Après le succès de la première édition, le SIdO, salon professionnel dédié aux objets connectés, revient à la Cité Internationale de Lyon les 6 et 7 avril 2016. A l’origine de l’évènement, deux femmes qui ont su saisir l’opportunité que représentait l’IoT avant qu’il ne devienne un sujet incontournable dans le numérique.
« Mais, qui êtes-vous ? » Stéphanie Gibert et Paola Jesson ont dû répondre à cette question des dizaines de fois avant de se faire un nom dans le monde des objets connectés. Avant de créer le SIdO, le salon professionnel dédié aux objets connectés, les deux femmes n’avaient aucune expertise dans le domaine. Pourtant, la première édition en 2015 a été un véritable succès : 4200 visiteurs, 110 exposants et 300 retombées presse. Cette année, elles attendent 5000 participants et accueillent 200 exposants. Quels sont les ingrédients d’une telle réussite ? Ces deux startupeuses de l’évènementiel ont une explication simple : le timing. « En 2014, il n’y avait rien sur le sujet en France et aucun évènement professionnel entièrement dédié à l’Internet des Objets. Il y avait un marché et des besoins, c’était donc le bon moment », raconte Stéphanie Jesson.
Mais le timing ne fait pas tout. En effet, les deux femmes sont des habituées des conférences, salons et rencontres professionnelles. C’est d’ailleurs chez Tarsus, un organisateur de salons professionnels qu’elles se sont rencontrées en 2000. Toutes les deux étaient chefs de projet : l’une spécialisée dans le marketing et la relation client et l’autre dans l’informatique et la finance. Pendant sept ans, elles ont monté des projets divers et sont devenues amies. En 2007, elles se perdent de vue, poursuivant chacune leur chemin. « Quand on s’est retrouvé à Lyon, on a eu m’envie d’entreprendre ensemble. Puis le sujet de l’Internet des Objets est apparu comme une évidence », se souvient Stéphanie.
Une adhésion pour les objets connectés
La capitale des Gaules est aussi apparue comme une évidence. « En creusant sur le sujet de l’IoT, on s’est aperçu qu’en région Rhônes-Alpes il y avait un écosystème actif : Grenoble sur la partie tech, Saint-Etienne sur la dimension design et Lyon sur le volet smart cities », précise Paola. Une fois la localisation trouvée, les deux startupeuses ont rencontré les pôles de compétitivités, les clusters locaux et les réseaux professionnels, qui ont immédiatement adhéré au projet. Selon les deux femmes, c’est en partie le format qui a séduit les acteurs de la région. « Avec une plateforme en accès libre, on se démarquait des autres initiatives qui proposaient des évènements payants et plus confidentiels », explique Stéphanie. Ensuite, les deux amies ont convaincu la région Rhône-Alpes et le Grand Lyon de les suivre. « Ces soutiens financiers nous ont permis de nous lancer en réduisant les risques. Je pense que c’est une chance qu’on n’aurait pas nécessairement eu sur Paris », suppose Paola.
L’ensemble de ces partenaires continuent à accompagner les organisatrices en participant notamment à l’élaboration des programmes et la définition des thématiques. « Nous ne sommes pas expertes du sujet. Notre cœur de métier est l’organisation d’évènements, c’est-à-dire que nous avons la capacité à vite appréhender un marché, identifier les problématiques et les acteurs clés. Nous nous appuyons sur les réseaux existants et nous nous nourrissons de ce que nous disent nos clients pour identifier les messages », souligne Stéphanie.
De start-up très sélectes
Validé en septembre 2014, la première édition de SIdO a été montée en seulement huit mois. Il ne restait plus qu’à convaincre les grands groupes de s’associer à l’évènement pour lui donner encore plus d’ampleur. « Ils étaient extrêmement réceptifs mais ça a pris du temps car nous n’étions pas connues. Puis ils se sont tous décidés quelques mois avant le lancement de la première édition », confie Stéphanie. Aujourd’hui, Schneider Electric et Orange sont les deux grands sponsors du salon. Mais les deux femmes regardent aussi du côté des tout petits. Cette année, 50 jeunes pousses majoritairement françaises sont réunies dans la « Start-up Valley ». « Notre avons fait le pari de les sélectionner sur des critères clairs, ce qui permet de faire le buzz sur l’évènement et de nourrir les échanges sur place », explique Paula. Dans la multitude des objets connectés, il a fallu faire un gros tri. Parmi les pépites étrangères, seulement une poignée a retenu l’attention des deux femmes. « Elles ne se démarquaient pas forcément. Sur le BtoC, nous avons justement sélectionné des objets qu’on n’avait pas encore vu ou très peu, résume Stéphanie, mais nous avons aussi pris en compte des critères plus théoriques, c’est-à-dire des sociétés qui n’appartiennent pas à de grands groupes, qui ont moins de deux ans et ont un produit fini ».
Leur coup de cœur pour cette deuxième édition : Nucleus. Cette pépite lyonnaise a conçu un casque virtuel destiné aux industriels. Celui-ci permet aux techniciens et ingénieurs d’ajuster des problématiques en temps réel à distance. La jeune pousse fera une démonstration plutôt ludique puisqu’elle mettra en place un monde virtuel sur le SIdO et le salon de l’industrie, qui se déroule à la même période à Paris. Les visiteurs pourront (presque) assister aux deux évènements en même temps.