Alliancy

Jim Goodnight (SAS) : « Les assistants vocaux vont démocratiser l’analytique »

En chiffre d’affaires, SAS est le plus gros éditeur américain de logiciels à ne pas être coté en bourse. Avec un chiffre d’affaires de 3,2 milliards de dollars et un capital exclusivement détenu par ses deux fondateurs, il estime avoir seul les moyens de ses ambitions. A l’occasion du SAS Global Forum (5 000 participants) de Las Vegas, son PDG, Jim Goodnight revient sur les particularités de son entreprise.

Jim Goodnight, PDG de SAS

Alliancy, le mag. Vous n’avez pas vraiment fait de grosses acquisitions, notamment de start-up ces dernières années, alors qu’elles se sont multipliées chez vos concurrents. Pourquoi ?

Jim Goodnight. La dernière remonte à trois ans. L’idée n’est pas d’acquérir tous azimuts. Il s’agit d’acquérir une compétence humaine et technologique précise, pour une fonctionnalité dont nous avons besoin afin de délivrer un seul et même produit destiné à chacun de nos utilisateurs. C’est la façon dont nous travaillons depuis toujours pour que cela fonctionne.

L’économie de votre secteur est bouleversée par le cloud. Est-ce pour SAS une opportunité ?

Nous sommes engagés dans le cloud. Nous venons d’ailleurs d’annoncer la création de la plateforme SAS Viya, notre première solution « pur cloud ». Nos solutions tournent dans notre datacenter de Cary [siège de SAS en Caroline du Nord, ndlr] ou sur l’infrastructure d’Amazon Web Services (AWS). Après qu’est-ce que le cloud ? Pour moi, le cloud, cela veut juste dire que la solution tourne sur un autre ordinateur que le vôtre…

Quelle technologie émergente vous paraît la plus cruciale aujourd’hui ?

Le machine learning ! Nous nous attelons à l’intégrer à nos solutions d’analytiques et de statistiques. Le machine learning est né des technologies de l’information. Le data mining est né de la statistique. Jusqu’à présent chacun faisait sa science dans son coin. Ce n’est plus le cas.

Quelle place prendront les assistants vocaux sur le marché ?

Cela va démocratiser l’analytique, j’en suis certain. Nous devrions lancer un produit prochainement, mais je ne fais pas d’annonce car nous sommes toujours en train de travailler dessus. Prenez l’assistant vocal Google Now. Vous lui demandez la température qu’il fait et il vous donne la réponse appropriée à votre question [Jim Goodnight prend son téléphone et demande la température qu’il fait à Las Vegas, ce à quoi Google lui répond, ndlr]. C’est génial. Nous travaillons sur quelque chose de similaire pour l’analytique.

Le développement de l’open source représente-t-il une réelle concurrence pour votre entreprise ?

Je ne crains pas vraiment la concurrence de l’open source. Elle n’est pas présente dans les secteurs où nous sommes présents. Par exemple, vous n’utilisez pas l’open source pour la détection de fraude à la carte de crédit parce que des petits malins pourraient savoir comment vous l’avez élaborée. Que se passe-t-il quand vous avez un problème avec l’open source ? On ne sait pas qui l’a écrit, combien de temps la réparation va prendre… Alors on appelle un intégrateur qui va peut-être arriver à assurer la maintenance. La plupart des entreprises avec lesquelles nous travaillons se sont rendu compte que l’open source était trop cher à entretenir. Pour moi, il n’y a pas de sujet de concurrence.

Au Wall Street Journal, vous avez répondu que l’internet des objets n’avait pas d’incidence sur l’analytique et vous n’aviez pas vu de bons exemples d’IoT à ce jour. Etait-ce de l’ironie ?

Oui, mais cela reste vrai quand même… On fait des choses dans la cybersécurité, mais ce n’est pas vraiment en masse. La plupart du temps, ça ne passe pas par l’internet, c’est juste une connexion entre un boîtier et un autre. Pour notre ville de Cary, nous collectons les données de consommation d’eau de chaque maison et le moyen d’envoi de la donnée n’est pas Internet… mais la radio-transmission.

Votre campus de Cary est classé parmi les endroits où il fait le mieux « travailler aux Etats-Unis ». Est-ce une fierté ?

Oui. Nous investissons environ 55 % de la masse salariale pour le bien-être de nos salariés. Le résultat c’est que le turnover est d’environ 3 % chez nous, alors qu’il doit être d’environ 20 % dans les autres entreprises du secteur. Cela aide aussi pour le recrutement, être classé dans ce type de classement attire les meilleurs talents.

Quitter la version mobile