Découvrez comment le leader de la transformation numérique de la gestion de l’énergie et des automatismes a initié, sur son nouveau site grenoblois, un mode de fonctionnement fondé sur le partenariat au sens large, désormais indispensable pour amplifier l’innovation et le développement dans l’immobilier tertiaire.
Situé en proue de la Presqu’île de Grenoble, le site IntenCity est composé de quatre volumes posés en équerre côté ville. Côté nature, sur les rives de l’Isère, des escaliers forment une « grande rue » à la verticale, véritable noyau de vie du bâtiment ouvert sur le jardin, la rivière et la montagne. Ces différents espaces, imaginés par Denis Bouvier, architecte associé de Groupe 6, proposent une variété de configurations flexibles.
IntenCity est le nouveau bâtiment phare de Schneider Electric, mis en service sur la Presqu’île scientifique de Grenoble (Isère) fin novembre 2020. Déployé sur 26 000 mètres carrés, ce bâtiment, habillé d’un revêtement en aluminium anodisé d’aspect bronze, s’inscrit dans un vaste projet de réorganisation (appelé GreenOValley) des sites tertiaires du groupe industriel dans l’agglomération grenobloise, initié en 2015.
L’objectif de Schneider Electric était de regrouper sur quatre sites majeurs - contre 13 auparavant - les quelque 5 000 collaborateurs locaux, afin de réduire l’empreinte énergétique du groupe, en choisissant des bâtiments vertueux et en réduisant au maximum les déplacements intersites. L’industriel a ainsi supprimé 15 % des mètres carrés occupés sur le hub grenoblois, la démolition et la cession de 60 000 mètres de bâtiments anciens ; et la construction de 43 000 mètres carrés de bâtiments à haute performance énergétique (IntenCity et Technopole).
« L'organisation du travail devait également répondre à de nouvelles exigences », explique Olivier Richebracque, le directeur du site. Désignant Grenoble comme le plus grand centre mondial de R&D du groupe, Schneider Electric souhaitait, en parallèle, renforcer la collaboration de ses équipes entre elles, comme avec son environnement, composé d’acteurs majeurs de la recherche (CEA, laboratoires du CNRS, Minatec), de l’enseignement (INP, EM Grenoble, Université Grenoble Alpes), de l’industrie (STMicroElectronics, BioMérieux) et une cinquantaine de start-up dont certaines sont d’ores et déjà associées dans des projets communs. Prochainement, des espaces ouverts, en rez-de-chaussée du bâtiment, permettront ainsi d’encourager l’émergence d’idées et de projets disruptifs.
Cette nouvelle « organisation » territoriale affirme ainsi l’engagement du groupe à réduire les émissions de gaz à effet de serre, en cohérence avec le Plan Climat Air Energie 2020-2030 de Grenoble Alpes Métropole, dans la perspective de neutralité carbone du territoire en 2050.
IntenCity dispose d’une capacité d’accueil de 1 500 personnes des équipes Schneider Electric de France Operations, Schneider Digital, Global Supply Chain, Global Marketing, Global HR... « Des personnels pour qui le management évolue également, puisqu’un tiers d’entre eux dépend d'un « N+1 » hors Grenoble, basé en France ou à l'étranger », précise Olivier Richebracque, le directeur du site.
Ici, comme c’est déjà le cas pour Technopole, l’autre site de Schneider Electric sur la Presqu’île ouvert en 2017, les bureaux individuels ont fait place à 32 espaces de travail ouverts et partagés (flex-office), dans lesquels les 1 200 postes de travail installés (38 par open space) ne sont pas affectés à une personne en particulier. Objectif : favoriser la collaboration et l’innovation des équipes ! Les collaborateurs peuvent donc travailler sur des plateaux ouverts, équipés de bulles de 4 ou 6 personnes, mais aussi dans tous les autres espaces du bâtiment (salles de réunions, lieux de convivialité, restaurant) ou encore à l’extérieur, dans le parc.
Le bâtiment se veut au service des résidents, en leur offrant des conditions de confort optimales au niveau du poste de travail, une simplicité de réservation et d’usage pour les salles de réunion ou les places de parking (appli dédiée), grâce à des systèmes qui prennent en compte leurs besoins (nombre de participants, équipements nécessaires, paramètres de confort) et une prise en charge rapide des dysfonctionnements (propreté, maintenance, remplacement d’appareils défectueux…). Au-delà d’inciter ses collaborateurs à l’usage de transports en mode doux (pistes cyclables, bus et tram au pied de l’immeuble…), le groupe met également à la disposition des collaborateurs une douzaine de véhicules électriques lorsque les déplacements intersites sont nécessaires…
« Dès le départ, des groupes de travail avec les futurs résidents avaient été constitués, rappelle le dirigeant, pour définir l’aménagement des zones de travail et de convivialité, les services attendus, les matériaux utilisés (les vitrages Saint-Gobain par exemple se teintent en fonction de la luminosité), l’ergonomie du mobilier, la décoration ». De même, l’infrastructure des systèmes IT permet d’utiliser toutes les techniques de communication à distance, en France et à l’international. Toutes les salles de réunion sont pourvues d’équipements audiovisuels connectés. A noter que toute cette réflexion menée pour le site IntenCity a été le terrain d’expérimentation d’une politique du lieu de travail au niveau mondial pour le groupe Schneider Electric (Workplace Policy).
