Industrie, construction, agriculture, énergie, transports… Les objets connectés et la protection de l’environnement peuvent être combinés dans absolument tous les secteurs d’activité. Pour des gains de performance et des réductions d’émissions brutes non négligeables.
Les cas d’usages sont innombrables : le recours à l’IoT permet par exemple de lancer des alertes en cas de consigne de chauffage non respectée, d’optimiser la charge des batteries d’une flotte de bus électriques, de détecter des fuites d’eau, de réaliser un suivi en temps réel des consommations énergétiques, de créer des jumeaux numériques (digital twin) visant à analyser les données liées aux équipements, outils, comportements, consommations et environnements en milieu industriel…
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« L’internet des objets, parce qu’il permet une visualisation directe et précise d’un monde physique étendu, permet d’agir dessus de façon optimale via la bonne action au bon moment, qu’il s’agisse d’identifier les sources de surconsommation d’un bâtiment ou d’anticiper la maintenance de machines industrielles », déclarent Valérie Cussac, EVP Smart Mobility Services chez Orange Business Services et Sylvain Chevallier, Associé Télécoms et Médias chez BearingPoint, tous deux auteurs d’un livre blanc intitulé « IoT For Green » consacré à la présentation de cas clients relatant l’usage d’objets connectés au service des entreprises et de l’environnement.
Des économies de ressources converties en tonnes d’équivalent CO2
Dans ce livre blanc, les clients d’Orange Business Services voient l’efficacité énergétique (33 % des répondants), la supply chain (20 %) et les opérations / maintenance (18 %) comme faisant partie des principaux défis RSE auxquels les entreprises sont actuellement confrontées. Autant de domaines où l’IoT for Green joue pleinement son rôle.
Les cas étudiés dans le livre blanc aboutissent à une économie d’une ou plusieurs ressources : eau, électricité et matières premières. Chacune d’entre elles peut être traduite en économie d’émissions de gaz à effet de serre, mesurée en tonnes d’équivalent CO2 (CO2e). Cette métrique commune permet de comparer tous les cas d’usage non seulement sur leur impact relatif (pourcentage d’émissions évitées par le déploiement de la solution), mais aussi sur leur impact absolu (quantité brute d’émissions évitées), comme le montre le schéma ci-dessous.
Une moyenne de 20 % de réduction d’émissions brutes et de gain de performance opérationnelle
Sur l’ensemble des projets présentés dans le livre blanc d’Orange Business Services et de BearingPoint, la moyenne de réduction d’émissions brutes est de 20 %, tout comme le gain de performance opérationnelle qui l’accompagne. Les projets à faible impact absolu (réductions inférieures à 500 tonnes d’équivalent CO2) présentent des impacts relatifs élevés et à forte variance, allant de 12 à 50 %. « Ces résultats sont prometteurs quand on note que, selon le World Economic Forum, 95 % de l’ensemble des projets IoT sont de petite à moyenne taille, adressables par les PME et les collectivités », commentent les auteurs du livre blanc.
Quant aux projets à plus fort impact absolu (réduction supérieure à 500 tonnes d’équivalent CO2), ils voient leur impact relatif lissé autour de 11 %. « Une explication potentielle pourrait se trouver dans la source des économies réalisées : sur quatre projets, trois travaillent à réduire une consommation de carburant, ressource chère dont on a déjà travaillé à optimiser l’usage avant l’arrivée de l’IoT. Le gain incrémental apporté par l’IoT en sera donc d’autant plus difficile à aller chercher », avancent Valérie Cussac et Sylvain Chevallier.
Une solution de suivi de consommation énergétique pour des compagnies maritimes en Asie
Parmi les cas clients présentés dans le livre blanc, le projet ayant le plus fort impact absolu concerne le déploiement d’une solution de suivi de consommation énergétique pour plusieurs compagnies spécialisées dans la pêche et le transport maritime en Asie, dont les flottes de 20 à 130 vaisseaux combinent des chalutiers, des cargos et navires frigorifiques, ainsi que des usines flottantes.
Le cas client décrit comment 42 navires ont été équipés d’un système bout-en-bout de suivi des flux de fioul. Ce dispositif inclut des débitmètres massiques connectés déployés sur les canaux d’approvisionnement du réservoir, du moteur, de la chaudière et des générateurs pour compter la masse de carburant circulant vers chaque unité. Une plateforme en ligne a permis de suivre la consommation et d’alerter les techniciens à bord et à terre en cas d’anomalie relevée.
Pour un navire moyen consommant 367 tonnes de carburant par mois, les clients ont observé une réduction de 326 tonnes, soit un gain de 11 % (4,7 % liés au contrôle du soutage et 6,3 % liés au suivi de la consommation des machines). Un vaisseau moyen émettant 13 740 tonnes de CO2 par an, cela se traduit pour les 42 navires disposant de la solution IoT d’Orange par une réduction des émissions brutes de 36 000 tonnes de CO2, autant qu’une petite ville européenne de 4 500 habitants.
« Un contrôle automatisé du processus par la solution n’est pas requis pour obtenir des gains substantiels : le simple fait de pouvoir mesurer une situation permet d’identifier des gestes immédiats pour en améliorer l’efficience, qu’il s’agisse de réparer rapidement une fuite ou de fermer des circuits de chauffage inutilement ouverts », concluent les auteurs du rapport.
Ils rappellent également qu’aucune solution étudiée dans les cas principaux n’implique l’installation d’écrans, les équipements numériques les plus énergivores. Ils soulignent également que l’empreinte négative des télécoms est estimée par la GSMA à un dixième de leur empreinte positive, via la réduction d’émissions qu’elles permettent dans d’autres secteurs. Or, la structure des solutions d’IoT est proche d’une architecture télécom, celles étudiées ici mobilisant principalement des capteurs et des antennes transmettant leurs données à un serveur central (via qui plus est une connectivité basse consommation du type LoRa).