Visualiser des vêtements sur soi, en ligne, avant de les acheter ? Le rêve des « shoppeurs » pourrait bien être réalisé par Fitle, une très jeune start-up francilienne qui a déjà tapé dans l’œil de BPI France. La société, spécialisée dans l’essayage virtuel a lancé mi-juillet une campagne de crowdfunding sur la plateforme Kickstarter qui vient de se clore : avec 68200 dollars récoltés, elle a dépassé les 50 000 dollars qu’elle s’était fixée comme objectif. A cette occasion, Alliancy s’est entretenue avec Claire-Emilie Lecoq, la co-fondatrice de la start-up, qui revient sur l’aventure de Fitle.
Comment est né le concept de Fitle?
Claire-Emilie Lecoq : Nous sommes 5 associé(e)s à nous être lancés dans l’aventure Fitle. L’idée nous est venue il y a environ deux ans à la suite de notre arrivée sur le marché du travail : nous avons découvert, chacun de notre côté, qu’il était impossible de faire du shopping parce que nos horaires de travail ne coïncidaient pas avec les heures d’ouverture des magasins. On s’est alors rabattus sur l’e-shopping, mais sur internet il y a des milliers de de sites, des millions de pages et on perd beaucoup de temps à repérer les produits qui nous plaisent.
C’est là qu’on a compris qu’il manquait quelque chose, un site unique qui nous permettrait de filtrer l’intégralité des vêtements selon notre morphologie, style ou budget et sur lequel on pourrait vérifier comment on porte telle ou telle pièce grâce à un module 3D ; ce dernier permet à l’utilisateur de se créer un avatar 3D qui aura ses traits et ses mensurations exactes. Et ce site « idéal », nous l’avons créé et lancé en décembre 2013.
A quelle étape de développement en êtes-vous ?
CE.L : Nous sommes en train de finaliser notre phase de béta test et dès septembre, les utilisateurs devraient pouvoir tester Filtle. Pour l’instant, le site est ouvert mais seulement pour présenter le concept aux internautes. On travaille principalement sur notre technique permettant la numérisation des vêtements et des personnes ; on cherche à l’industrialiser, de façon à ce qu’elle fonctionne de manière complètement automatique et qu’on puisse la déployer au plus vite. Dans notre équipe de 10 personnes, il y a deux polytechniciennes qui travaillent à plein temps sur la partie 3D. En effet, nous sommes en train de créer une technologie qui n’existait pas avant, c’est complètement innovant
C’est donc pour lancer votre produit que vous avez entamé une campagne de financement participative, pourquoi avoir choisi le crowdfunding ?
CE.L : Jusqu’ici nous fonctionnions avec du love money, les fonds qu’on avait reçu après avoir été désignés lauréats de BPI et un prêt à taux 0 du Réseau entreprendre 92 (ndlr, il s’agit d’une association qui accompagne les porteurs de création ou de reprise de futures PME). Mais ces apports n’étaient pas suffisants pour pouvoir industrialiser notre processus et nous déployer rapidement en France et aux US, nous avons donc décidé de lever des fonds.
Le crowdfunding s’est imposé à nous comme une évidence parce que notre site se base sur les besoins des consommateurs, alors autant que ce soit eux qui nous financent. De plus ils nous apportent des conseils et nous font part de leurs remarques ; l’idée est de finaliser avec eux notre concept.
Quels sont vos projets d’avenir ?
CE.L : A très court terme, nous comptons lancer notre technologie en France et aux US, simultanément. On peut déjà s’appuyer sur 250 marques avec lesquelles nous avons signé un partenariat. A plus long terme, nous sommes en train de réfléchir à réaliser une levée de fonds, cette fois si auprès « d’investisseurs professionnels » ; en juillet, nous avons été une des sociétés lauréates de l’évènement Paris-Saclay Invest, nous avons donc pu rencontrer des business angels. C’est une affaire à suivre !