Dès la phase de conception, IntenCity s’est inscrit dans une démarche de certification « LEED Platinum » V4 (Leadership in Energy and Environmental Design), soit le niveau le plus élevé de ce label écologique pour les bâtiments initié aux Etats-Unis en l’an 2000 par l’US Green Building Council. Le bâtiment vise un score de 103 crédits (sur un maximum possible de 110), ce qui lui permettrait de s’imposer « comme le plus performant au monde » en matière d’énergie, devant le leader actuel (un bâtiment de Barcelone qui totalise 101 points).
Peu énergivore, Intencity est capable de compenser sa consommation énergétique par une production locale grâce aux solutions développées par le groupe et sa plateforme collaborative EcoStruxure Building, dotée d’une architecture évolutive, capable d’exploiter les données du bâtiment afin de les rendre opérationnelles pour les exploitants et la direction de sites.
IntenCity vise ainsi une consommation de 37 kWh par mètre carré et par an (la moyenne européenne est à 330 kWh/m²/an dans les bâtiments existants), consommation qui sera compensée par plus de 4 000 mètres de panneaux photovoltaïques installés en toiture et deux éoliennes verticales qui produiront 970 MWh par an. « SmartGrid Ready », IntenCity peut également s’interfacer avec les autres bâtiments du quartier dans le cadre d’un réseau local, avec la possibilité de s’effacer en cas de forte demande d’électricité ou de tarif élevé et de différer ses consommations au profit des bâtiments voisins.
« IntenCity est un bâtiment apprenant, qui s’adapte en temps réel à la consommation d’énergie, à partir des données prédictives au service du confort et de l’optimisation énergétique », explique Olivier Richebracque, le directeur du site. L’intelligence du bâtiment permet de collecter des milliers de data, à un rythme de 60 000 données toutes les 10 minutes… ». Parmi les innovations à relever : un contrôle commande pour mettre au « repos énergétique » un étage ou une zone non utilisé(e) ; et des écrans personnalisés en fonction du profil des utilisateurs pour améliorer les conditions d’exploitation du bâtiment (Facility Management) grâce à des outils de monitoring qui collectent diverses informations (température, luminosité, taux de CO², occupation réelle, etc.).
Vitrine des savoir-faire de Schneider Electric en matière de performance énergétique, IntenCity se veut être le démonstrateur « grandeur nature » ouvert aux clients et à tous les acteurs de l’écosystème technologique chez qui le digital occupe une place prépondérante.
Pour cela, trois laboratoires digitaux sont situés sur le site :
- Le labo EcoStruxure end-to-end system, pour présenter à des clients (ou visiteurs internes) de nouveaux systèmes digitaux, portant sur les Analytics, le Big Data, le Machine Learning, les solutions « Edge » d’EcoStruxure, en cours d’introduction dans ses offres (ou en cours d’expérimentation).
- Le labo Stallman, dédié à la cyber-sécurité, où la résistance aux cyber-attaques des produits et systèmes Schneider Electric sera notamment testée.
- Le labo IoT Sensors, destiné aux tests et à la démonstration de capteurs intelligents requis pour les systèmes IoT.
Un espace collaboratif et modulable, appelé Innovation Cube permet également d’expérimenter de nouveaux formats de travail (brainstorming, prototypage, co-création, réunions agiles) pour des équipes internes et/ou externes (avec des clients par exemple). Accolé à cet espace, l’Innovation Hub permettra d’organiser des rencontres, des activités, des expositions temporaires de travaux innovants, autour du thème du Smart Building.
Schneider Electric est le premier groupe au monde à utiliser une maquette de visualisation 3D pour piloter réellement un bâtiment. Ainsi, IntenCity dispose à la fois d’une maquette numérique (BIM/Building Information Modeling), reflet exact de la construction, ainsi que d’une maquette énergétique capable de reproduire le comportement énergétique du bâtiment en temps réel.
Il sera dès lors possible d’inventer de nouvelles fonctionnalités, ainsi que des services d’aide à l’exploitation en matière de gestion des espaces, de gestion de l’énergie, de maintenance, d’opérations sur les systèmes techniques et d’information aux occupants. De même qu’au-delà de la collecte des données dynamiques, la « maquette énergétique du bâtiment », grâce à l’instrumentation du site et de leur visualisation, permettra de coupler ces informations avec les données statiques. « Dès le retour des salariés au bureau, nous allons monitorer l’état de l’immeuble pour voir comment il est utilisé et s’il est besoin d’adapter ce qui existe. Le digital devient notre outil de redéploiement, comme nous l’avons utilisé au Hive pour redéfinir nos besoins en vue de la définition de notre futur siège social à Paris d’ici à 2025 », explique Xavier Perrin, VP Global Real Estate de Schneider Electric.
Schneider Electric, locataire du site pour 12 ans, a choisi en 2016 Bouygues Immobilier pour la construction du bâtiment, dans le cadre d’un contrat de promotion immobilière (CPI). Tous deux sont également partenaires au sein d’Aveltys, une société créée en 2012 (à hauteur de 51 % pour Schneider Electric) pour répondre au marché de la performance énergétique et de la valorisation des immeubles de bureaux. Sa spécificité : la garantie de résultats (Garantie de charges, Garantie carbone exploitation…), qui se co-construit avec les clients en fonction de leurs besoins et selon les stratégies qu’ils souhaitent mettre en place.