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IT for Green : le numérique comme levier de la transition énergétique

Le numérique peut constituer un véritable catalyseur pour des projets visant à réduire l’empreinte environnementale des entreprises. Gros plan sur les initiatives du groupe Kone et de Perfesco, filiale d’EDF.

Le numérique est responsable de 3,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et la forte augmentation des usages laisse présager un doublement de cette empreinte carbone d’ici 2025. C’est la raison pour laquelle la loi REEN (Réduction de l’empreinte environnementale du numérique) a été promulguée le 15 novembre 2021. Elle vise à maîtriser l’impact environnemental des acteurs du numérique, mais aussi des utilisateurs.

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Le numérique peut cependant constituer un formidable levier pour accompagner les entreprises et organisations dans leurs efforts de réduction de leur empreinte environnementale. C’est le cas de l’ascensoriste Kone. Depuis 2016, le groupe a mis en place une maintenance prédictive sur ses propres ascenseurs, mais aussi sur des ascenseurs de marques tierces.

« Après une phase de test, la maintenance prédictive a été commercialisée en 2018. 20 000 ascenseurs sont aujourd’hui connectés avec ce service. Résultat : 50 % de pannes en moins, ce qui se traduit par une forte réduction des déplacements de nos techniciens », déclare Cédric de la Chapelle, Directeur modernisation de Kone France.

Un boîtier pour identifier les scénarios avant-coureurs de pannes

Un boîtier, contenant environ 150 capteurs, est posé sur le toit des ascenseurs. À chaque trajet, ces derniers récupèrent de la donnée sur les bruits, les vibrations, l’altitude, la vitesse, l’accélération… « Dès qu’une déviation d’un ou de plusieurs capteurs s’avère significative, nous essayons d’identifier les scénarios avant-coureurs de pannes. Grâce aux remontées terrain et aux algorithmes d’IA, le département IT et les techniciens se sont créé leur propre outil de diagnostic », ajoute Cédric de la Chapelle.

Par exemple, la qualité de l’ouverture ou de la fermeture des portes permet d’identifier, 15 jours avant, la survenance d’une panne, et donc de déclencher une intervention. Avantage à cela : le technicien se déplace avec la pièce de rechange, ce qui change tout en termes de logistique (réduction des trajets). Et afin d’optimiser le processus au maximum, les pièces de rechange sont livrées, la nuit, directement dans les véhicules des techniciens.

« Nous prenons également en compte les pièces d’occasion qui proviennent d’ascenseurs que nous entretenons, pour du réemploi ou de la revente. Quand les ascenseurs arrivent en fin de vie, nous essayons de trouver une deuxième vie à certains composants démontés. C’est un changement profond dans notre logistique, dans nos processus et cela a demandé de nombreux développements informatiques », précise Cédric de la Chapelle.

Le groupe Kone est par ailleurs en phase de test pour fournir de la donnée d’usage à certains de ses clients, dans le but de réduire les consommations énergétiques de leurs bâtiments. « S’il y a beaucoup de trafic à un étage donné et pas aux autres étages, l’exploitant de l’immeuble saura qu’il n’est pas nécessaire de climatiser l’ensemble du bâtiment. C’est valable aussi pour le service de nettoyage ou, dans le cas d’une cantine d’entreprise, pour estimer le nombre de repas à prévoir », conclut le Directeur modernisation de Kone France.

Le financement n’est pas obligatoire, mais il est extrêmement motivant

Pour Laurent Kraif, Directeur général de Perfesco, filiale du groupe EDF spécialisée dans le développement et le financement de projets d’efficacité énergétique pour les entreprises et grands groupes, l’IT for Green ne trouve pas écho dans certaines organisations en raison de l’absence de financement.

« Le financement n’est pas obligatoire, mais il est extrêmement motivant pour certains clients. Il peut, dans certains cas, être un formidable enabler et décider les financiers d’y aller », note Laurent Kraif.

Perfesco a bâti son succès sur la base d’une double révolution technologique reposant sur les progrès apportés par les LED et l’IoT. Perfesco a conquis des clients comme Toyota, General Electric ou Air France, pour l’éclairage de grands sites industriels.

« Sur un grand site d’Air France qui s’appelle Cargo, à Roissy, nous avons fait baisser la consommation électrique de près de 35 %. Et sur des sites industriels, comme ceux de General Electric, nous avons diminué la consommation de 10 %. Des projets ont par la suite été mis en œuvre avec le spécialiste des roulements à billes, SKF », détaille Laurent Kraif.

Investir en lieu et place des clients

« Notre particularité est d’investir en lieu et place de nos clients. Cela leur permet de réaliser des économies d’énergie. Nous nous rémunérons ensuite sur une longue durée avec les gains réalisés », ajoute le dirigeant.

Pour que l’offre de Perfesco soit viable, l’entreprise a besoin de remonter des données afin de mesurer précisément les gains générés. Ses contrats sont bâtis, par nature, sur une notion d’impact. « Il faut que nous ayons toujours suffisamment de données dans nos projets pour quantifier les données historiques et la nouvelle situation de référence », analyse Laurent Kraif.

Autre critère à prendre en considération : l’engagement. « Entre ceux qui y vont et ceux qui n’y vont pas, ce n’est pas juste une question de moyens. Il y a des groupes qui ont moins de moyens que d’autres et qui y vont, et inversement. Au sein de nos clients, il existe un dénominateur commun : ce sont des entreprises engagées. Et cela commence par le dirigeant et le top management. Cela fait une différence folle entre les gens qui parlent et les gens qui font », conclut Laurent Kraif.

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