*. « Dans tous ces secteurs et leurs verticales, le numérique n’est que sous-jacent », tient-il à préciser.

Conseil, investisseurs, acteurs publics, grands groupes, R&D… « L’approche mutualiste est préférable. Mais, même si nous sommes une incroyable salle de marché, il nous faut renforcer la mixité. Notre défi reste la transversalité ! A nous d’anticiper pour savoir ce qui va se passer… C’est pourquoi nous organisons un nombre incalculable d’animations. Il faut faire vivre les écosystèmes pour les renforcer », conclut-il.

* Cet automne, Paris&Co compte lancer un incubateur dédié au secteur de la bancassurance (finance verte, économie collaborative…), dans le quartier d’affaires de La Défense, près de Paris. L’objectif est d’accompagner une quarantaine de FinTech par an (25 la 1ère année), notamment à l’international pour les plus prometteuses, avec le soutien de grands noms du secteur.

Un Urban Lab pour mieux cerner les expérimentations

Avec le XIIIème arrondissement et Station F, le XVIIIème sera également un « Quartier d’innovation urbaine » autour de la halle Sogaris

Dans la suite du programme « mobilier urbain intelligent » mené par Paris&Co il y a quelques années (200 expérimentations réalisées), l’agence a récemment lancé son premier « Quartier d’Innovation Urbaine » (QIU), autour de Station F dans le XIIIème arrondissement de Paris.

« L’idée cette fois est de tester des projets pilotes et innovants sur un territoire sur lequel on sait tout », raconte Loïc Dosseur. C’est-à-dire sur lequel on dispose de multiples données, concernant la population, les réseaux (transport, eau, électricité…), la circulation, les travaux en cours… Ce qui permettra aux porteurs de projets de confronter leurs solutions aux utilisateurs comme au terrain et d’être soutenu dans l’évaluation et la valorisation de leur preuve de concept. « L’objectif est d’accélérer les changements d’échelle et d’assurer une industrialisation et une commercialisation aux risques limités », précise-t-il.

Autour de Station F, ce premier « QIU » inclura la BNF, la Cité de la Mode, la zone d’aménagement gérée par la Semapa et les immeubles adjacents de la Caisse des Dépôts et Consignations, comme les unités de production de la start-up Agricool (containers où l’on cultive fruits et légumes pour une consommation en circuit court). Des bornes tactiles installées à l’entrée de Station F permettront de retrouver toutes les informations sur les projets pilotes menés, mais aussi d’y postuler. « Nos partenaires indiqueront en ligne tout ce qu’il est possible de faire chez eux. A chacun ensuite de candidater s’il le souhaite… En fait, on organise la rencontre, on suit et on évalue, on choisit et on communique ». Une nouvelle façon de détecter des solutions, comme de les mettre en œuvre qu’ont déjà choisies de suivre les groupes Icade, Sogaris ou Engie…

Si le XIIIème arrondissement, qui héberge Station F, servira de premier « lab », d’autres sont déjà envisagés. Notamment le XVIIIème arrondissement autour de l’hôtel multimodal logistique développé par Sogaris dans le quartier Chapelle International, le long des voies ferrées de la gare du Nord

 

Quelques chiffres sur Paris&Co

  • Incubation pure : 15 000 mètres carrés (40 000 mètres carrés si 
  • on inclut les hôtels d’entreprises)
  • 302 start-up accueillies en 2016 (dont 30 étrangères)
  • 320 start-up en 2017 (estimation)
  • 8 emplois en moyenne créés par start-up

A consulter également : 

Paris&Co

Le rapport d’activité 2016 de Paris&Co

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