A l’occasion du VMware Lead Forward, la rédaction d’Alliancy a organisé deux émissions Alliancy Talk, consacrées aux innovations en IA actuellement mises en œuvre dans des entreprises françaises. Ces focus font la part belle aux témoignages d’acteurs de la finance, de l’industrie et du retail. Ils sont à retrouver dès aujourd’hui en replay.
L’IA au service de l’humain : ces projets qui transforment la finance et l’assurance
Le 28 juin dernier, ce premier Alliancy Talk organisé avec l’Agefi et VMware a permis de faire débattre des entreprises de la finance et de l’assurance sur leurs projets d’intelligence artificielle les plus aboutis. Analyse de texte, chatbots, aide à la décision… ces usages sont la preuve que l’IA n’est plus au stade de l’expérimentation dans de nombreuses organisations, car elles se sont donné les moyens de l’industrialisation – et ce, quelle que soit leur taille.
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Pendant cette émission, la variété des métiers transformés par l’IA a été mise en avant, avec les témoignages de Société Générale, de l’assureur BNP Paribas Cardif et du fond d’investissement Jolt Capital : tous veulent mettre l’IA « partout où elle est pertinente » pour soulager les équipes, leur libérer du temps pour des interactions avec des clients, ou encore faire émerger de véritables « gérants augmentés » ou « conseillers augmentés ».
« Aujourd’hui, l’apprentissage (machine learning et deep learning, ndlr) est très important, car il va nous permettre à la fois de détecter les différents cas de figures qui vont se présenter pour nos clients et de passer progressivement d’une IA administrée à une IA de plus en plus automatisée. C’est pour cela que nous avons besoin de vraiment comprendre la variété de la réalité métier et de creuser non seulement la data mais les modèles d’échanges que nous avons avec tous nos clients » a ainsi expliqué Yvan Mirochnikoff, head of digital solutions de Société Générale Securities Services, en prenant pour illustration l’emploi de chatbots dans la banque.
Les métiers de l’investissement sont aussi révolutionnés par l’IA, comme le prouve la plateforme Ninja créée par Jolt Capital. « Pour bien comprendre le marché très profond des deeptechs, les investisseurs devaient passer tout leur temps sur des salons par le passé, mais c’était très limité. L’IA permet d’analyser les immenses masses de données disponibles aujourd’hui : brevets, profils, articles de presse… pour offrir à « l’investisseur augmenté » un accès direct au marché » a décrit Philippe Laval, directeur technique du fonds d’investissement.
« Transformer du risque assurance en expérience client »
Dans l’assurance également, l’IA est maintenant utilisée dans de nombreux métiers, dont la gestion de sinistre. Michael de Toldi, chief analytics officer de BNP Paribas Cardif détaille l’accélération qui en résulte: « On va regarder comment transformer du risque assurance en expérience client. Quand un sinistre est déclaré, l’IA nous permet d’analyser si pour certains clients, nous ne pouvons pas l’accepter immédiatement, avec moins d’information que dans le processus classique, mais avec un paiement beaucoup plus rapide pour le client. Et l’IA permet aussi d’alléger les processus en demandant moins d’informations et de documents ».
Les invités ont aussi décrit comment ils ont structuré leurs équipes pour travailler efficacement et leur travail sur la relation Data/IT/Métier qui a permis le succès de leurs projets. Ils ont pris par ailleurs le temps de revenir sur leurs choix technologiques, notamment en termes d’infrastructures, entre cloud public, privé et approches hybrides.
Olivier Savornin, directeur général de VMware, porte un regard attentif sur les évolutions en cours : « Il faut reconnaitre que toutes les entreprises sont obligées de faire avec ce contexte complexe d’hybridation. Nous sommes déjà dans l’ère du multi-cloud, il faut donc trouver un moyen de casser les silos tout en respectant les contraintes liées à la souveraineté, à la réglementation qui est en mouvement permanent. C’est ce que nous demande nos clients ».
Ce premier débat a permis d’aborder de nombreux autres thèmes, comme la capacité des entreprises à exploiter des briques open source, mais aussi les recettes qui permettent d’attirer les bonnes compétences pour travailler sur ces innovations de pointe !
Industrie et retail : des champions français de l’IA qui bousculent les usages
Les rencontres Lead Forward se sont poursuivies le 29 juin, avec un nouvel Alliancy Talk, qui a permis pour sa part de faire un focus sur les meilleurs cas d’usage français actuels dans l’industrie et le retail.
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En particulier, le groupe minier et métallurgique Eramet y a témoigné de la façon dont l’analyse d’images de drones permet de faciliter le reboisement des sites miniers. « L’intelligence artificielle n’est pas magique, mais en six mois nous avons réussi à développer complètement ce cas d’usage pour qu’il soit prêt à être industrialisé et mis à disposition de toutes nos équipes » a précisé lors du débat Ludovic Donati, directeur transformation et performance numérique du groupe afin de montrer à quelle vitesse ces nouveaux usages peuvent changer le quotidien des métiers.
De son côté, le spécialiste de la vente automobile AramisAuto a pu détailler comment il a été possible de faire entrer, également en moins d’un an, l’IA jusqu’au cœur de son usine de reconditionnement, pour analyser les défauts et dégâts des véhicules. « La première étape du reconditionnement est l’expertise d’un véhicule, très importante pour définir le niveau d’intervention nécessaire : quels défauts ont une vraie valeur à être réparés ; quels gestes faudra-t-il effectuer ? Et les experts sur le terrain nous ont demandé : « Vous ne pouvez pas nous aider ? ». C’est pourquoi nous avons développé un portique de reconnaissance automatique des défauts sur les carrosseries, en trois dimensions, pour faciliter la prise de décision » a raconté Anne-Claire Baschet chief product & data officer au sein du groupe Aramis.
La force de la créativité française en intelligence artificielle
Cette seconde émission a été une nouvelle fois l’occasion de répondre à de nombreux questionnements sur les prérequis technologiques et organisationnels de tels projets : l’utilisation du cloud est-elle vraiment incontournable ? Quels sont les meilleurs moyens pour embarquer une population variée d’experts dans l’aventure ? Quelles exigences avoir en matière d’Api, de microservices ou encore de liens entre legacy et applications modernes ? Et de bénéficier d’un éclairage sur, entre autres, les différences entre approches françaises et américaines de l’innovation IA par le spécialiste William Eldin de la pépite française XXII : « Je pense que la France, de part son histoire et ses formations scientifiques, arrive à avoir une approche beaucoup plus créative et peut aller beaucoup plus loin dans les cas d’utilisation de l’IA aujourd’hui. Cette créativité pour une IA qui est sensée reproduire notre intelligence… je pense que cela a beaucoup de sens ! ».