[Série IA & Confiance 2/4] Selon plusieurs études parues ces dernières semaines, la taille des entreprises impacte le niveau de confiance dans l’intelligence artificielle, alors que chez les Français, la défiance est particulièrement marquée.
Faut-il se lancer dans l’intelligence artificielle (IA) ? Pour les entreprises, la question divise. Alors que certaines ont placé cette technologie au centre de leur stratégie, près de la moitié d’entre elles (50,5 %) ne la considèrent pas (encore ?) comme une priorité technologique. Ce chiffre, issu d’une étude mené par Pleo auprès de 500 décideurs financiers français, un éditeur de solutions de gestion de dépenses, révèle également un ressenti divergent quant à la confiance des organisations dans l’IA.
Ainsi, la moitié des sociétés de 250 à 500 salariés se montre réticente envers cette technologie de rupture, tandis que 75 % des entreprises de moins de 100 collaborateurs expriment cette réserve. Pourtant, ces dernières imaginent un impact, notamment sur l’allègement du temps consacré aux tâches administratives (30,6 %), bien supérieur aux grands groupes (3,85 %).
Les Français s’inquiètent des impacts de l’IA
Bien que l’intelligence artificielle générative se soit démocratisée avec la mise à disposition très large de ChatGPT, une immense majorité des Français (81 %) n’a toujours pas utilisé cette technologie. Ils ne sont d’ailleurs que 22 % à réellement savoir en quoi elle consiste, selon une étude de l’institut de sondage Viavoice avec la société de conseil en ingénierie SII auprès de 1000 français. Cette méconnaissance de l’IA générative amène les Français à s’en méfier. Ils évoquent des risques quant au rapport à l’information (83 %), à la déshumanisation des rapports sociaux (82 %) ou à la dépendance technologique qu’elle peut créer dans certains secteurs (82 %).
Malgré tout, selon le Baromètre de l’esprit critique 2024 publié par l’organisme public Universcience et réalisé auprès de 2000 personnes représentatives de la population française, une distinction dans la confiance est faite selon le type de tâches pour lesquelles les familles d’intelligence artificielle sont sollicitées. Pour détecter des erreurs (74 %), analyser de grandes quantités de données (70 %) ou trouver des informations (70 %), les sondés jugent crédibles les capacités des IA. Mais une défiance apparaît lorsque la responsabilité de la tâche s’accroît.
Ainsi, seulement 25 % des Français ont confiance dans ces technologies pour rendre une décision de justice, 28 % pour piloter un avion ou 33 % pour prescrire un traitement médical. Cette défiance repose notamment sur celle envers les entreprises et les pouvoirs publics. Alors que le Baromètre de l’esprit critique place les scientifiques (68 %) en tête des personnes ou entités capables d’évaluer les risques et bénéfices de l’IA, les entreprises (34 %) et notamment les GAFAM (29 %) reçoivent beaucoup moins de confiance. Quant aux politiques, ils figurent en bon dernier (22%).