Le rythme des innovations technologiques s’accélère transformant les usages et les comportements en profondeur à l’échelle individuelle et organisationnelle. Aujourd’hui la technologie est omniprésente et influence tous nos espaces : personnel, professionnel, citoyen. Ce nouveau contexte intégrant un paradigme inédit nécessite de repenser nos rapports et nos interactions avec les nouvelles technologies pour en tirer le meilleur parti et se préparer aux prochaines ruptures sans perdre de vue les enjeux de sobriété numérique. Nous devons nous intéresser à notre intelligence digitale, concept encore émergeant qu’il faut néanmoins, expérimenter, analyser et surtout diffuser. Dans cette perspective, il faut notamment encourager les dispositifs d’échanges entre étudiants, futurs acteurs du monde professionnel, et entreprises autour des questions de l’innovation numérique.
Cultiver ses intelligences
L’intelligence humaine est multiple et revêt différentes formes qu’elle soit émotionnelle ou encore kinesthésique. Les chercheurs en psychométrie ont développé un outil de mesure de l’intelligence qui fait – à tort ou à raison- office de référence : le Quotient Intellectuel (QI). A l’heure où le rythme des innovations s’accélère, la capacité à interagir avec les technologies et à les mobiliser à bon escient devient une question centrale. L’intelligence digitale (ou QD pour « Quotient Digital ») se définit comme la capacité à acquérir et appliquer de nouvelles connaissances et de nouvelles compétences liées aux technologies digitales. Cette intelligence s’acquiert à travers des interactions répétées avec les technologies. Cet apprentissage est avant tout intentionnel. C’est pourquoi il est essentiel de se confronter et d’échanger avec des personnes aux profils et expériences multiples à l’occasion de bootcamps à l’image de celui organisé par IMT Disrupt’ Campus par exemple ou durant des challenges comme celui de Shake The Law dédié au droit et à l’innovation ou encore le Challenge Digital Transformer ancré dans les territoires où des équipes pluridisciplinaires proposent des solutions innovantes aux problématiques soumises par des chefs d’entreprises.
Cette culture se crée à l’échelon individuel avant de se diffuser au niveau organisationnel. Les managers doivent s’approprier ce concept pour faire réussir leur organisation et favoriser l’émergence d’une véritable intelligence digitale collective qui vient s’ajouter à la somme de celles des individus qui travaillent dans une organisation (1+1=3).
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Anticiper le virage de l’IA
Aujourd’hui, dans les entreprises, il s’agit de développer de nouvelles formes de coopération entre les individus eux-mêmes et les machines tout en s’inscrivant dans un usage raisonné. La généralisation de l’IA permettra d’améliorer l’intelligence humaine en jouant le rôle d’une intelligence augmentée qui vient en complément et non en remplacement. Cette nouvelle donne pourra être source d’inégalités entre ceux qui s’approprient rapidement les nouveaux équipement et capacités technologiques et ceux qui sont incapables de les utiliser ; pour caricaturer les propos de Bill Gates, un QI élevé n’est pas nécessairement le plus important dans la vie (en faisant référence à d’autres formes d’intelligences). Le quotient digital, QD, est en revanche essentiel pour intégrer plus facilement l’IA, qui rentre aujourd’hui dans nos vies d’une manière exponentielle, et pour intégrer demain une autre technologie plus avancée, le quantique par exemple. L’intelligence digitale deviendra donc une compétence recherchée dans notre société de demain.
L’intelligence digitale est encore un concept nouveau. Le monde académique doit se l’approprier scientifiquement et poser les bases de mesure du quotient digital afin d’accompagner les organisations dans la réussite de leurs projets de transformation. Il doit s’inscrire dans une logique de co-construction afin de faire collaborer jeunes générations et entreprises sur ces nouvelles problématiques d’innovation.